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La Diablesse aux 1000 Visages
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31 mai 2021

Dans la ville blanche 1983 Alain Tanner

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Paul (Bruno Ganz, grande cote chez les spectatrices) quitte son cargo à Lisbonne, loue une chambre et erre dans la ville, s’efforçant de manquer au monde, documentant son expérience avec une caméra 8mm et quelques notes, qu’il envoie à sa femme restée en allemagne, ou en suisse, bref. Paul essaie donc de se perdre, de s'absenter pour se retrouver, mais cela est-il possible ? Évidemment il finit par rencontrer une femme, à s’y attacher, ce qui ne va sans doute pas dans le sens qu’il s’est fixé. Il se fritte aussi avec un petit voleur local et se prend une lame dans le cœur, ce qui aurait pu être la fin logique de son périple, mais non. Tanner veut-il nous dire qu’il y a toujours une femme au bout du chemin, qu’elle est le salut ou l’ultime obstacle, peut-être les deux ? Peu importe après tout. Beau film poème et invitation au voyage, et qui illustre au passage ce que j’ai toujours pensé : c’est en s’exilant que les artistes suisses arrivent à quelque chose. (vu en 2021)

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31 mai 2021

Easy rider 1969 Dennis Hopper

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Deux motards font un deal de drogue puis taillent la route pour assister à un festival. En route, ils font différentes rencontres puis finissent par tomber sur des péquenauds qui mettent un terme à leur échappée à coups de fusils. Le récit est très loose avant que la fin ne vienne donner un sens à tout ça, en effet il ne se passe pas grand chose tout du long, des rencontres de hasard au gré de la traversée des paysages mythique de l’ouest, des hippies et des wasp. N’empêche, Fonda et Hopper sur leur bécane devant monument valley sur ces classiques rock fonctionnent à fond. Le trip au LSD laisse entrevoir un abîme intérieur dans lequel notre moi n’en mène pas large, comme si les promesses hippies nétaient qu’une illusion, qu’en nous il n’y avait qu’un abîme. La scène finale va dans ce sens, un coup de massue sur les promesses de liberté et de libération que laissaient entrevoir cette époque. We blew it, dit Peter Fonda. (vu en 2021)

15 mai 2021

Fargo saison 2

La pègre de Kansas City veut faire une OPA sur l’entreprise mafieuse de la famille Gerhardt suite à l’AVC de leur Don. La police de Luverne fait l’arbitre, et un boucher et sa femme joue les trouble-fête. Évidemment ça se regarde avec plaisir, il y a suffisamment de personnages et de scènes bien vues qui te font penser que quand même, ces gens là savent s’y prendre, tout ça pour dire que malgré tout, et c’est quasiment inévitable vu que c’est une série à la manière de, le maniérisme à tendance à prendre trop le pas sur le récit. (vu en 2021)

