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La Diablesse aux 1000 Visages
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31 octobre 2020

Tatouage (Irezumi) 1966 Yasuzô Masumura

irezumi

Otsuya et Shinsuke sont amants, ils s’enfuient de chez les parents de cette première, vivotent un moment dans une auberge tenu par une connaissance. L’aubergiste les trahit et vend Otsuya à une maison de geishas. On lui tatoue une araignée monstrueuse dans le dos, une espèce de monstre femelle assoiffée du sang des hommes. Dès lors, Otsuya devient une redoutable prédatrice, séduisant et tuant l’aubergiste, le proxénète, et même son amant. La première chose qu’on retient de ce film, c’est son éclatante beauté, faite d’un esthétisme de studio magnifique, de cadres parfaits, mettant en valeur la belle Ayako Wakao, habillées d’étoffes splendides, ne révélant de son corps que son dos (bon, visiblement celui d’une doublure), dans des plans dont l’érotisme naît d’un vêtement qui glisse et révèle un fragment de peau pâle. Dans cet enchantement pour les yeux se déroule une histoire tragique et violente où luxure et mort vont main dans la main, un monde de larmes, sans issues, où les hommes ont érigées les femmes au rang de déesse démoniaques. Il n’est jamais clair si l’araignée à un pouvoir sur Otsuya, ou si elle ne sert que de révélateur quand à sa vrai nature. De même, feint-elle de mettre ses pulsions sur le pouvoir du tatouage, ou est-elle sincère ? Est-elle bourreau ou victime ? C’est toute la beauté de ce scénario de ne pas trancher. (vu en 2020)

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29 octobre 2020

Amants (Amantes) 1991 Vicente Aranda

amants

Paco est fiancé à la prude Trini mais cède aux avances de Luisa, belle veuve, dans l’espagne de 1950. Ce Vicente Aranda dont il paraît que c’est le meilleur film, gagne à ne pas mettre en avant la mécanique de son scénario, qui a tout du film noir, mais à se concentrer sur l’ambiance pas folichonne de cette espagne franquiste, et sur la séduction des ces femmes, utilisée comme un instrument de pouvoir. Paco le beau gosse n’aura pas vraiment le choix face à Luisa, qui sait décidément y faire. Trini essaiera de jouer dans la même cour (Aranda filme la même scène de lit deux fois, avec chacune des actrices) mais n'en a pas l'étoffe. Un rôle de veuve fatale en or pour Victoria Abril. (vu en 2020)

28 octobre 2020

La Lettre du Kremlin (The Kremlin letter) 1970 John Huston

lettre du kremlin

Une équipe d’espions est chargée de récupérer une lettre compromettante aux mains des soviétiques. C’est comme un James Bond débarrassé de ses attributs. On a l’espion viril, les jolies femmes, le clivage est-ouest et tout le toutim, en revanche le gars n’est pas invincible, les girls pas des potiches, les quelques scènes musclées sont très discrètes, les gadgets se limite à un ongle empoisonné (pour se tuer si l’on est pris), le méchant ne rêve pas de conquerir le monde, il ne s’agit après tout que de retrouver une lettre, pas des missiles nucléaires. C'est très bavard, pourtant on ne s'y ennuie pas un instant. Un James Bond sans le côté con-con habituel, très bien. (vu en 2020)

25 octobre 2020

Lovecraft country Saison 1

lovecraft country

Quantitative plutôt que qualitative, véritable melting pot, cette série joue sur un maximum de tableaux, horreur (Lovecraft, les classiques, mais aussi l'horreur asiatique), références littéraires en veux-tu en voilà et un peu trop évidente, SF, voyage dans le temps, mondes parallèles, mais aussi les USA ségrégationnistes des années 50 (Green Book est passé par là), discours sur le genre, empowerment, (on y voit une femme noire faire la chose avec un blanc qui est tantôt femme tantôt homme…), musique black hyper actuelle comme bande son...Pourquoi pas, c’est même amusant par moment. C’est aussi assez idiot (les blacks sont trop cool, les blancs sont tous des connards), et on perd vite le fil des détails de cette histoire somme toutes assez conne (on se bat autour d’un livre renfermant un sort d’immortalité, je simplifie). Donc LC, dans sa volonté de parler de tout, de tout montrer, de tout exposer, renonce à tout mystère toute subtilité. Gourmande et idiote, et plus idiote que passionnante, serais-je tenté de dire. (Vu en 2020)

