J'ai pris beaucoup de plaisir durant mon adolescence avec ces romans. Les éditions Bouquins les a tous ressorti, je me suis mis en tête de tous les lire, dans l'ordre. Je les lis donc depuis quelques années, et j'oublie aussi sec l'intrigue, donc je ne vais pas avoir grand-chose à dire sur les premiers... Ah et j'aime bien les couvertures de mon époque, que je reproduis ici-bas.
1) Réglez-lui son compte ! 1949
Deux histoires en une, vite lues, vit oubliée. C'est pas désagréable mais bon c'est. pas encore tout à fait ça. On attend avec patience le Sana que l'on connait, avec ses célèbres digressions et ses adresses au lecteur. Il faudra patienter...
2) Laissez tomber la fille 1950
Alors cette fois ça se passe pendant l'occupation, et je me souviens vaguement du début, quand le commissaire se fait allumer par un type auquel il demandait du feu.
La quatrième : Avez-vous vu un morse jouer du saxophone ? Non ? Moi non plus, à vrai dire, mais je ne désespère pas. En revanche, je vous jure, mes amis, que j'ai déjà entendu un saxophone jouer du morse : dans un cabaret ! Au début, je n'y prêtais pas attention, vu que tout mon intérêt était porté sur la ravissante créature assise à mon côté. Moi, vous me connaissez... Très enclin à la bagatelle, mais jamais dépourvu du sens du devoir. Si vous pouviez savoir ce qu'il racontait, ce saxo, sous ses airs langoureux... Vous m'excuseriez d'avoir laissé tomber la fille ! Mais vous n'allez pas tarder à le savoir, fidèles comme je vous connais.
3) Les souris ont la peau tendre 1951
Aucun souvenir.
Un patron de bistrot portant, dans son arrière-salle, une épée à la taille, surtout au XX éme siècle, c'est assez extraordinaire. Mais franchement où ça se corse (chef-lieu Bastia - histoire de fomenter une petite guerre civile), où ça se corse, disais-je, c'est quand l'épée n'est pas à la taille du type, mais à travers la taille... Je tiens aussi à vous préciser que cette découverte n'est pas faite pour me réjouir, vu que l'épinglé était mon seul contact dans ce foutu bled... Pour lui, le contact a été plutôt rude, et pour moi, il risque de l'être aussi, je le crains, car j'entends déjà mugir, au loin, une sirène de police...
4) Mes hommages à la donzelle 1952
Une histoire assez compliquée, avec une tête coupée dedans.
Il y a une multitude de choses dont j'ai horreur. Les jeunes filles de plus de quatre-vingt-dix-sept ans, tout d'abord. Le poisson mal cuit, aussi. Puis les liaisons mal-t-à-propos ; les ouatères de wagons de seconde classe ; les bitures de Bérurier et les imparfaits du subjonctif de Pinaud. Mais s'il y a une chose qui m'énerve par-dessus tout, qui me file au bord du delirium très mince, c'est qu'on s'asseye sur mon chapeau... Surtout au cinéma... Surtout quand on l'a fait exprès... Surtout quand c'est le dargeot d'un truand qui est l'outrageur... Surtout quand tout ça cache le commencement d'une aventure insensée !
5) Du plomb dans les tripes 1953
Celui-ci se passe pendant la guerre, comme quoi le personnage n'est pas encore bien installé. J'ai le souvenir de Sana qui manque de se faire couper en deux dans la longueur par une scie circulaire, et de l'explosion d'un convoi allemand.
Quand j'étais môme et que ma bonne vieille Félicie m'emmenait en vacances à la montagne, dans le Jura, j'adorais fureter du côté de la scierie. J'ai toujours aimé l'odeur du bois fraîchement coupé et le grincement plaintif des scies mécaniques mordant le sapin... Non, ne croyez pas que je cherche à vous pondre de la Haute Littérature, ni que le bucolique (néphrétique) soit à l'ordre du jour, car je vous jure que cette passion de mon enfance, je l'ai perdue... A tout jamais... Car présentement, je me trouve lié sur une de ces scies qui faisaient mon admiration... Et c'est moi qui fais le rondin. La lame se trouve très exactement à 1 mm de mon buste et je ne dispose plus que d'un centième de seconde pour agir... C'est ce qui s'appelle avoir du pain sur la planche .
