Voyage en Italie (Viaggio in Italia) 1954 Roberto Rossellini
Un couple anglais en déliquescence (on peut dire ça ? allez…) se rend dans le sud de l’Italie pour une question d’héritage. Ce pays où les corps sont exhibés (surtout au musée), où la fertilité est partout dans la rue, où la nourriture à du goût, où l’on fait la sieste après manger, bref un pays un peu plus sensuel que le Royaume Uni, les confronte à eux-mêmes, faut dire qu’ils sont un peu coincés. Monsieur va rechercher de la compagnie féminine (une expatriée française mariée qui ne dirait pas non pendant l’absence de son mari, une prostituée mélancolique) mais ne va pas jusqu’au bout, comme si ses désirs se prenaient la réalité dans la face, Madame visite les musées (l’art et la sensualité réconciliés) et est visiblement troublée devant le corps musculeux d’Hercule (ou Zeus, Vulcain ? Sais plus, mais un sacré morceau, j’irais le voir si je passe par Naples). À la fin, les restes d’un couple dans les ruines de Pompéi les met devant le fait accompli, ça ne peut plus durer, qu’est-ce qu’on fait, on divorce ? Joli film de Roberto, qui prête une grande attention à ses personnages, à leur regard, à leurs gestes. La fossilisation du couple transcendée par la vitalité de la botte. (vu en 2022)