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La Diablesse aux 1000 Visages
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27 mai 2022

The Northman 2022 Robert Eggers

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Pô compliqué à pitcher, un guerrier viking venge son père, tué par son oncle. On est convaincu que la simplicité est une vertu, donc on y est allé confiant, si ce n’était les retours mitigés. Simple ne veut pas dire con, mais il faut se rendre à l’évidence, le script est vraiment mauvais (et con, donc), on imagine Robert vouloir que son film garde quelque chose du mythe qu’il adapte, quelque chose d'opératique peut-être, mais les mythes, s’ils sont intéressants dans leur interprétation, sont généralement ennuyeux à lire. Compter sur la force de ce mythe en le filmant tel quel, sans en faire une vrai adaptation, est forcément une erreur. La partie à l’air d’être trop facile pour Amleth, les scènes où il morfle ne donnent jamais vraiment, on devrait être frappé de stupeur quand, par exemple, il a la révélation que c’est sa mère qui a commandité le meurtre, mais non, on se dit que c’est joli, bien filmé, les costumes et décors sont chouettes, et voilà. Joli, c’est peut-être une partie du problème, malgré les horreurs que Robert nous impose, on a rarement le sentiment que c’est sale, brutal, le film s’occupe plus de rendre chaque moment graphique plutôt que de nous faire ressentir ce qu’il se passe. On a aussi un problème avec Alexander Skarsgård, très physique mais pourtant dévitalisé, peut-être aussi à cause d’une stylisation excessive. L’acteur qui joue l’oncle félon est par exemple mieux incarné. Il est également dommage que Bjork et Willem Dafoe ne soient pas employés d'une manière plus surprenante, ils font le numéro que l'on attend d'eux pluis disparaissent. La mise en scène participe de cette stylisation qui gèle chaque plan et prive le film du souffle dont il avait absolument besoin, c’est sûr qu’il y a des plans séquences qui impressionnent, à défaut de ravir, mais on repère trop souvent des mouvements de caméra très géométriques : travelling arrière toute, stop, rotation 90 degrés gauche, puis on repart en travelling avant. On dirait des maths. On est aussi effaré par l’abysse entre l’ambition du projet et ce script con et maladroit. La relation entre Amleth et Olga relève de la bibliothèque rose, ou prenons par exemple ce moment ou le chaman du coin informe Amleth que sa quête passe par l’appropriation d’une certaine épée, ah ben ça tombe bien, elle était à 100 mètre de là, c’est trop facile et enlève toute valeur à l’objet. On est méchant, tout n’est pas à jeter, mais c’est qu’on est déçu, car on avait vraiment aimé The Witch. A la fin, on a pensé au Château de l'Araignée, Akira adapte son Shakespeare, il ne se gêne pas pour styliser son film et pour emprunter au théatre, mais la démence, la folie et l’effroi sont bien là, Toshiro Mifune bouffe chaque scène, Isuzu Yamada nous donne la chair de poule rien qu’en bougeant le petit doigt… On a aussi pensé à Excalibur, Merlin n'y est pas écrit tel que l'on se le représente, il y a une vraie reflexion et une vraie adaptation. (vu en 2022)

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26 mai 2022

L'Innocent (L'innocente) 1976 Luchino Visconti

Innocent

Tullio est un aristocrate marié à la sublime Giuliana (Laura Antonelli), il la trompe avec la très libre Teresa, sans s’en cacher. Du coup Giuliana lui rend la monnaie, ce qui allume Tullio, il se met en tête de reconquerir sa femme, qui devient d’un coup désirable, évidemment. Mais elle est enceinte de son amant, un écrivain en plus ! Tulio ne peut accepter que ce bâtard soit son descendant, quitte à commettre un infanticide. Un drame mortifère qui montre la fin d’une aristocratie condamnée à disparaître, en tout cas à se faire plus discrète. On est sidéré par la peine que se donne Luchino pour mettre en scène ce beau monde, où on doit quand même bien s’emmerder comme partout ailleurs sinon plus. On repère par exemple une pile de livres posés sur le bord d’une table, juste un détail dans un cadre surchargé, et l’on comprend que la façon dont ils sont disposés, c'est-à-dire dans un apparent désordre, ne doit rien au hasard. La méticuleuse attention au cœur des somptueux  panoramiques montrant les intérieurs de cette classe en sursis a quelque chose de religieux, dans le sens sacré du terme. C’est beau. (vu en 2022)