25 octobre 2020

La Porte du paradis (Heaven's gate) 1980 Michael Cimino

porte du paradis

Un des plus beau film de l’histoire du cinéma, peut-on lire un peu partout. Bah, beau, oui, effectivement, mais en vérité j’ai moyennement apprécié ce très long film qui est sans doute édifiant en tant que page d’histoire des états-unis, mais qui tire un peu en longueur. On voit bien que Cimino a soigné chacun de ses plans, mais peut-être a-t-il perdu de vue l’ensemble, en tout cas ça m’a fait l’effet d’un bon repas qui s'éternise, et dieu sait que j’aime pas rester des heures à table. (vu en 2020)

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24 octobre 2020

Closer: entre adultes consentants (Closer) 2004 Mike Nichols

closer

Dan rencontre Alice mais tombe amoureux de d’Anna, qu’il précipite dans les bras de Larry, etc. On dirait le scénario d’un film français non ? Fort bien réalisé, on dit que Mike Nichols avait un don pour la direction d’acteur et ça se voit. Alice est le révélateur des trois autres protagonistes, les met face à leur obsessions. Cela aurait pu être un jeu de massacre, mais le film les accompagne sans les prendre pour cible. L’écriture se sent derrière cette histoire, découpant le film en une suite de duos dialogués, sans s’occuper des transitions. Bien réalisé et donc pas désagréable, mais aussi un thème déjà beaucoup traité, et ce sentiment que le film s’adresse et cherche à plaire à cette middle class, que les dialogues à la sexualité crue ne sont là que pour épicer la sauce qui sans eux pourrait être trop fade et le film trop tiède. (vu en 2020)

24 octobre 2020

La Poison 1951 Sacha Guitry

poison

Paul et Blandine sont mariés depuis trente ans et en sont au point de chacun désirer la mort de l’autre. Paul tue sa femme de manière bien maline, se livre à la police, et se fout royalement de la gueule du tribunal. On pense à Chaplin, ce n’est pas aussi millimétré, mais j’entend par là  que la mise en scène est bien pauvre (Guitry lui-même prévient dans son étonnant générique que c’est du théâtre filmé), se contentant d’enregistrer ce qu’il se passe devant la caméra, et devant il y a Michel Simon, titanesque, Germaine Reuver, très bien, et les bons mots de Guitry, aussi au scénario bien sûr. Noir, marrant, caustique, du poil à gratter. (vu en 2020)

24 octobre 2020

Pour l'éternité (Om det oändliga) Roy Andersson

pour l'éternité

Le titre original ressemble plus à : A propos de l'éternité. Je ne peux pas dire que je suis passionné par les films de Roy Andersson, mais j’avoue que découvrir ces tableaux, du reste plastiquement extrêmement aboutis, avec leur profondeur de champs infini, leur lisibilité, leur contraste maîtrisé, est un plaisir ludique très satisfaisant. Il s’agit donc de la représentation du monde occidental, celui de ce dernier siècle, qui est au bout du rouleau, vieux, fatigué, et dont les “vivants”, disposés savamment par Andersson comme des figurines sur une maquette, s’agitent en attendant la mort (on y plaint les jeunes qui en sont). C’est ce sentiment qu’inspire le film, que la mort est la seule certitude, que le reste est vain, en manque de sens. Andersson nous laisse là avec son film, avec ce manque qui semble être devenu une composante de l’existence même. Jamais très loin d’être ennuyeux, l’ennui justement est au coeur même du dispositif. Andersson a réalisé de nombreuses publicité immédiatement identifiables comme le sont ses films, et ceux-ci peuvent être vu comme une une succession de pub dont on aurait ôté l’objet, le sens, le slogan, révélant cette existence au bord du vide quand elle est débarrassée du filtre de la société de consommation. (vu en 2020)

