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La Diablesse aux 1000 Visages
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20 avril 2021

Pink Cadillac 1989 Buddy Van Horn

pink cadillac

Tommy Nowak arrête les suspects libérés sous caution qui se font la malle, c’est son job. Il doit mettre la main sur Lou Ann, arrêtée avec la mallette de faux billets de son mari, qui fricote avec une bande de dégénérés ultras amateur d’armes automatiques. On avait tort de croire Philo Beddoe à la retraite, la même équipe est réunie ici pour le même genre de film, qui commence pas si mal, on suit d'un oeil bienveillant la cavalcade de Lou Ann qui en fait certes un peu trop mais qui est bien mignonne, Clint en sera tout ému et plus (c’est quand même super bizarre de le voir embrasser). Mais le film est vite plombé par cette bande de nazillons ridicules, vraiment loupés (ce n’est pas parce qu’on adopte un ton cool et décontracté qu’il faut négliger les méchants) et cette scène finale d’affrontement, brouillonne au possible. Ça sent le réchauffé. (vu en 2021)

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19 avril 2021

Triple agent 2004 Éric Rohmer

triple agent

Fiodor, russe blanc et ancien général marié à la Grecque et jolie Arsinoé, travaille dans le renseignement à Paris à la veille de la deuxième guerre (pas compris ce qu’il faisait au juste, mais le sait-il lui même?). Il manie le langage en orfèvre, sachant quoi dire et quoi taire aux oreilles qui passent alentour. Il y excelle à tel point qu’il commence à se prendre pour le joueur qui déplace les pièces dans le contexte bouillonnant de la montée des nationalismes, jusqu’à ce que, ivre de sa virtuosité, il cause sa propre perte et celle de sa femme. Chez Rohmer on vit par le langage, ici c’est un homme en déroute qui veut faire sa place dans le monde, comme dans ses autres films son personnage discourt beaucoup, sûr de lui, et se fait prendre à son propre piège. La reconstitution d’époque se fait avec trois fois rien et fonctionne bien, ainsi le contexte est amené par des images d’archives. Il y a quantité de considérations comme par exemple cette opposition entre art figuratifs dépassé et art moderne naissant, et leur rapport aux classes, et sans doute plein d’autres choses qui me passent à  dix mille pieds au dessus. Je suis bien incapable de dire ce qu’il est arrivé à Fiodor, un coup des bolchéviques ? Des nazis ? Ça laisse perplexe. (vu en 2021)

15 avril 2021

Hanzo the razor : l'enfer des supplices (Goyôkiba: Kamisori Hanzô jigoku zeme) 1973 Yasuzô Masumura

hanzo 2

MDB le donne sous le titre de Kung-fu hara kiri... Hanzo démasque l’intendant des finances du shogun, qui mène la vie dure au peuple en dévaluant la monnaie en plus d’être derrière un réseau de prostitution. Second volet plus réussi que le premier, Katsu persiste dans son personnage au franc parlé et à la bistouquette en béton. Les temples dissimulent de drôles de bonzesses, qu’il surprend en pleine cérémonie d’avortement (tout un spectacle) ou en prêtresse organisant des séances SM pour les notables du coin (c’est intéressant le bouddhisme). La première partie voit Hanzo confondre ces bonzesses, avec une séance dite de la toupie enchantée pour l’une d’elle (elle en sera illuminée), la deuxième, moins colorée, le voit aux prises avec une veuve bien conservée, comme le fait remarquer je sais plus qui, un voleur trop sûr de lui et un samouraï ennemi qui se félicite d’avoir été passé au sabre de l’incorruptible policier. (vu en 2021)