26 mai 2022

Le Prince de New York (Prince of the City) 1981 Sidney Lumet

prince de new york

Le détective Daniel Ciello est la star d’une brigade des stups qui fait ce qu’elle veut quand elle veut, ils ne sont pas très nets mais les résultats sont là alors on leur fout la paix. C’est vrai qu’ils n’ont pas l’air de  beaucoup se distinguer des gangsters qu’ils traquent, d’ailleurs le cousin de Daniel est lui-même de l’autre côté. Mais un jour, les choses changent, les politiciens, sous l’emprise des businessmen pour ce que l’on en sait, décident de nettoyer New York, et la brigade se trouve dans leur collimateur. D’un autre côté Daniel se pose la question, ne s’est-il pas perdu en route, ne s’est-il pas éloigné de ses idéaux d’alors ? Comprenant que les choses vont de toute façon changer, il décide de collaborer avec la commission d’enquête tout en préservant ses coéquipiers. Mais alors que ses collègues le considèrent comme une balance, il est lâché par ses premiers interlocuteurs et devient bientôt le principal accusé. Encore un bon film de Sydney, pas toujours facile à suivre tant les relations entre les nombreux personnages s’enchevêtrent, et pis ils ont tous des noms italiens (il nous prend l’envie de le revoir, là). Ça va vite, c’est dense en même temps que sec et nerveux, on n’est pas dans le glamour du parrain, tout le monde est là au service de l’histoire (contrairement à Pacino dans serpico…). Le prince de la ville est déchu, le politiquement correct s’installe, laissant le champ libre aux investisseurs néolibéraux… Dany Ciello, c’est un peu Robert Ryan dans The Wild Bunch. (vu en 2022)

26 mai 2022

Tromperie 2021 Arnaud Desplechin

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Philip, écrivain marié, retrouve sa maîtresse dans un appart en ville, les deux causent beaucoup, d’eux et du reste. Ils causent comme on étreint, leur conversations, curieuses, impudiques, ludiques, sérieuses, indispensables, sont leur sexualité, couchent-ils pour dialoguer où dialoguent-ils pour coucher, that is the question (on est à Londres). Arnaud arrive à nous faire croire que Léa Seydoux est attirée par Denis Podalydès, ce qui n’est pas rien. Le montage passe d’une conversation à l’autre, d’un souvenir à l’autre (les femmes qu’à connu Philip, plus un pote réalisateur), d’une fantaisie à l’autre, le fin mot de l’histoire étant qu’on ne sait jamais s’il les a seulement imaginé, il est écrivain de fiction après tout, mais la fiction se nourrit de l’expérience, alors ? Alors c’est notre deuxième tentative d’aimer un film d’Arnaud mais rien à faire, on n’arrive pas à s’intéresser. Dans celui-ci, qui ne pourrait que s’écouter, la mise en scène et les acteurs, (on ne parle pas de scénario, il n'y en a pas vraiment) sont le support de dialogues trop écrits, personne ne parle comme ça bon sang ! En tout cas, il y a chez l’Arnaud une démarche intello qui ne nous dit rien, en même temps qu'une certaine niaiserie en ce qui concerne le sentiment amoureux. Un film à conseiller aux sapiosexuelles. (vu en 2022)