22 octobre 2020

Killers 2014 Kimo Stamboel, Timo Tjahjanto (as The Mo brothers)

Un serial psychopathe tueur à Tokyo filme ses meurtres, les met en ligne, et inspire des pulsions meurtrières à un journaliste de Djakarta. C’est une histoire sans queue ni tête, pas aidées par ses nombreuses invraisemblances, qui n'appelait absolument pas un film, et pourtant film il y a, une grosse bouse baignant dans la fange de sa médiocrité, que rien ne vient sauver de la merditude. Notons que montrer ces scènes violentes et archi complaisantes n’apporte non seulement rien à la chose mais qu’en plus les réals n’osent pas vraiment aller au bout, non pas que ça aurait été profitable d’ailleurs. (vu en 2020)

killers

22 octobre 2020

San Antonio

J'ai pris beaucoup de plaisir durant mon adolescence avec ces romans. Les éditions Bouquins les a tous ressorti, je me suis mis en tête de tous les lire, dans l'ordre. Je les lis donc depuis quelques années, et j'oublie aussi sec l'intrigue, donc je ne vais pas avoir grand-chose à dire sur les premiers... Ah et j'aime bien les couvertures de mon époque, que je reproduis ici-bas.

1) Réglez-lui son compte ! 1949

Deux histoires en une, vite lues, vit oubliée. C'est pas désagréable mais bon c'est. pas encore tout à fait ça. On attend avec patience le Sana que l'on connait, avec ses célèbres digressions et ses adresses au lecteur. Il faudra patienter...

Réglez-lui-son-compte  Réglez-lui-son-compte-back Réglez-lui-son-compte-fac-similé-de-1992

 

2) Laissez tomber la fille 1950

Alors cette fois ça se passe pendant l'occupation, et je me souviens vaguement du début, quand le commissaire se fait allumer par un type auquel il demandait du feu.

La quatrième : Avez-vous vu un morse jouer du saxophone ? Non ? Moi non plus, à vrai dire, mais je ne désespère pas. En revanche, je vous jure, mes amis, que j'ai déjà entendu un saxophone jouer du morse : dans un cabaret ! Au début, je n'y prêtais pas attention, vu que tout mon intérêt était porté sur la ravissante créature assise à mon côté. Moi, vous me connaissez... Très enclin à la bagatelle, mais jamais dépourvu du sens du devoir. Si vous pouviez savoir ce qu'il racontait, ce saxo, sous ses airs langoureux... Vous m'excuseriez d'avoir laissé tomber la fille ! Mais vous n'allez pas tarder à le savoir, fidèles comme je vous connais.

Laissez tomber la fille

 

3) Les souris ont la peau tendre 1951

Aucun souvenir.

Un patron de bistrot portant, dans son arrière-salle, une épée à la taille, surtout au XX éme siècle, c'est assez extraordinaire. Mais franchement où ça se corse (chef-lieu Bastia - histoire de fomenter une petite guerre civile), où ça se corse, disais-je, c'est quand l'épée n'est pas à la taille du type, mais à travers la taille... Je tiens aussi à vous préciser que cette découverte n'est pas faite pour me réjouir, vu que l'épinglé était mon seul contact dans ce foutu bled... Pour lui, le contact a été plutôt rude, et pour moi, il risque de l'être aussi, je le crains, car j'entends déjà mugir, au loin, une sirène de police...

les souris ont la peau tendre

 

4) Mes hommages à la donzelle 1952

 

Une histoire assez compliquée, avec une tête coupée dedans.

Il y a une multitude de choses dont j'ai horreur. Les jeunes filles de plus de quatre-vingt-dix-sept ans, tout d'abord. Le poisson mal cuit, aussi. Puis les liaisons mal-t-à-propos ; les ouatères de wagons de seconde classe ; les bitures de Bérurier et les imparfaits du subjonctif de Pinaud. Mais s'il y a une chose qui m'énerve par-dessus tout, qui me file au bord du delirium très mince, c'est qu'on s'asseye sur mon chapeau... Surtout au cinéma... Surtout quand on l'a fait exprès... Surtout quand c'est le dargeot d'un truand qui est l'outrageur... Surtout quand tout ça cache le commencement d'une aventure insensée !

mes hommages a ala donzelle

 

5) Du plomb dans les tripes 1953

Celui-ci se passe pendant la guerre, comme quoi le personnage n'est pas encore bien installé. J'ai le souvenir de Sana qui manque de se faire couper en deux dans la longueur par une scie circulaire, et de l'explosion d'un convoi allemand.