15 avril 2021

La Route de Salina 1970 Georges Lautner

route de salina

Jonas, qui fait la route comme il se doit en ces années 70, échoue dans une cantine-station service, où une mère et sa fille le prennent pour leur fils/frère, qu’ils n’ont pas vu depuis quatre ans. On voit assez vite ce qu’il se passe dans ce canevas assez classique, et on sait que l’atmosphère primera sur l’histoire. De fait, Lautner tire bien parti des paysages lunaires de Lanzarote sur lesquelles se détache un impitoyable ciel bleu, le rouge de la pompe à essence, la voiture jaune de Billie, pour produire une ambiance toute de sueurs, celle qui colle à la peau et dont on n’arrive pas à se débarrasser. Jonas est pris au piège dans un hors-du-monde, profitant d’une pension complète comblant ses désirs de petit garçon et lui faisant oublier ses velléités de jeune hippie, à la merci de ses deux hôtesses, jouant leurs jeux sans connaître leurs règles, sentant qu’il lui manque une pièce du puzzle, devenant pièce de ce puzzle lui-même. Robert Walker Jr est bien fluet et n’a aucune chance face à la gracile mais fatale Mimsy Farmer. Il est dommage que l’on ait plaqué cette voix off redondante sur ce film très visuel, sans doute quelqu’un pensait que le spectateur serait trop largué, mais cela aurait participé du climat délétère de ce beau film. (vu en 2020)

8 avril 2021

Hanzo the razor: sword of justice 1972 Kenji Misumi

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Itomi Hanzo (ne pas confondre avec Hattori, il ne manie pas le même outil) est le cousin d’Harry Callahan (même la musique n’est pas loin), sauf qu’il officie dans le Japon des samouraïs et qu’en lieu et place d’un Smith & Wesson il utilise son service trois pièces, qu’il endurci tous les matins en fourrant des sacs de riz, et qu’il utilise pour extorquer des aveux (genre parle, garce, ou j’arrête…). Note que pour les Jules il utilise plutôt le coup de poing dans la gueule. Sa maison est truffée d’objets contondants qui sortent des murs et plafonds à volonté, un peu comme la poussette d'Ogami Itto, et il n’est pas manchot au sabre non plus. Silly, isn’t it ? Hanzo manque d’un handicap pour être un personnage aussi intéressant que Ogami Itto ou Zatoichi, l’un se coltine un marmot, l’autre est aveugle, mais Hanzo c’est juste qu’il en a une en béton (il se la brosse avec Tonyglandil ?). A part ça, dans ce premier volet, Hanzo enquête (si on veut) sur un voleur qui a des liens compromettants avec la cour, par maîtresses interposées, enfin je crois car ça n’est pas vraiment clair et visiblement on n’est pas là pour l’histoire. Héros sciemment grotesque et intrigue lénifiante, ça ne donne guère envie de voir les deux autres épisodes, mais il paraît que le deuxième par Masumura est meilleur que celui-ci (on imagine Misumi se demandant ce qu'il fout là), on verra. (vu en 2021)

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8 avril 2021

Les 3 mousquetaires : 2ème époque - La vengeance de Milady

trois mousquetaires 2

La belle et vénéneuse Milady de Winter apporte-t-elle un peu de piquant à ce deuxième volet malgré une mise en scène brouillonne ? On a cru un instant qu’en voilà une qui refuse d’être à la botte de ces moustachus, que son statut d’ex fille de joie l’aura sorti de sa condition de femelle soumise, hélas l’empowerment n’est pas à l’ordre du jour, son ex amant Athos lui administrera une estocade fatale, elle qui a osé taquiner son pote d’Artagnan, qui se l'est tapée au passage, et remet l’église au milieu, où va-t-on si on commence à les laisser faire einh ? La fin voit les mousquetaires partir à la Rochelle mettre une branlée aux anglais, l’air fier et droit. Bof. (vu en 2021)

8 avril 2021

Les 3 mousquetaires : 1ère époque - Les ferrets de la reine 1961 Bernard Borderie

trois mousquetaires 1

Ces affrontements à l’épée ont une sonorité qui font remonter mon émerveillement de petit garçon, quand je regardais ça chez les grands-parents (celui-là ou une autre version), de même ces uniformes de mousquetaires, je me voyais bien dedans, et je me demandais pourquoi il fallait attendre la fin pour que d’Artagnan ait enfin le sien. Souvenirs vite dissipés, après un peu trop de un pour tous tous pour un, d’accolades entre mâles aux sourires kolgate, de combats répétitifs. C’est vrai qu’ils sont trop sûrs de leur bon droit à trucider le sourire au lèvres quiconque ne porte pas le même habit. La mise en scène illustrative de Borderie est limite (après l’Auberge du Printemps ça fait mal), les batailles et les frangines gagnées d’avance, tout ça manque de finesse, d’élégance. Allons, ce n’est qu’un divertissement familial entends-je un peu partout, ben même, c’est pas terrible. (vu en 2021)