15 mai 2021

The Nightingale 2018 Jennifer Kent

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En Tasmanie sous joug britannique, l’irlandaise et ex-détenue Clare est la souffre douleur d’un salopard d'officier et de sa clique, qui la viole, tue son mari et le bébé avec. L’officier quitte alors les lieux pour le nord, moins merdique, pour y réclamer sa mutation. Dans un désir de vengeance, Clare se lance sur ses traces, accompagné par un esclave aborigène comme guide, qu’elle prend d’abord comme un moins que rien, puis découvre qu’ils sont de la même condition face à ces chiens d’anglais, forcément ça crée des liens. Le film déjoue les attentes, démarrant sur les traces du rape and revenge pour dire ensuite que la vengeance c’est bien jolie, mais que ça ne fonctionne qu’au cinéma, que dans la vraie vie il en va autrement, la vraie vie ici étant le contexte historique. Ce film me pose problème, c’est violent, primaire, mais habillé comme un film de festival, format 4/3, couleurs désaturées et deux heures vingt à la place d’une heure et demie, pour poser un constat qui n’a rien de bien nouveau : en gros le monde se divise entre oppresseurs et opprimés. Mais on a de la peine à souscrire à la démonstration, d’une part les hommes y sont forcément immondes, dessinés à gros traits, d’autre part les victimes sont forcément une femme et un esclave noir. Je me pose des questions : est-ce que tout ça n’est pas un peu trop réducteur, trop simple, trop noir et blanc (des méchants irrécupérables, une femme et un esclave black qui se lient d’amitié face au racisme) ? L’éprouvante scène du début est-elle nécessaire ? Le contexte n’est-il pas un alibi (on n’apprend a peu près rien sur cette page d’histoire hormis le fait qu’elle a eu lieu). Le film me dit que je devrais l'aimer parce que c'est viscérale mais que c'est aussi un film d'auteur, c'est très violent mais attention, jamais gratuit. Bref, des revendications trop affichées à mon goût, un manque de nuance et une patte auteuriste qui ne m'ont pas convaincu. (vu en 2021)

15 mai 2021

La Randonnée (Walkabout) 1971 Nicolas Roeg

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Une jeune fille (Jenny Agutter, l’infirmière du Loup-garou de Londres) et son petit frère perdu dans le bush australien rencontrent un aborigène qui fait son walkabout, rite de passage à l’âge adulte. Nicholas Roeg joue le monde civilisé contre la nature, et a la bonne idée de laisser parler les images plutôt que de faire la leçon ou d’asséner des évidences, ainsi Il ne joue pas la carte de la rencontre niaise du monde sauvage mais sage avec la civilisation devenue folle, et se garde de trop caractériser ses personnages, ni bon ni mauvais, juste comme ils sont. Il laisse sans explication la folie du père ou la mort terrible du garçon, nous laissant en imaginer les raisons. Le film n’explique donc rien, s’adresse au sens, et l’on voit que la rencontre entre ces deux là est impossible, excepté pendant quelques instants, peut-être quand ils redeviennent les enfants qu’ils étaient il y a peu (le petit frêre, lui, n’a aucun mal à communiquer avec l’aborigène). Cette rencontre, qu’elle ait eu lieu ou non, fatale pour le black boy, laissera seulement un souvenir sur le visage rêveur et maquillé d’une femme au foyer, superbe plan. Le film a un peu vieilli par moment, mais reste saisissant encore aujourd’hui, les images de Roeg sont vraiment inspirées, convoquant vie et mort, violence et beauté, sans didactisme. (vu en 2021)

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15 mai 2021

Memories of Murder 2003 Bong Joon-ho

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Un film immense que l’on regarde encore et encore sans se lasser. La raison du siècle des lumières mise KO par l’absurde. (vu en 2021)

15 mai 2021

Maris en liberté (Mariti in città) 1957 Luigi Comencini

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Des maris, frais et moins frais, seuls à Rome puisque leurs régulières sont à la mer avec les gosses et qu’eux doivent bosser, et un célibataire pas si libre qu’il ne le dit. On devine ce qui va arriver, encore que l’un d’eux recherche plus la compagnie des chiens que des frangines. Gentille comédie, trop gentille même, qui se contente d’enregistrer les efforts peu reluisants des mâles pour s’encanailler, mais qui ne fait pas de constat particulier sur la société italienne de l’époque, contrairement aux classiques du genre. Manque un peu de piquant. Mention à Franca Valeri, le genre de femme toujours moins belle que les autres, la secrétaire que les gars ne remarque pas, mais c'est la meilleure, les idiots. (vu en 2021)

