La Cérémonie 1995 Claude Chabrol
Sophie est la nouvelle bonne chez les Lelievre (!). Bosseuse, taiseuse et analphabète, elle se lie avec Jeanne, la postière du village, qui ne peut pas blairer cette famille de Bourgeois. C'est la description subtile des mécanismes pernicieux qui perpétuent ce système de classes sociales et qui aboutissent à ce fais divers criminel. Les Lelievre ne sont pas méchants, juste privilégiés, Sophie et Jeanne sont certes défavorisées mais ont également leurs zones d’ombres, les deux camps connaissent leur place et leur rôle et s’y conforme sans les remettre en question (leur rapport à la TV est significatif : les emissions debiles pour l’une, la culture consensuelle pour les autres). Même quand les Lelievre se veulent gentils, ils occupent la position de dominant et ne manquent jamais de rappeler à Jeanne sa position (c’est quand même la bonne, merde). D’autre part, cette dernière n'est jamais montrée comme une victime des Lelievre, elle n’est pas une oie blanche et Chabrol évite d’en faire un personnage auquel on s’identifie, s’il y a victime alors ils le sont tous. Bon film, on note au passage la très bonne direction artistique, les décors et accessoires de la maison des Lelievre. (vu en 2021)