26 mai 2022

La Lune s'est levée (Tsuki wa noborinu) 1955 Kinuyo Tanaka

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Trois sœurs vivent avec leur père aux abords d’un temple dans le Japon d'après-guerre. La plus jeune va forcer le destin pour que la deuxième se mette en couple avec un ami d’enfance. Dans un deuxième temps, elle va faire la gueule à son petit copain qui va partir à Tokyo sans elle, mais tout s’arrange, le jeune homme n’étant pas mufle. Quant à l’aînée, ben faut bien que quelqu’un reste avec papa non ? On reconnaît son Ozu dans ce script dont il est l’auteur. Le film n’est pas idéalement découpé, les deux histoires s'enchaînant l’une après l’autre. Mie Kitahara est vite pénible dans le rôle de la cadette. Kinuyo est encore un peu appliquée et livre un premier film joli et gentil. (vu en 2022)

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22 mai 2022

Fin d'une douce nuit (Amai yoru no hate) 1961 Yoshishige Yoshida

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Jiro bosse comme vendeur dans un grand magasin et vient de se faire larguer par sa copine du moment. Il a des envies d'ascension sociale, et comme il est beau gosse, il se dit que le plus simple, c’est de profiter des femmes qui croisent son chemin : une jolie campagnarde qu’il « place » dans un bar à hôtesses, la tenancière du bar, et une veuve qui est l’héritière d’un riche homme d’affaire. Trop sûr de lui et méconnaissant les règles du jeu auquel il s’adonne, trop pressé, la sortie de route est inévitable. Un chouette film des sixties de Yoshishige. (vu en 2022)

22 mai 2022

Rien à foutre 2021 Emmanuel Marre, Julie Lecoustre

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Cassandre est hôtesse dans une compagnie low cost. Elle crèche aux canaris, bosse, fait la fête, chope sur tinder, vit au jour le jour et se fout du reste. Sauf que non, en vrai elle fuit sa famille et la vie, depuis la mort de sa mère dans un accident de voiture. Toute la partie sur le métier d’hôtesse est pas mal, un job merdique qui suffisait à faire le film, les fêtes et les conversations avec ses coups d’un soir n’ont guère d’intérêt, tout comme la dernière partie, quand elle revient chez son père puis part à Dubai, c’est loupé et ça ne sert à rien. On dirait que l’histoire du deuil est là parce que les réalisateurs ne croyaient pas assez à leur film, qu’il fallait l’étoffer,  qu’il fallait expliquer pourquoi elle fait ce job et mène cette vie, mais toutes les hôtesses n’ont pas un trauma, en tout cas on espère. Trop d’explications, de justifications, on sait que ce n’est jamais bon, il faut élaguer et non ajouter, le film est bien trop long, comme s’il avait eu peur d’enlever quoi que ce soit. (vu en 2022)

22 mai 2022

Un Ange pour Satan (Un angelo per Satana) 1966 Camillo Mastrocinque

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Un sculpteur vient restaurer une statue que l’on a retrouvée au fond de l’eau et qu’on dit maudite, alors que la jeune propriétaire du château du village, dont la statue représente son ancêtre, vient prendre possession des lieux. Bien vite, son comportement devient étrange. C’est un bon petit film qui joue sur l’atmosphère plus que sur le décorum gothique auquel on pouvait s’attendre. On devine bien vite ce qui se trame, mais on suit le déroulement avec plaisir, accompagné par une Barbara Steele des plus vénéneuse, qui donne le tournis à tous les mâles de la distribution, il faut la voir quand elle dit au benêt du village «Ôte mes bottes ! », ou quand elle te regarde, avide, comme si tu étais de la chair à fouet. On se calme… (vu en 2022)

22 mai 2022

L'Aventure de Mme Muir (The Ghost and Mrs. Muir) 1947 Joseph L. Mankiewicz

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Madame Muir, jolie veuve et femme libre décidée à vivre sa vie, largue sa belle famille et achète un cottage au bord de la mer. Elle fait la connaissance du fantôme du propriétaire. Presque tout du long, c’est une comédie romantique de bon aloi, mais voilà que sur la fin, le passage du temps et le dernier acte nous prennent par surprise, ce qui n’était que légèreté se teinte d’une tristesse et d’une justesse absolue. Nogueira, qui était dans la salle pour présenter le film, résume bien la chose : « Au vu de ce que sont réellement les hommes, la seule possibilité de bonheur pour une femme est de tomber amoureuse d’un fantôme ». (vu en 2022)