Quand j'étais môme et que ma bonne vieille Félicie m'emmenait en vacances à la montagne, dans le Jura, j'adorais fureter du côté de la scierie. J'ai toujours aimé l'odeur du bois fraîchement coupé et le grincement plaintif des scies mécaniques mordant le sapin... Non, ne croyez pas que je cherche à vous pondre de la Haute Littérature, ni que le bucolique (néphrétique) soit à l'ordre du jour, car je vous jure que cette passion de mon enfance, je l'ai perdue... A tout jamais... Car présentement, je me trouve lié sur une de ces scies qui faisaient mon admiration... Et c'est moi qui fais le rondin. La lame se trouve très exactement à 1 mm de mon buste et je ne dispose plus que d'un centième de seconde pour agir... C'est ce qui s'appelle avoir du pain sur la planche .

du plomb dans les tripes du plomb dans les tripes 2

 

6) Des dragées sans baptème 1953

Le Patron charge Sana de refoidir un collègue véreux. Est-ce la première apparition du Chauve ? En tout cas c'est déjà un personnage génial, dans la mnière des Sana à venir.

Lorsque votre chef vous demande à brûle-pourpoint ce que vous pensez d'un copain, on ne peut que la boucler un instant, ne serait-ce que pour se demander ce qui le pousse à poser une question pareille et aussi comment on va y répondre. Le grand patron est agité. Il est adossé au radiateur, ou plutôt, comme il mesure deux mètres, il est assis dessus. Il passe sans arrêt sa main fine sur son crâne en peau de fesse véritable. Ses yeux bleuâtres me considèrent avec intérêt. Je sens qu'à moins d'accepter de passer pour une truffe le moment est venu de me manifester. Je me racle le gosier. -Wolf, je balbutie... Wolf... Ben, c'est un bon petit gars, non ? - Non, San-Antonio: Wolf n'est pas un bon petit gars, et vous le savez aussi bien que moi...

des dragées sans bapême des dragées sans bapême

 

7) Des Clientes pour la morgue 1953

Sana, d'instinct, prend en filature une dame, qui s'avère être un homme, et qui se suicide dans une chambre d'hotel (à Genève !).

Première apparition, très courte, de Berrurier.

Si je voulais l'envoyer rejoindre Crâne pelé dans la baille, je n'aurais qu'une bourrade à lui administrer. Mais je ne tiens pas à procéder ainsi car ce faisant je perdrais le plus important témoin de mon affaire.


Et comme ce témoin est par la même occasion le principal inculpé, vous comprendrez sans qu'on vous l'écrive au néon dans la cervelle que je sois enclin à ne pas me séparer de lui. Un inculpé de cette catégorie, je l'aurai payé le prix !

 

8) Descendez-le à la prochaine 1953

Le commissaire est chargé de "trouver" un cadavre à la morgue, pour le faire passer pour le fils d'un industriel. Un Sana avec du nazi dedans.

Le gars qui pourrait me prouver par a + b qu'il a, au cours de son existence, exécuté une besogne plus débectante que celle à laquelle je me livre depuis une huitaine de jours aurait droit, selon moi, au salut militaire, au salut étemel et à une place assise dans les chemins de fer. Faut vraiment avoir le palpitant arrimé avec du gros filin pour tenir le choc. Et je le tiens, moi, le choc, parce que mon job c'est justement de ne pas faire la fine bouche. Voilà une semaine que je visite les morgues de France à la recherche d'un cadavre...

descendez-le a la prochaine

 

9) Passez-moi la Joconde 1954

J'ai un bon souvenir de celui-ci, Sana est en vacance pas loin de Lyon, tout commance quand il trouve le collier d'un chien mort, gisant sur la route. Il y a aussi une postière.