6) Des dragées sans baptème 1953
Le Patron charge Sana de refoidir un collègue véreux. Est-ce la première apparition du Chauve ? En tout cas c'est déjà un personnage génial, dans la mnière des Sana à venir.
Lorsque votre chef vous demande à brûle-pourpoint ce que vous pensez d'un copain, on ne peut que la boucler un instant, ne serait-ce que pour se demander ce qui le pousse à poser une question pareille et aussi comment on va y répondre. Le grand patron est agité. Il est adossé au radiateur, ou plutôt, comme il mesure deux mètres, il est assis dessus. Il passe sans arrêt sa main fine sur son crâne en peau de fesse véritable. Ses yeux bleuâtres me considèrent avec intérêt. Je sens qu'à moins d'accepter de passer pour une truffe le moment est venu de me manifester. Je me racle le gosier. -Wolf, je balbutie... Wolf... Ben, c'est un bon petit gars, non ? - Non, San-Antonio: Wolf n'est pas un bon petit gars, et vous le savez aussi bien que moi...
7) Des Clientes pour la morgue 1953
Sana, d'instinct, prend en filature une dame, qui s'avère être un homme, et qui se suicide dans une chambre d'hotel (à Genève !).
Première apparition, très courte, de Berrurier.
Si je voulais l'envoyer rejoindre Crâne pelé dans la baille, je n'aurais qu'une bourrade à lui administrer. Mais je ne tiens pas à procéder ainsi car ce faisant je perdrais le plus important témoin de mon affaire.
Et comme ce témoin est par la même occasion le principal inculpé, vous comprendrez sans qu'on vous l'écrive au néon dans la cervelle que je sois enclin à ne pas me séparer de lui. Un inculpé de cette catégorie, je l'aurai payé le prix !
8) Descendez-le à la prochaine 1953
Le commissaire est chargé de "trouver" un cadavre à la morgue, pour le faire passer pour le fils d'un industriel. Un Sana avec du nazi dedans.
Le gars qui pourrait me prouver par a + b qu'il a, au cours de son existence, exécuté une besogne plus débectante que celle à laquelle je me livre depuis une huitaine de jours aurait droit, selon moi, au salut militaire, au salut étemel et à une place assise dans les chemins de fer. Faut vraiment avoir le palpitant arrimé avec du gros filin pour tenir le choc. Et je le tiens, moi, le choc, parce que mon job c'est justement de ne pas faire la fine bouche. Voilà une semaine que je visite les morgues de France à la recherche d'un cadavre...
9) Passez-moi la Joconde 1954
J'ai un bon souvenir de celui-ci, Sana est en vacance pas loin de Lyon, tout commance quand il trouve le collier d'un chien mort, gisant sur la route. Il y a aussi une postière.
Un petit loulou de Poméranie qui se tortille dans la clarté de mes phares. Il vient de se faire ratatiner par une bagnole.
Moi, bonne pomme, je descends pour lui administrer la potion calmante et définitive. Et voilà !
Je viens de mettre le doigt dans un engrenage qui conduit à une Joconde au sourire plutôt inquiétant.
10) Sérénade pour une souris défunte 1954
Sana se rend à Londres, déguisé en curé, pour recueillir les mots du fils d'un ami du Vieux, condamné à mort...
Voilà maintenant que Le Boss me fait prendre les patins de ses amis ! Il faut reconnaître que le turbin qui échoit sur la tête de son pote est de first quality !
Jugez plutôt : son fils va être cravaté de chanvre incessamment et peut-être avant par la justice britannique. Je vêts l'habit ecclésiastique pour rencontrer le condamné. Brusquement, je sens que ce mec est innocent. Une drôle de sérénade en perspective !
11) Rue des macchabés 1954
En sortant de la poste où il retirait de l'argent pour Félicie, Sana tombe sur un mort, un antiquaire, soit-disant mort de mort naturelle.
Au lieu de passer au centre des chèques postaux, aujourd'hui, j'aurais mieux fait de me consacrer à des amours ancillaires (celles que je préfère).