22 mai 2022

La Légende de Zatoïchi - Vol. 22 - La Fureur du manchot (Shin Zatōichi - Yabure! Tōjin-ken) 1971 Kimiyoshi Yasuda

Zatoichi 22

Ichi rencontre le One-armed swordsman dans cet épisode par ailleurs très classique. Des officiels japonais massacrent des paysans qui regardaient tranquillou passer un cortège, on met ça sur le dos du chinois, qui se croit quant à lui trahi par l’aveugle, qui voulait juste lui donner un coup de main. Une famille paie très cher de les avoir cacher, un moine se révèle ripoux jusqu’à l’os, et un autre aveugle fait de la concurrence à Ichi sur le terrain de l’humour. L’aveugle et le manchot ont tout pour devenir potes mais ne se comprennent pas, le scénario privilégiant l’affrontement plutôt que le rapprochement. (vu en 2022)

22 mai 2022

Un Air de famille 1996 Cédric Klapisch

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Réunion de famille où les non-dits remontent à la surface, qui sent trop la pièce de théâtre. Il y a Darroussin, du coup on pense au Poulpe, ce dernier arrivait à montrer quelque chose de la France, cette réunion n’arrive qu’à montrer une France de pub. Les situations sont attendues, à base de rivalités entre frères et sœur, Bacri est toujours amusant même s’il nous sert encore la même chose, Darroussin s’en tire bien, la surprise venant de Catherine Frot, qui commence en ayant l’air la plus tarte et finit par être la plus surprenante. Les autres sont sans intérêt. Si c’est ça Klapisch, on va peut-être s’arrêter là. (vu en 2022)

22 mai 2022

12 hommes en colère (12 Angry Men) 1957 Sidney Lumet

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Pas besoin de résumer ce classique. C’est impeccable d’efficacité, d’économie, d’intelligence. Qu’en dire d’autre, on se le demande ? Histoire de parler, on avoue qu’on aime mieux les grands films plus tardifs de Sydney, dont la mécanique se voit moins, dont l’excellence est moins évidente mais néanmoins là, mais c’est histoire de parler. Master Lu s’est endormie au bout de 10 minutes, alors qu’elle a suivi tous les autres jusqu’au bout, trop verbeux sans doute. (vu en 2022)

18 mai 2022

Bon à rien (Rokudenashi) 1960 Yoshishige Yoshida

Bon à rien

Jun est étudiant, il vit sans doute son dernier été avant d’entrer dans l'âge adulte, et il est fauché. Il traîne avec ses potes, dont l’un est tout aussi sec que lui, alors que les deux autres sont des fils à papa aisés. Ils s’emmerdent tellement que pour rigoler, il kidnappe Ikuko, la secrétaire du père de Toshio (l’un des deux fils à papa donc…), histoire de tuer le temps. Yoshishige dresse le portrait de la jeunesse japonaise des années 60, désœuvrée, désabusée, avec comme seul futur une carrière de salaryman et leur bergère qui les attend à la maison. Toshio n’a pas à s'en faire financièrement, il semble se foutre de tout et prendre la vie comme elle vient, mais est le plus lucide des quatres. Jun, lui, refuse cet avenir tout tracé, a vrai dire il refuse tout ce qui se présente, si tu lui dit de tourner à droite, il prend la gauche, s’il a une chance à saisir, il la refuse, pareil avec l’amour, quand il se présente. Le constat est amer, le rythme nouvelle vague, et la bande originale jazzy. (vu en 2022)