15 mai 2021

Body double 1984 Brian De Palma

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Jake, mauvais acteur de série Z dans le besoin, se voit proposer d’occuper temporairement une superbe maison, d'où l'on peut observer, chaque soir, une jolie voisine qui danse en se déshabillant et en se caressant. Réduit à être le spectateur impuissant du meurtre de celle-ci, il devra décrypter les images qu’on lui a imposé pour redevenir acteur de sa propre vie. J’ai toujours follement adoré Body Double, qui fait le grand écart entre le ciel (mise en scène géniale, score extraordinaire) et le caniveau (le milieu du cinéma d’exploitation d’un Los Angeles vulgaire, des personnages de soap opera (il faut voir les têtes de Craig Wasson et Deborah Shelton, cette dernière était dans Dallas). C’est un thriller et une comédie noire, qui déborde littéralement de tout ce qui fait que l’on aime (ou pas) chez  De Palma, c’est aguicheur, malin, référentiel, drôle, excessif. Mon moment favori est la filature dans le centre commercial, il ne se passe pourtant pas grand chose mais c’est magique, du rêve. De Palma nous met dans la position inconfortable et excitante du voyeur, et nous dit qu’être voyeur c’est être aveugle. C’est ce qu’il nous répète dans quasiment tous ses films, mais Body Double en serait la démonstration ultime. Le film rappelle Phantom of the Paradise sur bien des points, ne serait-ce que la question du contrôle de la mise en scène, mais plus généralement dans son foisonnement d’idées, de citations, de tons, et Jake ressemble diablement à Winslow Leach. (vu en 2021)

15 mai 2021

Les Nouveaux monstres (I nuovi mostri) 1977 Mario Monicelli, Dino Risi, Ettore Scola

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On lit sur sur la page wikipedia du film qu’il a été monté pour venir en aide et payer les soins médicaux d’un scénariste, c’est donc pour la bonne cause, et c’est bien la seule qualité du film, tant c’est lourdingue. On entendait les rires dans la salle, au début, que veut-tu, c’est pavlovien, c’est de la comédie italienne, il y a tous ces visages connus... Mais bien vite on n’entendait plus rien, même les mamies à la retraite se taisaient et attendaient la fin. A la sortie, les commentaires disaient que bien sûr c’est pas toujours fin, oh, ben non en effet, mais le film ne se veut pas comme tel, il se voudrait même affreux, sale et méchant, le problème étant qu’il est également poussif. C’est quand même un peu triste, ces trois réalisateurs là, dirigeant ces acteurs là, et livrant un film comme ça ! Mais comme on est de bonne humeur, on sauve le sketch où Sordi joue l’aristocrate, le gars est quand même marrant. (vu en 2021)

15 mai 2021

Une Vie difficile (Una vita difficile) 1961 Dino Risi

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Vingt ans de la vie de Silvio, prêt à sauter un repas sur deux pour ses idées de gauche, depuis son passage dans la résistance jusqu’aux années soixantes et leur lot de désillusions. Photographié dans un beau noir et blanc, Risi a l’oeil et un talent certain pour croquer de bons personnages en un instant. C’est d’un humour mordant et désespéré, j’entendais plus d’une fois les rires dans la salle et m’apercevais que je ne riais pas moi-même, l’humour le disputant chaque fois au tragique, bref c'est pas la gaudriole, c’est ce qu'on aime dans la comédie transalpine. Excellent. (vu en 2021)

15 mai 2021

Mimi métallo blessé dans son honneur (Mimì metallurgico ferito nell'onore) 1972 Lina Wertmüller

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Mimi refuse de voter pour le candidat de la mafia, il perd son boulot, quitte sa femme et sa sicile pour se rendre à Turin. Il y séduit Fiorella, mais la mafia est partout et il est contraint de revenir chez lui. Sa femme l’ayant trompé avec le douanier, il se venge en couchant avec l’épouse d’icelui, y’a pas de raison. Mais il ne peut en définitive pas échapper à la pieuvre qui en fait son larbin. Dénonciation hilarante de l'emprise de la mafia et du machisme, que Mimi confond vite avec l’honneur, sur fond de lutte des classes. C’est cet honneur qui le met à la botte des mafiosi qu’il voulait fuir et qui lui fait perdre femmes, maîtresse et ami. Excellente comédie, L’italienne Lina Wertmüller a une mise en scène picturale et généreuse qui sait faire fi du réalisme quand il faut, voir cette scène casse gueule quand Mimi se retrouve au lit avec la pachydermique Amalia, il fallait la réussir. Le montage construit un rythme imparable, Giancarlo Giannini, un inconnu pour moi, est excellent. Une des films les plus réjouissants que j’ai pu voir à l’occasion de cette rétrospective “comédie à l’italienne”. (vu en 2021)

