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La Diablesse aux 1000 Visages
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15 mai 2021

Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique? 1968 Ettore Scola

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Ou : Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l'amico misteriosamente scomparso in Africa? Fausto di Salvio, riche éditeur d’un peu de tout à l’emploi du temps trop rempli entre ses rendez-vous et ses mondanités, s’offre un break et part en Afrique à la recherche de son beau frère disparu. Intéressant, on n’est pas là que pour se moquer de Fausto, il est bel est bien imperméable à cette Afrique somptueuse, dans son accoutrement de Tintin au Congo, il ne la voit que comme un terrain de jeu, par le prisme de ses publications et de ses idées préconçues, mais il a quand même cette conscience du colonialisme et du racisme ambiant, on ne peut pas en dire autant de tous les colons qu’il croise. Son beau-frère, lui, a définitivement tourné le dos au nord, et incarne le retour à cette terre originelle, magnifiquement filmée soit dit en passant. On ne se tord pas de rire devant ses gags, mais Sordi a suffisamment d’énergie pour nous entraîner avec lui dans ce hors champs de l’occident. (vu en 2021)

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12 octobre 2021

Scarface 1983 Brian De Palma

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Tony Montana veut réussir dans la vie, et la réussite c’est une belle bagnole, une belle baraque, une belle blonde, et des tonnes de fric. Dommage, il a un instant de faiblesse, il trouve immoral de tuer des gamins, ah ben faut savoir ce qu’il veut einh ? Et l’amour de sa vie, sa sœur ? Oh ça c’est une autre histoire, et ça te regarde pas, OK ? De Palma au top de sa forme met l’Amérique le nez dans sa merde. Un film sur la vulgarité. (vu en 2021)

31 décembre 2021

La Légende de Zatoichi : voyage en enfer (Zatōichi jigoku tabi) 1965 Kenji Misumi

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Misumi revient aux manettes pour ce douzième épisode, où Ichi, toujours poursuivi par des tueurs (de quel clan ? Sais plus, il a tellement d’ennemis maintenant), rencontre une femme ressemblant un peu trop à Otane, un frère et sa sœur à la poursuite de l’assassin de leur père, et un redoutable ronin amateur de shogi. Tous ces éléments se regardent, langussent et nous font languir, se tournent autour avant de se rejoindre sur la fin. Misumi sait rendre cet épisode intéressant par sa mise en scène, on en attendait pas moins de sa part. Ichi est étrangement faillible, il manque de tomber à l’eau en embarquant sur un bateau, il perd aux dés (incroyable !). Le point fort de l’épisode est son rival, le joueur d’échecs, qui envisage son existence comme une suite de duels. Encore une fois, Ichi et son antagoniste se comprennent et se respectent, même s’ils finissent par s’entre découper. (vu en 2021)

4 août 2020

Le Miel du diable (Il Miele del diavolo) 1986 Lucio Fulci

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Les premières minutes donnent envie de fuir, ou de continuer tellement c'est gros et, il faut le dire, de mauvais goût (un truc avec un saxo dégoulinant à la place d'une...bref). Bon, on se dit que l'on n'est pas une sainte-nitouche, et on continue. Que voit-on alors ? Diverses coucheries d'une générosité toute latine dans leurs représentations, avec du poil s'il vous plaît (les années 80 avait du bon), une Blanca Marsillach (la soeur de Cristina) qui n'est certes pas là pour son talent d'actrice, habillé (des fois) ou pas (le plus souvent), sa tronche à gifle de petit copain, et une drôle d'histoire, mélange de sexe paillard et d'amour pervers (ou le contraire), maladroitement racontée, bref, on se dit qu'on a tiré le gros lot. Tout du long, on a l'impression que ce n'est pas bon, voilà. Mais on remarque ça et là des détails dissonants qui donnent un drôle de ton à certaines scènes, comme ce chien qui aboie méchamment et se jette contre la porte pendant qu'ils font la chose à l'intérieur, et petit à petit un ton malaisant subvertit ce film que l'on croyait innofensif et un peu bête. Puis en y repensant, on y trouve quelque-chose, comme si Fulci nous avait raconté une histoire noire et désespérée, à sa manière, maladroite donc mais aussi personnelle, avec des moment douteux mais d'autres assez forts, au-delà du bon ou du mauvais, en y croyant et en se foutant complètement des canons esthétiques et narratifs en vigueur. Alors ce n'est sans doute pas ce que j'appellerais un bon film, et c'est même un peu pénible, mais il y a indéniablement une force qui se révèle après coup, il y a en tout cas plus que ce que l'on voit en surface, et on se rend compte qu'il sera difficile à oublier, d'ailleurs on ne le souhaite pas. (vu en 2020)