18 mai 2022

Contes du hasard et autres fantaisies (Gûzen to sôzô) 2021 Ryusuke Hamaguchi

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Une jeune femme écoute les confidences d’une amie, à propos d’un homme qu’elle vient de rencontrer, avant de réaliser qu’il s’agit de son ex. Un étudiant recalé par son professeur veut se venger, il demande à sa maîtresse de le séduire pour le compromettre. Deux femmes  croient chacune reconnaître en l’autre une amie du temps de leurs études, puis se rendent compte qu’elles se trompent. On note le titre (français) à la Rohmer et effectivement on pense à lui, il s’agit de personnages qui parlent de leurs relations sentimentales, qui se trompent, qui prennent une leçon. On a préféré celui-ci à Drive My Car, il est plus digeste, plus ludique, le style de Ryusuke s'accommode très bien de ces formats courts. On a noté ces derniers temps que certains réalisateurs ne regardent jamais vraiment leurs acteurs, ou en font des archétypes. Ici, l’extrême attention portée à ses actrices emporte le morceau, la façon dont il les révèle et en fait des personnages complets, est remarquable. (vu en 2022)

18 mai 2022

X 2022 Ti West

x

Une bande de jeunes loue une cabane chez un fermier pour tourner un film X (on est dans les 80’s). House of the Devil était un film de 2009 qui s’efforçait d’être un film des années 80, sans clin d'œil, sans cynisme et sans justification, et si ce n’était pas le film du siècle, on y passait un moment pas désagréable. X retente le coup, mais cette fois justifie sa raison d’être de différentes manières, film dans le film (du calme, c’est pas La Nuit Américaine), pseudo discours féministe (je tourne dans un porno si je veux, merde), la final girl n’est pas celle qu’on croit (c’est la plus délurée qui s’en tire), les bouseux ont une raison innatendue et grotesque de trépaner les jeunes merdeux (la vieille à une libido que son mari ne peut plus satisfaire, forcément au bout d’un moment on pète un cable…). Autant de mauvaises raisons de décalquer, encore, Massacre à la Tronçonneuse (puisque les références à son illustre ancêtre sont clairement affichées, Le Crocodile de la Mort en guest). Le film ne peut être que méta, et si de bons cinéastes peuvent se le permettre, c’est parce qu’ils ont quelque chose à dire. Mis à part le fait que le film est complètement inutile, ce qui est une assez bonne raison de ne pas le voir, il y a un autre problème : le genre duquel il s’inspire est malaisant mais jamais gore, or X est tout le contraire. Enfin, malgré ses pauvres tentatives de renouvellement, qui sonnent comme un aveux, celui de n’avoir rien à dire, X est au final si conventionnel qu’il agace autant qu’il ennuie. Ni marrant ni terrifiant et complètement idiot, même s’il reste un peu de la sincérité qu’on trouvait dans House of… (vu en 2022)

15 mai 2022

Violette nozière 1978 Claude Chabrol

violette nozière

L’histoire vraie de Violette Nozière, jeune fille délurée qui assassina ses prolétaires de parents. Le film s’en tient aux faits, remonte l’histoire de la Violette jusqu’aux meurtres et au procès, passe vite fait sur le mythe populaire et termine l’histoire en voix off. Encore un Chabrol très moyen, au montage confus, où se côtoient quelques bonnes scènes, celles de la vie secrète de Violette, d’autres terriblement naze, les flashbacks sur son enfance, avec entre les deux des choses très moyenne, comme celles avec les parents. Au final ça ressemble à l’adaptation de la fiche wikipedia de la jeune fille. Il aurait fallu oser élaguer, s’affranchir des faits historiques et interpréter. Reste l’Isabelle, toujours bonne même dans dans œuvres faiblardes. (vu en 2022)