15 mai 2021

Le Vaurien: la guerre des territoires (Akumyo: shima arashi) 1974 Yasuzô Masumura

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Dernière film d’une série de seize, tous avec Shintaro Katsu (au Japon, quand on fait une série on ne fait pas semblant), on y suit Asakichi, un vrai dur qui, comprend-t-on, a été mis à la porte de la maison familiale par son père, et qui depuis erre de ville en ville, d’un quartier mal famé à l’autre, toujours d’attaque pour une partie de dés ou pour s’amouracher d’une fille de joie. Asakichi se met en tête de sortir une geisha du bordel, puis promet le mariage à une serveuse, pendant qu’il s’impose dans la pègre locale avant d’y être digéré. Et alors ? C’est assez routinier, trop pour donner envie de voir les quinze premiers. Routinier, Masumura l’est également, bien loin des éclats de sa filmographie passée. (vu en 2021)

15 mai 2021

La Horde sauvage (The Wild bunch) 1969 Sam Peckinpah

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Pike et sa bande tentent un gros coup, qui s’avère être un piège tendu par son ex ami et partenaire Thornton, maintenant obligé de le trahir s’il ne veut pas retourner en prison. Pike s’en sort, mais a besoin d’un nouveau coup pour pouvoir, enfin, se retirer. Il s’agira de mettre la main sur une cargaison de fusils de l’armée américaine, pour le compte d’un immonde général mexicain. C’est un des premiers DVD que j’ai acheté, voilà bien longtemps. On est bien chez Peckinpah, on y trouve nombres de ses thèmes fétiches : l’amitié, le passage d’un ancien monde (d’homme) à un nouveau (de sociétés) et l’impossibilité d’y survivre, une certaine idée de la virilité, les putes et la téquila. Le film s’ouvre et se ferme par un massacre, l’entre deux étant un long répit avant l'inéluctable. Juste avant le massacre final, Pyke n’a qu’à dire à ses hommes « Allons-y », tout le film les prépare à la compréhension de cette sentence sans qu’il n’ait besoin de dire où ni pourquoi. Et ces fameux gunfights donc, filmés comme on ne l’avait jamais vu, violents c'est clair, paroxystique, mais aussi, disons-le, cinématographiquement exaltants. (vu en 2021)

15 mai 2021

Le Jour de la bête (El día de la bestia) 1995 Álex de la Iglesia

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Un curé découvre que l’Apocalypse est un texte littéral, et que la venue de l’antéchrist est pour Noël, dans deux jours. Son plan : rencontrer le diable pour l’exterminer, enfin je crois parce que pour moi le diable et l’antéchrist c’est pas tout à fait la même chose, et qu’il n’est jamais dit comment il va s’y prendre, ceci dit je ne suis pas expert dans le domaine. Finalement il lui collera deux balles dans la peau, mouais. Cette comédie horrifique a bonne côte, on se demande pourquoi. ni vraiment drôle ni gore, pas spécialement bien mise en scène (mais avec un certain enthousiasme, je reconnais), ni bien écrite. Déçu par le sieur De La Iglesia. (vu en 2021)

