Dans la ville blanche 1983 Alain Tanner
Paul (Bruno Ganz, grande cote chez les spectatrices) quitte son cargo à Lisbonne, loue une chambre et erre dans la ville, s’efforçant de manquer au monde, documentant son expérience avec une caméra 8mm et quelques notes, qu’il envoie à sa femme restée en allemagne, ou en suisse, bref. Paul essaie donc de se perdre, de s'absenter pour se retrouver, mais cela est-il possible ? Évidemment il finit par rencontrer une femme, à s’y attacher, ce qui ne va sans doute pas dans le sens qu’il s’est fixé. Il se fritte aussi avec un petit voleur local et se prend une lame dans le cœur, ce qui aurait pu être la fin logique de son périple, mais non. Tanner veut-il nous dire qu’il y a toujours une femme au bout du chemin, qu’elle est le salut ou l’ultime obstacle, peut-être les deux ? Peu importe après tout. Beau film poème et invitation au voyage, et qui illustre au passage ce que j’ai toujours pensé : c’est en s’exilant que les artistes suisses arrivent à quelque chose. (vu en 2021)