14 février 2020

The Big Lebowski 1998 Joel Cohen

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Je suis sûr que je n'ai jamais vu aucun film autant que celui-là. Passons sur les évidences : c'est une des comédies les plus drôles que je connaisse (même après 84 visions), chaque ligne de dialogue peut être citées (j'ai l'audio du film dans mon téléphone), chaque scène est mémorable, même la caissière que l'on ne voit que deux secondes est inoubliable. Le culte que ce film à nul autre pareil a engendré est ... à nulle autre pareil. Mais attention, c'est une comédie alors il est facile de ne le considérer QUE comme une comédie. Mettons les choses au point : c'est mis en scène aux petits oignons, avec quelques très belles idées plutôt inattendues, et c'est super bien joué, of course. Mais encore, le film met en scène des gens tout à fait ordinaires, sans drames, qui veulent juste qu'on leur foute la paix (comme toi et moi quoi), confrontés à quelques méchants très ordinaires également, des gens normaux donc, bras cassés, fénéants, un peu con, croqués avec un fabuleux sens de l'observation, avec humilité et tendresse, sans ironie, c'est pour ça qu'au delà de la comédie le film est si grand, dans son absence de prétention, de grand sujet, de sérieux. On est tous d'accord pour dire que Fargo est un grand film, moi le premier, mais rien ne permet de prétendre que The Big Lebowski ne l'est pas moins (peut-être plus ?), en tout cas je le termine à chaque fois le sourire aux lèvres et, oui, la larme à l'oeil, parce que les deux frangins ont touché juste. On le sait, c'est plus difficile de réussir une comédie qu'un drame, et c'est pour ça que c'est un petit miracle, bien plus que la somme de ses parties. Alors, sincèrement et non sans provocation, je le met dans mon top dix, ce qui en fait un des meilleur film de tout les temps. (revu en 2020)

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5 février 2020

Berberian Sound Studio 2012 Peter Strickland

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Pas si évident les films de Strickland, tant celui-ci semble prendre plaisir à raconter des bribes d'histoires, à nous laisser perdus, frustrés. Celui-là passe plutôt bien, vu que Gilderoy est lui-même perdus, dans ce pays, cette culture, ce studio, ce genre, qui ne sont pas les siens. Il y a une dimension érotique dans ces belles femmes doublant des sorcières supliciées, parmis ces fruits mûrs qu'on tranche ou qu'on écrase d'un coup sec pour en extraire un son organique. C'est très beau, très soigné, parfois assez marrant, on est incontestablement dans un film hommage, nostalgique d'un cinéma qui ne se fait plus, qui refuse notre époque. On pense évidement à Amer, en moins évident, moins fulgurant. C'est une boite à demi entrouverte sur des secrets qu'il ne faudrait pas trop exhiber, faute de quoi ils perdraient de leur beauté. Dans ce studio, on peut hurler, mais dehors personne ne soupçonne rien. La BO est assez extraordinaire, au moins aussi bien que le film, peut-être mieux, tout y est, débarrassé de l'obligation de raconter. (vu en 2017-2018)