8 avril 2021

Les Clefs de bagnole 2003 Laurent Baffie

clefs de bagnole

On n’est pas dans la crème de la crème de la comédie (j’imagine que c’était pas l’intention), ce n’est pas non plus une suite de sketch (on aurait pu craindre). C’est un film qui ne parle de rien, sauf peut-être du fait de faire un film, et que ça coûte quand même 23 millions (de francs). Ce n’est pas non plus le gros n’importe quoi qu’il a l’air d’être par moment, a vrai dire Baffie aime déconner mais a aussi l’air gentil (ce qui peut le desservir), il est finalement sauvé par son amour sincère du cinéma. (vu en 2021)

8 avril 2021

L'Auberge du printemps 1973

auberge du printemps

Lee Khan est un haut dignitaire Mandchou. Ses opposants Han apprennent qu’il doit descendre dans une auberge pour y traiter l’acquisition d’une carte militaire qui donnerait l’avantage à l’empire. Tout se déroule dans l’auberge plus quelques à l’extérieur. Le film est découpé en deux actes, un premier aux nombreux personnages où King Hu retarde la révélation de l’identité de certains, c’est un ballet d'espions qui avancent masqués. Un deuxième qui débute avec l’arrivée de Lee Khan et de sa clique (dont Hsu Feng en princesse mongole) et où le véritable affrontement peut commencer. Il y a certes moins d’ampleur que dans Touch Of Zen, pour ne citer que le plus connu, mais le film n’est pas moins remarquable. King Hu y exprime son amour des arts et de la culture classique (les références à la poésie, la musique, la calligraphie, la peinture y sont nombreuses) mais n’a pas un regard passéiste et pratique un cinéma très moderne. Sa mise en scène, faite de souples mouvements d’appareil, et son montage vif, renvoie au pinceau du calligraphe qui allie maîtrise et spontanéité. Il s’agit d’un film d’arts martiaux, les combats n’ont pas la violence et l’intensité de ceux de Cheng Che, ni la virtuosité démonstrative des kung fu comedy, ils recherche la grâce dans le mouvement, l’apesanteur, et annonce Tsui Hark. Les acteurs y sont bon, mention spéciale à Feng Tien (Lee Khan), Hsu Feng, mutique et terrible, et Angela Mao en serveuse et voleuse dont les coups de pied sont un enchantement, il faut absolument que je vois ses autres films. Splendide. (vu en 2021)

8 avril 2021

La Fleur du mal 2003 Claude Chabrol

fleur du mal

Un corps ensanglanté gît dans une chambre, l’assassin supposé est prostré dans une pièce avoisinante. Flashback, François rentre des États-Unis, retrouve son père (le corps dans la chambre) qu’il n’aime pas, sa belle-mère qui brigue le poste de maire, sa demi-sœur et cousine (le père et la mère étaient beau-frère et belle-soeur avant de se marier) qu’il aime depuis tout p’tit, et la tante Line, soeur du frère du père, indirectement tué par le grand-père, lui même mort dans des circonstances qui ont amené la tante (sa fille donc) à être soupçonnée de meurtre. Pfff, faut suivre. Des tracts orduriers circulent, remuant le passé pas glorieux de la famille. Le père laisse la mère dans ses affaires politiques dont il se fout royalement et se tape tout ce qui passe, la mère fait la course en tête pour la mairie non sans mépris pour ses électeurs (la séquence dans le HLM, très drôle), François et sa cousine couchent, ça couvait depuis longtemps, la tante est trop blanche pour être honnête… Encore une fois Chabrol désamorce le mystère et excelle à dresser le portrait d’une famille bourgeoise, ici minée par de sombres secrets qui semblent vouloir se perpétuer de générations en générations (jolie scène quand la tantine et la cousine se marrent parce que le corps du père déjà froid glisse dans l'escalier) . Un bon cru. (vu en 2021)

