Karin, fille de propriétaires terriens dans la Suède médiévale, s’en va porter des cierges à l’église de la région, en compagnie d’Ingeri, sa sœur adoptive. En chemin, elle tombe sur des chevriers qui la violent et la tue, sous les yeux d’Ingeri cachée pas loin. Plus tard, les chevriers demandent l’hospitalité chez les parents de Karin, puis sont démasqués par la mère. Le père les tue, puis la famille part à la recherche du corps de Karin. Ils la trouvent, le père jure de bâtir une église sur les lieux. Alors jaillit une source là où reposait le corps de sa fille. Clair et froid comme de l’eau de source suédoise, techniquement très accompli, le film mèle le christianisme et les croyances païennes, symbolisées par la blonde Karin - l’enfant innocente et gâtée aux allures de fée, et la brune Ingeri, une sorcière pour sûr, et fille de catin, cherche pas plus loin, qui cache des crapauds dans les galettes, et chez laquelle s’expriment de coupables désirs. La nouvelle religion est là (Karin), nécessaire pour canaliser les pulsions qui s’exprime dans l’ancienne (Ingeri), mais qu’elle ne saurait tout à fait remplacer, elles coexistent désormais. On sent le conte original que le film adapte, dans son symbolisme et son déroulement. C’est très maîtrisé, et certes très beau, peut-être un peu démonstratif dans son propos, même si j'avoue que le coup de la source ne m'a pas parlé avant que je revienne dessus (le cycle de la vie et de la mort, l'acceptation ?), ça doit être du symbolisme chrétien, et j'en voulais un peu à Ingmar qui m'a fait me sentir idiot, alors qu'il voulait juste m'éduquer. (vu en 2021)