28 avril 2020

Soupçons (Suspicion) 1941 Alfred Hitchcock

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Quand même, quel dommage que la fin ne soit pas à la hauteur (on sait que ce n'est pas celle qu'il souhaitait), on a sinon que des raisons d'aimer ce film. La scène du verre de lait of course, Cary Grant (me plait bien décidemment) est génial, les ombres qui emprisonnent la frêle Joan Fontaine dans la toile du doute. On y voit aussi une auteur de roman policier dont les idées de meurtres semblent inspirer Cary Grant, c'est délicieux. Note qu'on ne croit pas une seconde à sa sincérité, à celui-là. Ah, Heather Angel est craquante en soubrette, je dis ça comme ça (elle est aussi dans Lifeboat). (vu en 2020)

26 avril 2020

Rebecca 1940 Alfred Hitchcock

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Hitch a beau dire que ce n'est pas un Hitch movie, c'est juste grandiose. C'est un véritable film de fantôme, le passé se substituant au surnaturel, la défunte Rebecca hantant chaque recoin du manoir, chaque instant du film, alors qu'on ne la verra jamais, même en peinture. La nouvelle Madame de Winter (dont on ignore le nom, étant ainsi encore plus perméable à cette invasion) est totalement vampirisée par le souvenir de la morte. L'autre grand personnage de cette histoire étant bien sûr Madame Danvers (Judith Anderson), pas près d'oublier sa silouhette, sa façon d'être toujours là, immobile et omniprésente (brrr), consumée d'amour pour sa maîtresse défunte (pas trop de doute quant à leur relation). La mise en scène et au cordeau, la tension ne se relâche jamais, alors qu'en définitive il ne se passe pas grand chose avant la fin. Photo à tomber, musique toujours à propos, casting au poil, le film a quelque chose de luxueux, voir luxuriant. Un indispensable et un classique de l'épouvante ghotique. Et de jolies maquettes. (vu en 2020)

2 mai 2020

Le Cercle rouge 1970 Jean-Pierre Melville

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Les criminels et les policiers du Cercle Rouge appartiennent au même monde ("tous coupables"). Ils accomplissent leurs tâches avec méthode, tendus vers leur but, avec une foi inébranlable. Ils existent par leurs gestes, l'immobilité leur est fatale (les habitants du placard), en cela ils sont des héros bressoniens. Ils ne se définissent pas par leur paroles ("Je ne peux pas te dire qui je suis en gardant les mains en l'air"), le film est peu bavard. Ils sont à l'image de Melville, qui confectionne son film avec le même soin maniaque que ses personnages accomplissent leur casse, la même économie, la même sobriété, la même foi absolue dans le cinéma. Son monde est un espace mental (il n'est pas question de réalisme, de pittoresque à la Sautet) où les hommes baladent leur solitude dans des villes grises et des campagnes marronnasses. C'est une évidence de dire qu'ils n'ont ni psychologie ni affects, ils sont des moines, interprétés par des acteurs au jeu minimal qui trouvent là leur meilleur rôle. Qui est cette femme qui offre une rose rouge à Alain Delon dans ce night club ? Il esquisse un début de sourire, par là même se laisse distraire une unique fois, et on sent qu'il précipite sa perte. Cette femme à la rose était un signe qu'il n'a pas su lire. Melville disait qu'une jolie femme ne l'intéressait que si elle pouvait jouer un rôle dans un de ses film. Le Cercle Rouge est pure cinéma (qui n'a pas été mélangé, simple, sans superflu, chaste), pure esthétique, absolu (sans restriction, sans limite, total), immense. (vu en 2020)

22 mars 2020

La Favorite (The Favourite) 2018 Yorgos Lanthimos

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The Favourite ne raconte pas grand chose de nouveau (la noblesse décadente, l'ambition contre la morale, bref), et le fait dans un style rentre-dedans : travellings au super grand-angle incessants, suivants ce trio d'actrices (très bonnes) habillées dans de superbes costumes (vraiment), évoluant dans des décors très chargés saturant le cadre. Deux choses me semblent certaines ici : ces deux ambitieuses n'hésitent pas à se salir les mains pour arriver à leurs fins, et c'est quand même plus drôle qu'une adaptation de Jane Austen. Si on aime pas, on peut toujours dire que c'est du style sans substance, j'ai trouvé ça amusant moi. (vu en 2019)