2 mai 2022

Le Verdict (The Verdict) 1982 Sidney Lumet

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C’est pas la joie pour Franck Galvin, avocat spécialisé dans les affaires de bavure médicales, il picole depuis que sa femme l’a quitté, il est obligé de courir les enterrement pour trouver des clients (j’étais un ami de votre père, voici ma carte, tu parles),  tu vois le genre. Son pote lui trouve une affaire facile, une erreur d’un médecin anesthésiste qui a fait d’une jeune femme un légume, et dont l’hopital dans lequel il officie appartient au clergé. Facile, car le clergé offre une confortable somme pour un arrangement à l’amiable. Mais Franck sent qu’il ne se relèvera pas s’il accepte le compromis, il va donc aller au procès. C’est notre Lumet préféré jusque là, qu’on trouve supérieur à Serpico, The Day after et Before the devil… et même à 12 Angry men. Il filme sobrement mais avec la caméra là où il faut des images toujours significatives (le beau plan d’ouverture qui dit tout de Franck). Le script est également formidable, qui ne te prend pas pour un idiot. Franck accompli bien sûr un parcours moral, mais il n’est pas un héros, il le fait par orgueil, il n’est jamais si différent de son adversaire à la barre,  et la fin ouverte nous le laisse là, sans doute en meilleur état qu’au début, mais sans qu'il soit sauvé pour autant. Un script en béton donc, et des interprètes au sommet, grand plaisir. (vu en 2022)

2 mai 2022

Le Syndrome chinois (The China Syndrome) 1979 James Bridges

Syndrome chinois

La présentatrice vedette Kymberly Wells, que sa chaîne cantonne aux sujets légers, et le caméraman Richard Adams, le genre à toujours ouvrir sa grande gueule face à ses salauds de patron, font un reportage de routine dans une centrale nucléaire. Quand ce qui ressemble à un grave accident se produit, le caméraman laisse sa caméra tourner en douce. S’ensuit une lutte entre les deux journalistes, rejoints par le superviseur technique de la centrale, face aux intérêts financiers de cette dernière. Dans la tradition des films qui dénoncent le pouvoir abusif de l'établissement, celui-ci n’est pas dans le haut du panier mais est plutôt pas mal mis en boîte, disons qu’il manque quand même du poids au danger que représente cette centrale, danger qui ne passe pas par l’image. Les scènes de filature en voiture ne sont pas ce qu’il y a de mieux dans la chose, de même Michael Douglas en béret et pattes d’eph’ qui tire trop sur la couverture, mais on suit sans se faire prier la belle Jane (où ne la suivrait-on pas ?) et le sympatoche Jack Lemmon. (vu en 2022)

2 mai 2022

Crime à froid (Thriller - en grym film) 1973 Bo Arne Vibenius

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Madeleine, c’est la fille qui n’a pas de bol, elle se fait violer alors qu’elle n’est  qu’une fillette, elle en reste muette, sa vie s’écoule dans son village terne, et voilà qu’on la kidnappe, qu’on la drogue et qu’on la force à se prostituer. Mais la petite a de la ressource, elle sert les dents, et prends des cours en cachette : tirs, self-défense et… conduite sportive, oui. Au long de son parcours vengeur, elle tue une poignée de mâles qui n'auraient pas dû, et finit par littéralement avoir la tête de son ravisseur. Drôle de film, qui fait le grand écart entre l’exploitation la plus vile et un ton clinique et déceptif qu’on ne s’attend pas à trouver dans ce genre de production. Un rape and revenge classique et frontal dans le fond dont la forme froide nous tient à distance en nous refusant toute implication émotionnelle, un script basique flattant nos instincts les plus bas filmé comme un manifeste féministe (on s’emporte), nous refusant la jouissance qu’on est, peut-être, venu y chercher, on a plutôt l'impression de mettre les doigts dans la prise. Cette façon de réunir le monde du bis, du X et une grammaire formelle dont on ne sait si elle est consciente d'elle-même mais qu’on reconnaît, en tout cas, ne pas venir des univers qu’elle conjugue ici, en font un objet définitivement singulier et pas vraiment agréable, dont l'intérêt est au-delà du fait qu'il soit réussi ou non, auquel il faut reconnaître une certaine force. (vu en 2022)

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