Un petit loulou de Poméranie qui se tortille dans la clarté de mes phares. Il vient de se faire ratatiner par une bagnole.

Moi, bonne pomme, je descends pour lui administrer la potion calmante et définitive. Et voilà !

Je viens de mettre le doigt dans un engrenage qui conduit à une Joconde au sourire plutôt inquiétant.

passez-moi la joconde passez-moi la joconde 2

 

10) Sérénade pour une souris défunte 1954

Sana se rend à Londres, déguisé en curé, pour recueillir les mots du fils d'un ami du Vieux, condamné à mort...

Voilà maintenant que Le Boss me fait prendre les patins de ses amis ! Il faut reconnaître que le turbin qui échoit sur la tête de son pote est de first quality !

Jugez plutôt : son fils va être cravaté de chanvre incessamment et peut-être avant par la justice britannique. Je vêts l'habit ecclésiastique pour rencontrer le condamné. Brusquement, je sens que ce mec est innocent. Une drôle de sérénade en perspective !

sérénade pour une souris défunte

 

11) Rue des macchabés 1954

En sortant de la poste où il retirait de l'argent pour Félicie, Sana tombe sur un mort, un antiquaire, soit-disant mort de mort naturelle.

Au lieu de passer au centre des chèques postaux, aujourd'hui, j'aurais mieux fait de me consacrer à des amours ancillaires (celles que je préfère).

Au guichet, j'avise un vieux type blême et pâle des crayons qui retire de l'artiche. Où ça se complique, c'est quand je retrouve pépère, assis dans sa bagnole, bien sagement, mais un peu mort ! Alors je me mets en piste, courant de surprise en surprise au long de la rue des Macchabées.

rue des macchabés

 

12) Bas-les pattes ! 1954

Une aventure de Sana à Chicago.

Vous me croirez si vous voudrez, comme dit mon éternel Bérurier, mais à Chicago, un flic français en mission officielle a beaucoup plus de problèmes avec la police locale qu'avec les gangsters ! Nulle part au monde, les poulets n'aiment qu'on vienne marcher sur leurs plates-bandes, mais aux Etats-Unis, c'est pire qu'ailleurs... Peut-être qu'ils craignent qu'on leur pique leur " enveloppe " au passage ! Halte-làl... Pas touche !... Bas les pattes !... C'est notre affaire... BAS LES PATTES ! ils disent, les poulagas, et les durs répliquent " hands up ! ", ce qui prouve que ce pays est bien celui des contradictions. Il n'y a que les gonzesses qui soient comme chez nous... Surtout les taxi-girls à qui j'ai eu affaire tout au cours de ma mission... Leur devise, à elles, ce serait plutôt " legs up ", " jambes en l'air " si vous préférez.

bas les pattes

 

13) Deuil express 1954

Sana passe par Lyon et rend visite à l'oncle Gustave. Il vont pêcher ensemble (surtout piccoler à vrai dire), l'oncle Gustave pêche un cadavre. Il est question de la guerre d'indochine. Première apparition de Pinaud, qui promet.

Ce bouquin doit suffire à intriguer un zig dont l'existence n'est pas particulièrement de tout repos. Il va se demander si c'est un coup de la police ou d'une autre bande.

Dans l'expectative, il lira.

Quant à moi, en voilà assez pour aujourd'hui. Je n'ai plus qu'à aller me coller dans les toiles en attendant que la Terre ait fini son petit tour dans le noir

deuil express

 

14) J'ai bien l'honneur... de vous buter 1955

En angleterre, Sana fait le chauffeur pour une espionne roumaine.

Je marche un peu, histoire de briser ma tension nerveuse. Mais c'est une coriace que cette tension-là1 Une seconde cigarette ne l'entame pas davantage. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle est toute prête à se rompre... Je jette un coup de saveur à ma breloque; voilà près de deux heures qu'elle est entrée dans la carrée, Elia... Et celle-ci demeure aussi inerte et silencieuse qu'auparavant. Il n'y a toujours qu'une fenêtre éclairée... Et quand je dis éclairée, j'exagère... Simplement on décèle une lueur... Que fabrique-t-elle derrière cette façade croulante?...

j'ai bien l'honneur de vous buter j'ai bien l'honneur de vous buter

 

15) C'est mort et ça ne sait pas 1955

Culte satanique et un industriel qu'on oblige a produire une bombe cachée dans le truc qui s'élève à l'avant du capot des voitures de maître (comment on appelle ça ?). On entend parler de Beru sans le voir, Le Boss est toujours là, savoureux. Les énumérations de positions amoureuses sont marrantes.