8 mai 2020

Le Chateau de l'araignée (Kumonosu-jô) 1957 Akira Kurosawa

Chateau de l'araignée

Très, très impressionné par celui-là. Encore une fois AK conçoit une oeuvre destinée à rester : la rencontre avec la sorcière (croyait que c'était un mec moi), révélée par cette incroyable lumière spectrale, psalmodiant sa chanson du ton le plus triste qui soit, c'est à tomber. On ne sait jamais très bien si elle est l'initiatrice de la tragédie à venir, ou si elle en a seulement la prescience. Il faut voir Toshiro Mifune, tout en grands gestes et froncement de sourcils, (il est mignon avec son mille-pattes dans le dos), son jeu a quelque chose de la marionnette, du pantin dont on tire les fils (sa femme ? la sorcière ?). On est pas près d'oublier non plus la façon flippante qu'a sa femme de se déplacer, tout en immobilité, son visage comme un masque, sublimement joué par Isuzu Yamada. Les précédents films d'AK n'étaient pas drôles, mais il y avait toujours un gars qui essayait de faire de son mieux, de continuer d'y croire. Personne pour y croire encore ici, on est dans le coté obscur du maître, et c'est une de ses plus grande oeuvre. La musique est glaçante, la photo construit des à-plat, supprime les volumes (tout est gris, pris dans le brouillard) dans des plans souvent symétriques, de face, les décors sont dépouillés. Tout ceci participe d'une esthétique trouvant sa source dans le théâtre japonais (et tu peux me croire, j'y connais rien), c'est flagrant dans les scènes d'intérieurs comme celle du couple dans la salle à la tâche de sang (brrr) ou celle du banquet (pô très festif). D'ailleurs on n'assiste jamais aux batailles, seulement à leurs rapports. C'est d'une beauté sinistre, extrêmement maîtrisé (sans que ce soit gênant, AK ne se regarde pas filmer), puissant, fait du fracas des armes d'hommes dévorés par leurs ambitions, et de la rêverie triste et morbide des spectres de l'au-delà. Bon, à part ça, j'ai toujours rêve que ce soit Akira Kurosawa qui filme l'adaptation du seigneur des anneaux, ça aurait eu de la gueule. (vu en 2020)

20 juillet 2020

Master and commander (Master and commander: the far side of the world) 2003 Peter Weir

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Tout le monde dit du bien de ce film, et avec raison, ma foi. Pour conter son histoire d'un homme obsédé par l'idée de venir à bout de son ennemi, qui lui a mis bien profond au début du film, Peter Weir fait preuve d'un beau classicisme, il s'efface devant son histoire, trouve le ton juste, l'équilibre entre l'humain, l'aventure et la véracité, et délaisse le folklore, pas de pavillon à tête de mort ni de jambe de bois. On ne doute pas que ça a dû être un sacré tournage, mais il ne cherche même pas à le montrer, il ne fait pas de plan d'hélico autour de son navire, à la Peter Jackson. J'irais jusqu'à dire que le gars est humble, dans sa façon de refuser le spectaculaire, le romantisme, et que ça lui réussi, il ne fait preuve d'aucune lourdeur, il n'a pas besoin d'insister sur quoi que ce soit. Mieux que James Cameroun, je te le dis ! (vu en 2020)

15 juillet 2020

A Taxing woman (Marusa no onna) 1987 Juzo Itami

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Pendant la première moitié, j'étais conquis. Voilà un chouette petit film japonais qui fleure bon les 80s, assez marrant, et surtout avec une héroïne fonceuse, incorruptible, petite, brune aux cheveux courts, irrésistible, alors evidemment... C'est sympa comme tout, mais c'est dommage que la deuxième partie fasse un peu du sur place, se répète, n'a pas un déroulement qui maintienne l'intérêt. (vu en 2020)