15 mai 2021

Parfum de femme (Profumo di donna) 1974 Dino Risi

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Fausto, aveugle par accident, se fait accompagner par le jeune Giovanni pour un voyage de Turin à Naples, en passant par Gêne et Rome. Fausto est amer, il cache sa détresse, celle de ne plus compter (je suis le onze de pique, dit-il, je n’existe pas, joli), derrière une attitude cynique et un goût prononcé pour le corps des femmes. Il fuit tous sentiments, vit en jouisseur, nie sa condition. Mais il nourrit de sombres desseins, en l’occurence un suicide en commun avec son ami napolitain, aveugle lui aussi. Triste voyage d’un homme qui n’a plus de place dans la société, drôle par désespoir (c’est pas Rain Man), impeccablement joué par Gassman. (vu en 2021)

15 mai 2021

Chasseur blanc, coeur noir (White hunter black heart) 1990 Clint Eastwood

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L’histoire, transposée, de John Huston pendant le tournage, ou plutôt juste avant, de The African Queen. C’était une bonne idée d’avoir changé les noms, Clint ne peut pas vraiment incarner Huston n’est-ce pas ? C’est au début assez étrange de le voir dans ce rôle, surtout de le voir adopter cette élocution, le personnage est très loin de ceux qu'il joue habituellement. Mais le film est bon, d’une simplicité revendiquée. Il y joue donc John Wilson, réalisateur et grand viveur, se rendant en Afrique pour tourner un film, en réalité pour céder à son obsession d’abattre un éléphant en le regardant dans les yeux. Il y livre quelques convictions, notamment celle d’oser faire des films que le public n’attend pas, (un sur deux, environ), et se livre à un exercice masochiste, chose qu’il affectionne : le chasseur qu’il croît être se fait remettre en place par sa proie, la leçon coûtera la vie du seul homme qu’il estimait. Il confesse donc avec ce film que son style naît du souci d’être simple, et on vérifie qu’il n’est pas vraiment adepte des rôles de composition. Un bon cru, qui me paraît quelque peu oublié. (vu en 2021)

15 mai 2021

The Terror Saison 1

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J’ai regardé le premier épisode, pas très convaincu, puis j’ai lu le livre de Simmons (m’a pris quelques mois quand même…), qui est prenant, il faut le dire, et j’ai repris la série, par curiosité et par envie de prolonger l’expérience. Le livre est bien évidemment loin devant, les phrases de Simmons sont bien plus évocatrices que les effets numériques moyens pour retranscrire l’enfer blanc qui emprisonne cette centaine d’hommes. Les personnages sont aussi meilleurs, l’imagination de chacun les modelant à convenance. Simmons arrive à faire sentir la rivalité entre Crozier et Franklin sans avoir recours à ces querelles puériles. Il y a aussi certains partis pris dans l’adaptation, comme de faire parler Lady Silence, de donner à un autre personnage les rêves catholiques de Crozier, ou d’orienter d’emblée l’histoire vers le fantastique, qui sont discutables. La vie à bord et l’’horreur des marches forcées de ces hommes malades, affamés, épuisés, par moins soixante degrés, ont indéniablement plus de force dans le livre, on note que l’on y a également une meilleure perception de la structure des navire.. Bref il y aurait encore beaucoup de choses à noter, ceci dit c’est très intéressant à regarder après lecture, et permet de vérifier qu’adapter n’est pas chose aisée. Le plus gros problème de la série est la créature, une mocheté numérique bien loin de l’entité surnaturelle qu’elle est censée être. (vu en 2021)