« Je vous ai déjà passablement baladés à travers le monde, dans toutes les couches de toutes les sociétés, mais je n’ai pas souvenir de vous avoir présenté le Pape. N’en déduisez pas trop vite que ce bouquin se passe au Vatican et que Sa Sainteté, que je respecte profondément, est l’acteur d’une de mes facétieuses aventures ! Vous n’y êtes pas du tout.
Le Pape dont je parle, s’il s’appelle Paul, ne porte pas de matricule ou plutôt n’en porte plus, vu que voilà bientôt dix piges qu’il est sorti de taule.
Et c’est en toute candeur qu’il a troqué la casquette-à-Julot pour la tiare pontificale de la religion… luciférienne ! Cette fois, vous avez pigé ! Oui, mes amis, je vous emmène faire un tour dans une société secrète, avec messes noires, sacrifices et tout le schbigntz…
Vous l’imaginez, votre San-Antonio, en enfant de diable ? Ne vous inquiétez pas si mon encensoir fume, c’est qu’il vient de cracher quelques bastos de 9 mm. »

c'est mort et ca ne sait pas

 

20 octobre 2020

Je ne suis pas là pour être aimé 2005 Stéphane Brizé

je ne suis pas là pour être aimé

La rencontre entre un type à la vie terne et une femme qui prend le même chemin. Il n'est pas là pour être aimé donc, ni par sa famille, ni par les gens qu'ils expulsent de leur domicile, ni par une femme. A moins que. Si on comprend que le Jean-Claude est séduit par la Françoise, l’inverse est moins évident, je suppose qu’elle apprécie sa réserve, et puis il est pas moche non plus (bref c'est tout moi). On peut à la limite émettre des réserves sur ces personnages chargés, il est huissier de justice, divorcé, résigné, son père, en maison de retraite, le fait chier à chaque visite. Elle a quarante ans, du charme, elle va se marier avec un pantouflard qui va l’enterrer dans une morne vie de couple (avant le divorce ?). Mais ça fonctionne bien. Les détracteurs du film pourrait relever une certaine tiédeur, ce que je ne ferai pas, préférant y voir une approche délicate et légère. La mise en scène est discrète mais très assurée, toute entière dédiée à l’interprétation. Tous les acteurs sont très bon. (vu en 2020)

19 octobre 2020

The Call of Cthulhu 2005 Andrew Leman

call of cthulhu

Devant ce film fauché réalisé par des passionnés, on a pas envie d’être trop méchant. Faire le choix du muet et du look vintage années 20 me semble un choix a priori pertinent, et la musique séduit, les FX sont pas toujours top (quelques beaux décors quand même) mais c’est pas grave, ça participe de l’aspect humble du projet. Et il en faut de l’humilité pour adapter cette histoire (et pour écrire correctement son nom). Mais voilà, Leman n’est pas vraiment un réalisateurs, les acteurs pas vraiment des acteurs, et ça se sent. Alors l’esprit de Lovecraft est-il là ? Sans doute. Il semble qu’adapter l’écrivaillon de Providence (je rigole, j’aime bien, L’Affaire Charles Dexter Ward m’a vraiment fait flipper) soit une gageure rarement remplie. Peut-être que le piège est d’être trop littéral, les films les plus Lovecraftiens ne sont peut-être pas issues de ses oeuvres, je pense à The Thing, oui… (vu en 2020)

 