18 juillet 2020

Le Privé (The Long goodbye) 1973 Robert Altman

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Robert Altman adapte Chandler, et réussit un vrai film de privé. Je veux dire, il n'essait évidemment pas de "copier" ces films des années 40, il fait un vrai film d'Altman, on reconnaît immédiatement son style, ses longs plans au télé qui traînent, cadrant l'avant plan, puis s'attardant sur un détail à l'arrière plan, ses dialogues, ce ton décontracté. Pour autant, ça n'a rien de l'hommage, de l'exercice de style ou de la relecture, c'est très premier degré, sans artifice. Altman, sans renier son style, se fond sans problème dans le genre. Le film est superbe, notamment grâce à la photo de Vilmos Zsigmond. Elliot Gould, la nonchalance dans un costume de blues brothers, est magnifique. J'ai beaucoup pensé à The Big Lebowski, qui manifestement s'inspire de ce genre d'histoire, tant Jeffrey Lebowski et ce Philip Marlowe ont de points communs : complètement largués, ils courent après l'histoire tant bien que mal, puis résolvent le truc dans un éclair de lucidité inattendu. D'ailleurs, ils ont tous les deux leur scène de supermarché, de nuit, en début de film. On les imagine sans problème trinquer au bar du bowling. (vu en 2020)

8 juillet 2020

Snake eyes 1998 Brian De Palma

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Un flic pourri assiste au meurtre d'un politicien pendant un match de boxe. Il va devoir remonter le fil d'une conspiration impliquant son meilleur ami et se positionner par rapport à sa moralité. Cesse d'être intéressant dès que Rick Santoro met la main sur Carlo Gugino, on se rend alors compte que le script est nul et que  de Palma filme cette deuxième partie sans inspiration. La fin est tellement mauvaise, Gary Sinise pas moins, raté en méchant sans intérêt. Mais voilà, même si le script ne vaut rien, la prmière partie est un festival de mise en scène où De Palma se lâche et montre ce qu'il sait faire de mieux. On reste la machoire béante devant ces onze premières minutes incroyables, et le vrai sujet sera de revenir dessus, de les décoder, de voir ce qu'elles nous montrent, ce qu'elle nous cachent, ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas. Et dès que Rick Santoro (quel nom à la con) a compris de quoi il retourne, a décrypté ces fameuses onze minutes, soit vers la moité du film, il n'y a plus rien à voir, à la limite on peut arrêter là. Une sacré dose de plaisir, uniquement dû à la mise en scène... sur la moitié. (vu en 2020)

8 juillet 2020

Complot de famille (Family plot) 1976

complot de famille

Même s’il ne se hisse pas au niveau de ses grands films, Family Plot se révèle être un bon dernier film, un bon film tout court. Ce petit couple d’américains moyens qui se gavent d’hamburgers avec un plaisir contagieux, vient rappeler à cet autre couple plus classe et distingué que pour eux, la partie est finie, on est plus dans les années 50, fini les tueurs séduisants, les héroïnes glamours, fini les grands Hitch movie, dégagez, vous n’êtes plus crédibles, plus dans votre époque, le monde est devenue trivial, et la vie continue. Barbara Harris renouvelle joliment l’héroïne Hicthcockienne, et on trouve tout plein de bonnes choses dans cette murder comédie (presque) sans meurtres. (vu en 2020)

10 septembre 2020

Le Silence de la mer (1949)

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C'est le premier long de Melville, c'est très bon, très bien tenu. Le film fonctionne sur la répétition des visites du soir de cet officier allemand chez ses logeurs, un vieil hommes et sa nièce. Melville arrive a suffisamment varier le filmage de celles-ci, et y ajoute quelques séquences en extérieurs. Howard Vernon, digne, éloquence impeccable, impressionne. Son apparition dans le cadre de la porte a quelque chose du Nosferatu de Murnau, bien vu, il est tel que l'oncle et la nièce l'envisage, et il n'aura de cesse de contredire patiemment cette image. On sent que Melville met en place un dispositif qui va lui permettre de faire avec des conditions de tournage difficiles, et il s'en tire haut la main. (vu en 2020)