8 avril 2021

Manhunt (Kimi yo fundo no kawa wo watare) 1976 Jun'ya Satô

manhunt

Le procureur Morioka est accusé de cambriolage par sa victime, qui l’a reconnu dans la rue. C’est l’histoire du gars innocent accusé à tort qui est en cavale pour prouver son innocence, ici il est piégé par les grands pontes d’une clinique psychiatrique qui ont mis au point une pilule qui annihile la volonté, Morioka n’avait pas acheté la thèse du suicide d’un gars à qui on a fait prendre la pilule, aprend-t-on à la fin. Il est donc en cavale et rencontre la belle Kyoko, qui ne lui sert pas à grand-chose mais enfin elle se déshabille une ou deux fois et elle est bien mignonne. Ce film a été un carton quand il est sorti en Chine à l’époque (élagué des scènes où la Kyoko se désape, évidemment), Ken Takakura et Mitsuko Baisho y incarnaient un couple super romantique aux yeux des Chinois. A part ça, c’est d’un ennui mortel, arriver au bout un soir de fatigue sans fermer les yeux relève du sport de compétition. Takakura a l’air sympa mais son jeu intériorisé laisse vite somnolent. L’histoire est bancale, et manifestement Jun’ya Sato ignore tout de l’ellipse, il se sent obligé de tout montrer, d’où les deux heures vingt, et truffe son film de scènes de dialogues qui servent à résumer régulièrement la situation, au cas ou quelqu’un se serait endormi (y’avait un risque, c’est clair). Il y a également deux scènes qui posent problème : le sauvetage de Kyoko des griffes d’un ours tellement loupé qu’on s’attend à ce que le comédien enlève son costume à tout instant, comme si Morioka avait interrompu le tournage d’un film, et une scène de crash d’avion ou l’on dirait une maquette filmé dans une baignoire. Sinon, chouette musique. (vu en 2021)

8 avril 2021

L'Enfer 1994 Claude Chabrol

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Paul vient d’agrandir son hôtel-restaurant et de se marier avec la belle Nelly. Elle est d’une si voluptueuse beauté Nelly, que tous les hommes la regardent, c’est comme ça. Paul ne le vit pas très bien et développe une jalousie maladive. Pas mal du tout ce film de Chabrol, j’aime bien quand il dit que Paul a un restaurant trop grand et une femme trop belle pour lui, c’est tout a fait ça, un homme qui n’a pas les moyens de ses désirs, bienheureux celui qui se contente de peu. Le film suit sa logique il est dommage que Chabrol ne maintienne pas plus que ça l’ambiguïté sur l’infidélité de Nelly, puisqu’après l’avoir levée on assiste à la descente dans la folie du Paul (François Cluzet, j’en suis pas fou), sans grande surprise, et on a parfois le sentiment qu’il en rajoute juste pour maintenir l’intérêt même si tout est dit. On sait que l'étude de caractère l’intéresse plus que le suspense, mais de ce point de vue ce n’est pas le plus réussi du cinéaste. (vu en 2021)

8 avril 2021

Chungking express (Chung Hing sam lam) 1994 Kar-Wai Wong

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Histoires en miroir, où l’on trouve deux policiers sentimentaux en pleine dépression amoureuses et deux femmes à aimer. C’est le film romantique des années 90, qui ne court jamais le risque de la mièvrerie car, et c’est une idée très chinoise, les sentiments n’y sont jamais directement dévoilés (pas de bisoux, pas de violons), le discours amoureux n’y est jamais discuté (comme chez un Rohmer), ils sont signifiés par des détails triviaux (ainsi les dates de péremption des fameuses boîtes de conserve). Les hommes y sont sensibles et terriens, les femmes quant à elles y sont aériennes, rêvées (Brigitte Lin, en perruque blonde et lunettes noires, qu’on reconnaît mais qu’on ne voit jamais, pure rêve de cinéphile), font preuve de retenue, il s’agit de faire comprendre sans céder. Ça fonctionne et on est pris par le charme total du film, voir surpris d’y trouver une vraie émotion sous les néons. Wong y fait preuve d’une fraîcheur qu’il transformera en sophistication dans ses oeuvres ultérieures (on y est perdant), il trouve dans chaque faits et gestes du quotidien de ces hommes largués une expression de leur désespoir amoureux, ce qui donnent des idées tout à fait charmantes. Wong et Doyle triturent leur média, témoignent de leur amour absolue de l’image, et inscrivent Hong Kong comme la ville la plus cinégénique du monde, où tout est mouvement et transformation, idée tout aussi chinoise. Irrésistible, à l’image de sa BO. (vu en 2021)

