Une auberge à Tokyo (Tôkyô no yado) 1935 Yasujiro Ozu
Kihachi est sur la route avec ses deux gosses, et cherche du boulot sans succès. Ils en sont réduits à attraper des chiens errants qui leur permettent de se payer soit un repas soit une chambre, au choix. Malgré ça, Kihachi développe un faible pour la belle Otaka, sans logis comme lui, seule avec sa fillette. Remarquable, superbes gros plans (suis bien embêté pour choisir un photogtamme tant ils sont nombreux), à la profondeur de champs très travaillée, assez courte pour mettre les personnages en valeur, assez longue pour laisser deviner le fond. Très beau travelling sur les routes, des décors simples et évidents sur le paysage japonais en voie d’industrialisation, la forme est magnifique, d’une évidente simplicité. C'est la vie elle-même, celle des gens normaux, Kihachi n’est pas un modèle de vertu, il est comme tout le monde, il est pauvre et il picole sec, c’est peut-être pour ça que sa femme s’est barrée, va savoir. Les gosses sont géniaux, je souris jusqu’aux oreilles quand ils se tirent la langue. Ozu trouve toujours la bonne distance, sait poser une pointe de légèreté où il faut, révèle son goût pour le mélo sur la fin, dans ce sacrifice du papa peut-être un peu too much, ça passe chez moi mais Madame trouve qu’il en fait trop, ça se discute. Conquis. (vu en 2021)