28 octobre 2020

La Lettre du Kremlin (The Kremlin letter) 1970 John Huston

lettre du kremlin

Une équipe d’espions est chargée de récupérer une lettre compromettante aux mains des soviétiques. C’est comme un James Bond débarrassé de ses attributs. On a l’espion viril, les jolies femmes, le clivage est-ouest et tout le toutim, en revanche le gars n’est pas invincible, les girls pas des potiches, les quelques scènes musclées sont très discrètes, les gadgets se limite à un ongle empoisonné (pour se tuer si l’on est pris), le méchant ne rêve pas de conquerir le monde, il ne s’agit après tout que de retrouver une lettre, pas des missiles nucléaires. C'est très bavard, pourtant on ne s'y ennuie pas un instant. Un James Bond sans le côté con-con habituel, très bien. (vu en 2020)

19 avril 2020

Phantasm 1979 Don Coscarelli

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Voilà un film tenu en haute estime par les connaisseurs. Qu’on vienne me dire ce qu’il y a de bon là-dedans ! Peut-être que si on se foutait un peu moins des personnages, que le méchant n’était pas si ringard, que l’histoire voulait dire quelque chose, que l’ambiance n’y était pas aussi morne, alors peut-être… (vu en 2017/2018)

9 octobre 2020

Au fil de l'eau (House by the river) 1950 Fritz Lang

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Un écrivain raté, donc frustré, trop entreprenant avec sa servante, la tue par accident. Par cet acte, il passe du côté obscur, n'hésitant pas à employer les moyens les plus immoraux pour servir ses intérêts. Décidément les artistes frustrés ne font pas des bons maris (Shining...). J'apprends que Lang voulais une actrice noire pour la servante, ce qui aurait donné du poids à cette histoire, mais le studio voyait les choses autrement. C'est sans doute également la logique des studios qui explique cette fin un peu bateau. J'apprends aussi que le film a été produit pour pas grand chose, il n'en est que plus intéressant tant il est visuellement très beau (superbe jeux d'ombres dans le demeure des Byrne). L'histoire est classique, mais Lang assure une narration solide et une belle mise en scène, et retient toute notre attention du début à la fin. "It's people who should be blamed for the filth, not the river." (vu en 2020)

13 décembre 2020

L'Homme qui ne vécut que pour aimer (Koshoku ichidai otoko) 1961 Yasuzô Masumura

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Yonosuke ne veut pas marcher sur les traces de son père, penses-tu, ce radin qui croit que le plaisir ultime dans la vie, c’est d’amasser un max de blé. Il sait bien, lui, que la seule chose qui compte ce sont les femmes. Toutes des déesses, et ce qu’il veut vraiment, c’est rendre heureuses toutes les femmes du Japon (surtout les mignonnes). Masumura adopte une forme picaresque, ridiculise le bushido (vaut mieux mourir dans les bras d’une frangine qu’au fil de l’épée, y’a pas photo), et en profite pour dénoncer le sort des femmes dans ce Japon encore moyenâgeux (soit tu subis ton mari bourré du matin au soir, soit t’es une sorcière et tu te retrouves aussi sec pendue ou décapitée, sinon tu peux faire geisha aussi). Certaines scènes annoncent la beauté des étoffes glissant sur les épaules blanches de Tatouages. Cela aurait pu donner un bon film, ne serait-ce ce ton de comédie potache et le jeu dans le même sens de Raizo Ichikawa. On pense très vite à ce qu’Imamura en aurait fait. (vu en 2020)