17 octobre 2020

Récit d'un propriétaire (Nagaya shinshiroku) 1947 Yasujiro Ozu

récit d'un propriétaire

Une femme dans la cinquantaine recueille un gamin abandonné contre son gré. Un petit film qui n’a l’air de rien, sans prétention comme on dit, excellemment exécuté. Ozu trouve la bonne distance, a le tact tout japonais de respecter la pudeur de ses personnages et du spectateur. C’est franchement drôle sans être une comédie, grave sans être un drame, et si Ozu est délicat, ses personnages sont parfois joyeusement odieux, bien loin des clichés sur l’archipel, et ça fait du bien (cette femme ne s’enquerra pas de connaitre le nom du gamin, l’appelant fiston tout au long du film, ces mecs avouant simplement qu’il ne veulent pas s’en occuper, ben ouais, ils aiment pas les gosses). En plus de ça, il y a de magnifique plans sur des ruelles et quartiers pauvres d’après guerre, et une superbe séquence en bord de mer, où “tatie” va essayer d’abandonner “fiston”. Drôle, grave, et beau donc. (vu en 2020)

17 octobre 2020

La Vengeance d'un acteur (Yukinojô henge) 1963 Kon Ichikawa

vengeance d'un acteur

Un acteur de kabuki spécialisé dans les rôles de femme aperçoit dans le public les hommes à l’origine de la mort de ses parents, qu’il a jurer de venger. Il va séduire la fille d’un des hommes pour pouvoir les approcher. Deux voleurs rivaux sont témoins des actions de l’onnagata. Acteur travesti, vengeance, cinéma japonais, l’équation avait tout pour me séduire et j’en attendais beaucoup. Cette histoire en vaut une autre, et si les prémisses sont prometteurs, son déroulement est bien classique. C’est par la mise en scène que Ichikawa s’empare du film, il épure ses plans et son propos au maximum, stylise ses décors en ne laissant que le strict nécessaire, ainsi la vengeance de l’acteur devient elle même théâtre, et les deux voleurs qui n’ont que peu de poids dans l’intrigue en sont les spectateurs et les occasionnels commentateurs. Kazuo Hasegawa est très bon, il lui suffit d’un regard pour passer de l’artifice à l’homme. Il endosse les rôles de l’acteur et du voleur, devenant acteur et spectateur simultanément. Last but not least, la beauté de poupée (japonaise) d’Ayako Wakao finit d’emporter l’adhésion.

15 octobre 2020

Evil dead trap (Shiryô no wana) 1988 Toshiharu Ikeda

evil dead trap

Nami, présentatrice d’un late night show, reçoit une cassette montrant un snuff movie (?), à son intention puisqu'au meurtre sont insérées des photos d’elle. Avec quatre amis, elle part sur les lieux (si!), pensant que ce scoop va booster son audience. J’avais la VHS de ce film à l’époque, et ça m’a fait bien plaisir de le revoir. C’est un très bon slasher, des plus classique (on y couche et on y est tué), du moins dans sa première partie parce qu’après, ça devient pour le moins bizarre. Première partie donc, on assiste à des meurtres imaginatifs et très graphiques, sous influence Argento, qui font leur effets, je n’arrive pas à décider si mon préféré est celui éclairé au flash d’appareil photos, ou celui où la pauvre victime est hissé sur le capot d’une voiture par le coup à l’aide d’un collet en fil de fer. Oui c’est sûr que c’est pas pour tout le monde. Toshiharu Ikeda (Angel guts : red porno) ne s’encombre pas de scènes d’attente, va droit au but, on est tout de suite dans le bain. La vraisemblance n’est pas sa préoccupation première, ni celle de ce sous-genre de toute façon. Par contre il se soucie de sa mise en scène et on a droit à un travail efficace, il prend soin de chaque plan, de chaque mouvements, on est très content. A mi-film la plus grande partie du casting est décimée, et l’histoire prend une tournure bizarre qui peine à convaincre, faut dire. Mais Ikeda continue d’assurer, et le film à sa place parmis les slashers des années 80. (vu en 2020)