8 avril 2021

Le Démon dans l'île 1983 Francis Leroi

demon dans l'île

À peine le -séduisant- docteur Gabrielle Martin (Annie Duperey, qui certifie qu’elle n’a jamais joué dans ce film) a-t-elle prise ses fonctions sur une île de Normandie que divers accidents pour le moins inhabituels attirent son attention : une machine à café ébouillante la gueule d’une ménagère, un bic jetable tranche la gorge du maire, un lapin percussionniste crève l’oeil d'une gamine, etc. Tout cela aurait-il quelque chose à voir avec l’autre docteur de l’île, celui que tout le monde évite comme le covid mais qui apparaît partout où il y a un accident (Brialy avec une barbichette méphistophélique, il a même un minitel), on se le demande. Après moults péripéties très vraisemblables je te dis pas, le docteur Martin et nous avec apprenons qu’un gosse mort né ou presque, sert de cobaye au docteur fou (percer les mystères du cerveau c’est quand même plus intéressant que de soigner des lumbagos dit-il, ben oui). Personne ne l’a jamais aperçu, le petit monstre, qui a pourtant le crâne plus gros qu'une courge de championnat et qui jette des sorts sur les marchandises de la supérette de l’île, comme quoi c’est pas la taille qui compte (mais pourquoi fait-il ça me demanderas-tu ? Je t’en pose des questions moi ?). Il finira écrabouillé sous un diable (faut avoir vécu à la campagne pour comprendre), le docteur diabolique, quand à lui, s’enfoncera dans la terre meuble comme un explorateur dans des sables mouvants, tout près de la tombe du gamin (comment ça mais qu’est-ce que ça veut dire ?  Oh arrête einh), sous les yeux ébahis du maire et de la doctoresse (oh t’as vu dis ?), dont l’histoire ne dit pas s’ils se connaîtront plus intimement, m’est avis que non, lui aimerait bien mais elle, elle doit en avoir sa claque de cette île trop bizarre et elle rentrerait bien sur le continent sans délai. Pas vraiment le rendez vous qui réconcilie le cinéma français et le genre horrifique, et moi de me rendre compte que j'ai toujours confondu serge Leroy avec Francis Leroi, mea culpa. (vu en 2021)

8 avril 2021

A Dangerous method 2011 David Cronenberg

dangerous method

L’évocation de la relation qu’ont eu Jung, Freud et Sabina Spielrein. On est sur les rives du lac de Zurich et dans les salons viennois, dont la froide beauté de la photo reflète la riche vie intellectuelle. C’est un film très plaisant qui évite le piège de la reconstitution d’époque, et l’histoire contée est ma foi des plus intéressante, sans doute l’est-elle suffisamment aux yeux de Cronenberg puisqu’il n’a pas besoin de nous plonger dans l’esprit de ses protagonistes, il reste ici à l’extérieur. On reconnaît le très bon conteur qu’il est devenu au fil de sa carrière, on s’étonne aussi de la facture classique du film. (vu en 2021)

8 avril 2021

Marius 1931 Alexander Korda

marisu

Fanny et Marius s’aiment sans se l’avouer, les nigauds, elle va faire semblant de considérer la proposition du vieux Panisse (qui voudrait bien en faire sa régulière) pour provoquer Marius. Vieux souvenir d’enfance que je regardais chez mes chers pépé et mamie, qui mettait toutes les générations d’accord, voilà du cinéma bien de chez nous, et quand même autre chose que ces conneries des américains (je me contentais de taire mon point de vue sur ce point). Plus de quarante ans après, ça donne quoi ? Eh bien c’est pas la joie, c’est beaucoup trop long (deux heures pour un prologue), et c’est une caméra fainéante qui enregistre des scènes très moyennes, il n’y a guère que Raimu qui amène quelque chose, sa façon de tricher aux cartes, de servir l’apéro, de cacher à son fils qu’il n’est pas dupe de ses petits secrets, tout en lui faisant comprendre qu’il sait, tout en n'en sachant que la moitié. Moins long et moins pittoresque, il y aurait peut-être eu quelque chose, mais Pagnol compte trop sur les particularités des ses méridionaux, pensant qu’elles valent un film à elles seules, enlève l’accent et il ne se passe plus grand chose devant la caméra. Je sens que ça va être dur de se taper les deux suites. (vu en 2021)