15 mai 2021

Les Complexés (I complessi) 1965 Dino Risi, Franco Rossi, Luigi Filippo D'Amico

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Quirino (Manfredi) fait une sortie avec ses collègues de boulot (l’horreur), l’occasion pour lui de dévoiler ses sentiments à la belle Gabriella, sauf qu’il est du genre timide et à se faire marcher sur les pieds. Le professeur Gildo Beozi (Tognazzi), très à cheval sur la morale, à fort à faire quand il apprend que son épouse apparaît dénudée dans un film intitulé « Thor et les quatres reines nues » puisqu’il doit faire disparaître chaque copie, chaque photo promotionnelle. Guglielmo Bertone (Sordi, irrésistible) participe à une audition pour être le nouveau présentateur des infos télévisées. C’est de loin le meilleur, mais sa dentition rendrait jaloux un castor. Un excellent film à sketch drôle et mordant qui fait mentir la règle qui veut que ce soit forcément inégal. Ce qui est bien c’est que ces segments d’une demi-heure autorisent l’outrance sans risque de baisse de régime. (vu en 2021)

15 mai 2021

Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique? 1968 Ettore Scola

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Ou : Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l'amico misteriosamente scomparso in Africa? Fausto di Salvio, riche éditeur d’un peu de tout à l’emploi du temps trop rempli entre ses rendez-vous et ses mondanités, s’offre un break et part en Afrique à la recherche de son beau frère disparu. Intéressant, on n’est pas là que pour se moquer de Fausto, il est bel est bien imperméable à cette Afrique somptueuse, dans son accoutrement de Tintin au Congo, il ne la voit que comme un terrain de jeu, par le prisme de ses publications et de ses idées préconçues, mais il a quand même cette conscience du colonialisme et du racisme ambiant, on ne peut pas en dire autant de tous les colons qu’il croise. Son beau-frère, lui, a définitivement tourné le dos au nord, et incarne le retour à cette terre originelle, magnifiquement filmée soit dit en passant. On ne se tord pas de rire devant ses gags, mais Sordi a suffisamment d’énergie pour nous entraîner avec lui dans ce hors champs de l’occident. (vu en 2021)

14 mai 2021

Primer 2004 Shane Carruth

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Si on a envie de voir un petit film de voyage dans le temps fauché mais astucieux, Primer est à première vue un bon candidat. Abe et Aaron passent leur temps à inventer des machines dont le brevet pourrait les rendre riches (manifestement sans succès jusque là). Jusqu’au jour où leur petite dernière, une boiboite qui réduit la masse des objets que l’on met dedans, a des conséquences inattendues : ces objets ont vieillis plus vite que la normale. Ils saisissent vite le potentiel de leur joujou et se prennent pour H. G. Wells, ils vont s’en mettre plein les poches en boursicotant et en jouant au tiercé. Ils construisent donc une version plus grande de leur machine afin de se mettre eux-mêmes dedans, ce qui a pour effet de les dédoubler, et à partir de là ça devient incompréhensible, au point qu’il faudrait le visionner 42 fois en gribouillant des diagrammes pour essayer de savoir où on en est (evidemment certains l'on fait et l'on posté sur internet, pas bon signe). Mais on n’en a guère envie, d’abord parce qu’il ne faut pas exagérer, ensuite parce qu’il n’y a aucun enjeu. En effet voilà un film qui remplace le pétrole par l’idée, mais une idée (incompréhensible donc) au service de rien, un concept au service de lui-même, compliqué pour paraître profond, et sérieux avec ça. Alors nos deux lascars ont des problèmes de doubles, puis on entend parler d’un ex de la femme de l’un deux qui se serait pointé à une soirée avec un fusil à pompe, il va d’agir de l’en empêcher, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ils auraient perdu leur paquet d’hollywood chewing gum que ça serait tout aussi intéressant. Tout est dit et rien n’est montré, ce ne sont que des dialogues où les gars ont l'air de réciter un un catalogue de pièces détachées à l'usage du CERN, et une mise en scène avec caméra tremblé et cuts intempestifs pour faire comme au cinéma, il n’y a aucune narration, d’ailleurs il n’y a pas grand chose à narrer, et rien à dire, à l’image des vingt premières minutes pendant lesquelles on écoute discuter ces gus au look de trader fatigué dans un jargon qu’ils font semblant de comprendre. Le film qui rend Tenet simpe. (vu en 2021)

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