11 octobre 2020

Extase (Ekstase) 1933 Gustav Machatý

Extase

Bien déçu par ce film, pense-tu, 1933, Hedy Lamarr, le premier orgasme féminin au cinéma, je m'attendais à un film sur l'amour fou. Machatý ne réussi pas grand-chose à part quelques beaux gros plans sur ses acteurs. Le symbolisme est lourd, presque comique, la mise en scène peu à propos, le drame peu convaincant, la poésie bon marché, on ne vibre jamais pour ces personnages. Et qu’est-ce que fait Hedy avec ce vieux bonhomme de toute façon ? Et lui, comment passe-t-il de mufle à suicidaire ? Et cette apologie du travail à la fin du film ? (vu en 2020)

9 octobre 2020

Au fil de l'eau (House by the river) 1950 Fritz Lang

au fil de l'eau

Un écrivain raté, donc frustré, trop entreprenant avec sa servante, la tue par accident. Par cet acte, il passe du côté obscur, n'hésitant pas à employer les moyens les plus immoraux pour servir ses intérêts. Décidément les artistes frustrés ne font pas des bons maris (Shining...). J'apprends que Lang voulais une actrice noire pour la servante, ce qui aurait donné du poids à cette histoire, mais le studio voyait les choses autrement. C'est sans doute également la logique des studios qui explique cette fin un peu bateau. J'apprends aussi que le film a été produit pour pas grand chose, il n'en est que plus intéressant tant il est visuellement très beau (superbe jeux d'ombres dans le demeure des Byrne). L'histoire est classique, mais Lang assure une narration solide et une belle mise en scène, et retient toute notre attention du début à la fin. "It's people who should be blamed for the filth, not the river." (vu en 2020)

8 octobre 2020

À bout portant (The Killers) 1964 Don Siegel

a bout portant

La première chose qui marque, ce sont ces couleurs brillantes, ces images où tout est sorti de l’ombre, atypiques pour un film noir. Peut-être un moyen pour Siegel de se démarquer de la version de 1946 (dont il avait été viré). Moins “atmosphérique”, moins glamour, plus direct, plus violent, plus B que le film de Siodmak, Siegel abandonne l’agent d’assurance et reste du point de vue des tueurs, on est donc de l’autre côté de la barrière, ce qui donne au film ce ton dur qui claque comme une gifle assénée froidement. C’est un film originalement prévu pour la TV, ça se voit dans la mise en scène où les plans larges sont peu nombreux, où les personnages occupent souvent tout l’espace. Evidemment Lee Marvin fait le job, très cool, Angie Dickinson est très chouette (l’ai toujours bien aimé), on y voit Ronald Reagan qui y est pas mal, je dirais que c’est Cassavetes le plus faible, peut-être pas le meilleur choix pour ce rôle. Chouette petit film, auquel je préfère la version de Siodmak, pour le hold-up, pour Burt Lancaster en animal blessé, pour Ava Gardner en… pour Ava Gardner. (vu en 2020)

7 octobre 2020

Manji 1983 Hiroto Yokoyama

manji

Une relation saphique et perverse évolue en ménage à trois. L’histoire est fine comme du papier à rouler, la réalisation plate, la photo terne, on a l’impression d’un film un peu indécis quand à ses intentions, sur les chemins à emprunter. Dommage, les deux actrices sont pas mal. (vu en 2020)

6 octobre 2020

Le Démon des armes (Gun crazy) Joseph H. Lewis

gun crazy

La virée meurtrière d’Annie et Bart, amants et passionnés d’armes à feu. Peggy Cummings est sensationnelle, loin des stéréotypes de la femme fatale, en pantalon et béret (comme Bonnie Parker, la vraie et celle de du film), veritable bombe dont on sent tout le danger, affamée, sexuelle, dangereuse, mais aussi droite et sincère, c’est elle l’homme du couple, son mec est d’ailleurs très conscient de cette inversion des rôles traditionnels. Leur rencontre, leur coup de foudre, ponctués de coup de feu, a quelque chose d’évident. La mise en scène fait plaisir, le célèbre plan séquence en voiture bien sûr, mais aussi les travellings venant recadrer un détail, les belles profondeurs de champs, les multiples gros-plans sur les visages du couple maudit. Remarquable également toutes les ellipses de ce récit pied au plancher, comme s’il brûlait de la fièvre des amants, et la façon qu’a Lewis de suggérer le désir et la violence de cette passion, sans avoir à en montrer trop. Grande satisfaction

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