Au guichet, j'avise un vieux type blême et pâle des crayons qui retire de l'artiche. Où ça se complique, c'est quand je retrouve pépère, assis dans sa bagnole, bien sagement, mais un peu mort ! Alors je me mets en piste, courant de surprise en surprise au long de la rue des Macchabées.
12) Bas-les pattes ! 1954
Une aventure de Sana à Chicago.
Vous me croirez si vous voudrez, comme dit mon éternel Bérurier, mais à Chicago, un flic français en mission officielle a beaucoup plus de problèmes avec la police locale qu'avec les gangsters ! Nulle part au monde, les poulets n'aiment qu'on vienne marcher sur leurs plates-bandes, mais aux Etats-Unis, c'est pire qu'ailleurs... Peut-être qu'ils craignent qu'on leur pique leur " enveloppe " au passage ! Halte-làl... Pas touche !... Bas les pattes !... C'est notre affaire... BAS LES PATTES ! ils disent, les poulagas, et les durs répliquent " hands up ! ", ce qui prouve que ce pays est bien celui des contradictions. Il n'y a que les gonzesses qui soient comme chez nous... Surtout les taxi-girls à qui j'ai eu affaire tout au cours de ma mission... Leur devise, à elles, ce serait plutôt " legs up ", " jambes en l'air " si vous préférez.
13) Deuil express 1954
Sana passe par Lyon et rend visite à l'oncle Gustave. Il vont pêcher ensemble (surtout piccoler à vrai dire), l'oncle Gustave pêche un cadavre. Il est question de la guerre d'indochine. Première apparition de Pinaud, qui promet.
Ce bouquin doit suffire à intriguer un zig dont l'existence n'est pas particulièrement de tout repos. Il va se demander si c'est un coup de la police ou d'une autre bande.
Dans l'expectative, il lira.
Quant à moi, en voilà assez pour aujourd'hui. Je n'ai plus qu'à aller me coller dans les toiles en attendant que la Terre ait fini son petit tour dans le noir
14) J'ai bien l'honneur... de vous buter 1955
En angleterre, Sana fait le chauffeur pour une espionne roumaine.
Je marche un peu, histoire de briser ma tension nerveuse. Mais c'est une coriace que cette tension-là1 Une seconde cigarette ne l'entame pas davantage. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle est toute prête à se rompre... Je jette un coup de saveur à ma breloque; voilà près de deux heures qu'elle est entrée dans la carrée, Elia... Et celle-ci demeure aussi inerte et silencieuse qu'auparavant. Il n'y a toujours qu'une fenêtre éclairée... Et quand je dis éclairée, j'exagère... Simplement on décèle une lueur... Que fabrique-t-elle derrière cette façade croulante?...
15) C'est mort et ça ne sait pas 1955
Culte satanique et un industriel qu'on oblige a produire une bombe cachée dans le truc qui s'élève à l'avant du capot des voitures de maître (comment on appelle ça ?). On entend parler de Beru sans le voir, Le Boss est toujours là, savoureux. Les énumérations de positions amoureuses sont marrantes.
« Je vous ai déjà passablement baladés à travers le monde, dans toutes les couches de toutes les sociétés, mais je n’ai pas souvenir de vous avoir présenté le Pape. N’en déduisez pas trop vite que ce bouquin se passe au Vatican et que Sa Sainteté, que je respecte profondément, est l’acteur d’une de mes facétieuses aventures ! Vous n’y êtes pas du tout.
Le Pape dont je parle, s’il s’appelle Paul, ne porte pas de matricule ou plutôt n’en porte plus, vu que voilà bientôt dix piges qu’il est sorti de taule.
Et c’est en toute candeur qu’il a troqué la casquette-à-Julot pour la tiare pontificale de la religion… luciférienne ! Cette fois, vous avez pigé ! Oui, mes amis, je vous emmène faire un tour dans une société secrète, avec messes noires, sacrifices et tout le schbigntz…
Vous l’imaginez, votre San-Antonio, en enfant de diable ? Ne vous inquiétez pas si mon encensoir fume, c’est qu’il vient de cracher quelques bastos de 9 mm. »