8 avril 2021

Lover of the last empress (Chi hei bei mat sang woo) 1995 Andrew Lau

lovers of the last empress

L’ascension de Yu-lan au titre d’impératrice douairière, plus précisément ses manœuvres dans la chambre à coucher. Historiquement, érotiquement, cinématographiquement nul, je ne sais plus pourquoi j’avais ce film dans ma pile, ça doit être à cause de Chingmy Yau. (vu en 2021)

8 avril 2021

A History of violence 2005 David Cronenberg

history of violence

Tom Stall, père et mari idéal d’une idyllique famille américaine, est rattrapé par son passé de tueur, lorsqu’il passe à la télévision suite au comportement héroïque dont il a fait preuve lors du braquage de son restaurant. Drôle de film dont je ne sais s'il me plait ou non, avec d’un côté une réalisation à l’os, comme on dit, et de l’autre un propos réduit à sa plus simple expression : la civilisation contaminée par la violence. Il est un peu trop facile de n’y voir qu’une illustration sur les États-Unis ou sur la nature de l’homme, ne serait-ce que parce que c’est un sujet déjà passablement rebattu. Ce n’est pas vraiment un thriller non plus, le traitement de cette famille étant bien trop stéréotypé (quoique, ils ont pas de chien) et le secret éventé à mi-parcours. Pas une leçon non plus, Cronenberg ne nous met pas le nez dedans. Que reste-t-il du coup ? Une œuvre quasi conceptuelle, un détournement, une réduction de cinéma hollywoodien, ce n’est pas tant cette famille qui est contaminée par la violence que le film lui-même, film qui du coup devient son propre sujet. (vu en 2021)

8 avril 2021

Le temple du lotus rouge (Huo shao hong lian si) 1994 Ringo Lam

temple du lotus rouge

Après la destruction du temple de Shaolin pendant la dynastie Qing, le moine combattant Fong Sai Yuk tente d’échapper à ses agresseurs. Il est malgré tout capturé et emmené de force au temple du lotus rouge, un enfer de violence et de luxure, projection de l’esprit malade de son dirigeant. Mélange de comédie (un peu) et d’extrême noirceur (beaucoup), de combats défiant l’apesanteur, chorégraphiés et montés de mains de maître, tenu énergiquement et sans temps mort par Ringo Lam qui sait tirer partie de son histoire somme toute assez simple et de son lieu unique pour aboutir à une atmosphère infernale. C’est Tsui Hark qui produit, un an avant The Blade, dont Burning Paradise annonce le nihilisme. (vu en 2021)

8 avril 2021

Histoire de détective (Detective story) 1951 William Wyler

detective story

L’inspecteur McLeod est d’une rigueur morale telle qu’il t’enverrait en taule un môme qui a fauché un un carambar. Une affaire sur laquelle il s’acharne, concernant un escroc pratiquant l’avortement, le rattrape et le force à se poser quelques questions sur lui-même. Unité de lieu et de temps (une nuit dans un commissariat de quartier), et quelques petites affaires en plus de celle de l’avorteur, Wyler adapte une pièce de théâtre et ça se voit. C’est une histoire chez les flics, mais l’affaire se passe sur le terrain psychanalytique, et les deux pieds dans une morale très judéo-chrétienne, car il s’agit pour McLeod de résoudre un dilemne : comment continuer à être un flic plus blanc que blanc qui ne laisse rien passer et être le mari d’une femme qui a frayé avec ce salaud d’avorteur et qui a donc eu une aventure avec un rigolo (une putain, selon lui) mais sans laquelle il ne saurait continuer à vivre. C’est techniquement très bon, Wyler varie beaucoup les angles de prises de vue, sort quelquefois de la scène pour aller à l’extérieur ou dans le bureau du lieutenant, mais ne retourne jamais sa caméra sur le quatrième mur, c'est-à-dire sur nous. C’est bien joué, on comprend en une seconde à quel genre de personnages on a à faire, et l’intérêt est maintenu tout du long. Cependant je ne peux m’empêcher de penser à La Corde, ou à Dial M for Murder, qui ne donnent jamais l’impression qu’on est au théâtre, alors que Detective Story ne nous fait jamais oublier son origine. De même, surtout sur la fin, le jeu d’acteurs devient un brin emphatique, ce qui passe sans doute bien sur scène mais se révèle ici un peu lourd. Mais il y a suffisamment de bonnes choses pour relativiser ces quelques réserves. (vu en 2021)

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