Le sergent Highway est un vieux de la vieille, formé sur le terrain et pas sur les bancs de l’académie, bientôt à la retraite, et c’est un problème parce qu'il est vraiment marié avec le corps des marines. Il est muté dans une compagnie qu’il doit bien connaître vu que son ex femme habite dans le coin, pour reprendre en main une unité de glandeurs. On retrouve avec plaisir notre Clint en plein numéro masochiste, en militaire de carrière bas du front mais avec du bagoût (“Le grognard te prévient qu'il est grognon, mauvais et fatigué, qu'il bouffe du barbelé, pisse du napalm et te vide un chargeur dans le cul d'une mouche à 200 m. Alors, me pèle pas le jonc, pignouf, ou ça va barder”… les doubleurs ont dû se faire plaisir), la tête dans le cul, en dinosaure qui n’a plus sa place dans ce monde, un espèce de dirty Harry en fin de course, et c’est ce qui est passionnant chez lui, la façon dont il malmène le personnage qu’il construit depuis le début de sa carrière. On assiste au récit classique de l’instructeur vache et des pauvres troufions qui doivent le subir, et ça se suit bien, de même que les tentatives du gars pour se rabibocher avec son ex. Sauf qu’on n’est pas dans la démonstration de la fabrique de machines à tuer, le Clint ne changera pas d’un pouce son attitude, il n’apprendra rien de ces jeunes branleurs, ce sont eux qui se rendront compte que finalement, c’est lui the man, et il les emmènera avec lui sur le front, une opération pour libérer des otages américains aux mains des méchants cubains, et sa hiérarchie de se rendre à l’évidence, des mecs comme lui sont indispensables à la nation. Très intéressant dans sa carrière, passionnant dans sa manière de déconstruire son mythe en même temps qu’il met en avant ses idées de droites, mais un film qu’on ne peut suivre jusqu’au bout, faut pas pousser mémé, d’ailleurs la dernière partie, l’invasion de la Grenade, est médiocre. Bien de son temps (vu en 2021)