8 octobre 2020

À bout portant (The Killers) 1964 Don Siegel

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La première chose qui marque, ce sont ces couleurs brillantes, ces images où tout est sorti de l’ombre, atypiques pour un film noir. Peut-être un moyen pour Siegel de se démarquer de la version de 1946 (dont il avait été viré). Moins “atmosphérique”, moins glamour, plus direct, plus violent, plus B que le film de Siodmak, Siegel abandonne l’agent d’assurance et reste du point de vue des tueurs, on est donc de l’autre côté de la barrière, ce qui donne au film ce ton dur qui claque comme une gifle assénée froidement. C’est un film originalement prévu pour la TV, ça se voit dans la mise en scène où les plans larges sont peu nombreux, où les personnages occupent souvent tout l’espace. Evidemment Lee Marvin fait le job, très cool, Angie Dickinson est très chouette (l’ai toujours bien aimé), on y voit Ronald Reagan qui y est pas mal, je dirais que c’est Cassavetes le plus faible, peut-être pas le meilleur choix pour ce rôle. Chouette petit film, auquel je préfère la version de Siodmak, pour le hold-up, pour Burt Lancaster en animal blessé, pour Ava Gardner en… pour Ava Gardner. (vu en 2020)

8 juillet 2020

Séjour dans les monts Fuchun (Chun Jiang Shui Nuan) 2019 Xiaogang Gu

séjour dans les monts fuchun

Encore un très bon film chinois, c’est moi ou ils ont la patate en ce moment ? Celui-là adopte la structure et l’esprit d’un rouleau de peinture classique, d’ailleurs évoqués dans le film, pour brosser le portrait de trois générations et de la ville de Fuyang, tissant des liens entre tradition et modernité, le beau travelling le long de la rivière en étant la meilleure illustration. Mais aussi cette séquence où l’on suit à distance plusieurs couple arpentant les escaliers qui jalonnent ce parc. On sent le réalisateur très attentif à ce qui l’entoure, il a assurément un oeil et on est pas étonné d’apprendre qu’il est du coin et qu’il vient du documentaire. Épaté par cette façon d’inscrire son histoire dans ces paysages urbains, de passer du personnel au monde qui l’entoure. Annoncé comme le premier volet d'un triptyque, on attend la suite. En bonne place pour les tops 2020. (vu en 2020)

30 janvier 2021

Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait 2020 Emmanuel Mouret

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Je ne vais même pas essayer de résumer, c’est une histoire typique d’un certain cinéma français où les couples se font, se défont, se refont, où les histoires d'amour se vivent et se racontent. Mouret n’idéalise pas les sentiments et ne donne pas dans les âmes torturées, il est plutôt intéressé par cette loi qui dit que le sentiment amoureux nous échappe quand on veut le saisir et nous rattrape quand on veut le fuir, et fait quelques remarques sur l’hypocrisie du mariage d’amour contre le mariage économique. La mise en scène est à l’image de l’accompagnement musical chopinesque, et ce n’est pas un reproche. (vu en 2021)

2 février 2021

Love for an idiot (Chijin no ai) 1967 Yasuzô Masumura

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Ou La Chatte Japonaise en français, décidément... Jôji est épris de Naomi, dont il veut faire l’éducation, mais la donzelle, une écervelée qui sait profiter du pouvoir qu’elle a sur les hommes, mettra celui-ci à genoux. Une fois n'est pas coutume, je n’ai pas retrouvé dans ce film le style de Masumura que j’aime tant. D'ailleurs on voit bien qu'il tente de nouvelles choses, avec les photos de Naomi, avec la couleur, avec ce ton léger et satyrique plus que tragique qui me parait judicieux, mais il manque cette rythmique et cette accroche graphique qui font habituellement sa marque, du coup le récit est un peu inerte. Le scénario est sans doute en cause, pas signé par un des ses collaborateurs habituels, et moyen dans son traitement. Enfin, il y a surtout l’actrice qui joue Naomi (Michiyo Yasuda), assez mauvaise, même si son côté insipide et insupportable colle avec le personnage imaginé par Tanizaki, si je me souviens bien. (vu en 2021)

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