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La Diablesse aux 1000 Visages

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27 mars 2021

Blondie Johnson 1933 Ray Enright

blondie johnson

Pendant les années 30, en pleine crise économique, Blondie se fait licencier (ben ouais, elle refuse les avances de son patron), perd son appart, et sa mère dans la foulée, malade, qui n’a pas supporté ce déménagement forcé. Marre, il y a deux moyens de gagner sa vie, the hard way, and the easy way, dit-elle. Commençant par des petites arnaques, elle devient vite la reine de la pègre. Une histoire de gangster somme toute classique si ce n’est que cette fois c’est une femme qui prend le business en main, et c’est tout l’intérêt de ce petit film puisque Joan Blondell n’a pas sa langue dans sa poche, elle emballe tout le monde, et elle est super bien sapée, en plus. Les réparties fusent, le charme opère, direct et sans sophistication, ça va vite en empruntant pas mal de raccourcis puisqu’il faut boucler le tout en une heure et sept minutes chrono. (vu en 2021)

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27 mars 2021

Ongaku 1972 Yasuzô Masumura

ongaku

Reiko consulte un psy à cause d’un problème de frigidité, un trouble qui menace la relation qu’elle entretient avec le beau Ryuichi. Un film qui se joue sur le territoire du subconscient, que la mignonne Reiko (Noriko Kurosawa) doit arpenter pour découvrir la source de son problème : son désir pour son frère. Comme tous les films qui parlent ouvertement de psychanalyse (comme Spellbound), tout ça semble assez tiré par les cheveux (Reiko désire porter l’enfant de son frère et pour être disponible, s’interdit d’éprouver du plaisir avec les autres hommes, ne pouvant se laisser aller qu’avec des vieux ou des impotents, mmmh) cependant Masumura conduit bien son récit et a quelques idées visuelles très intéressantes (comme ces ciseaux). Un suspense psychanalytique et érotique sur des désirs féminins tordus, qui n’arrive pas à la hauteur de ses meilleurs films mais qui se révèle tout à fait plaisant. (vu en 2021)

27 mars 2021

Jigoku 1960 Nobuo Nakagawa

jigoku

Shiro est sur le siège passager de la voiture qui un soir renverse un quidam, et le lendemain dans le taxi dont l’accident provoque la mort de sa fiancée (il y en a qui n’ont pas de bol). Puis sa mère rend l’âme peu après, ses ex futurs beaux-parents se jettent sous un train, une femme revencharde tombe d’un pont devant lui, une amante d’un soir se rompt le cou en tombant d’un escalier, et j’en passe, bref tout les gens qu’il côtoie passent de vie à trépas. Et ce n'est jamais de sa faute, plutôt celle de ce mystérieux Tamura qui apparaît subrepticement à tous moments, l’air maléfique (ça me taperait vite sur les nerfs).  Il finit lui-même par y passer, étranglé par la mère de la première victime. Quand Nakagawa a tué tout casting, il les suit en train d’endurer les huits enfers bouddhiques. Désirs terrestres et visons infernales filmés littéralement, Nobuo Nakagawa a des idées très intéressantes dans son utilisation des objets, des couleurs, de la musique, et exécute de beaux mouvements d’appareils, bref c'est bien joli tout ça, et pourtant on reste insatisfait, peut-être à cause de son scénario par moments un peu facile et sans queue ni tête, ou de son propos sans grande subtilité (la vie est dérisoire, on est tous des pêcheurs). (vu en 2011)

27 mars 2021

Elle est terrible (La voglia matta) 1962 Luciano Salce

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Antonio, la quarantaine gagnante, amateur de femmes (il ne faut pas les considérer sentimentalement, mais horizontalement, dit-il), rencontre accidentellement un groupe de jeune pendant les vacances d’été. C’est le choc générationnel, le choc des valeurs (les siennes, catholiques malgré tout, contre les leurs, ...inexistantes), d’autant plus qu’il en mord pour la jeune Francesca. Le film commence bien, c’est vif, enlevé, puis ça se met à tourner en rond, Luciano Salce n’a visiblement pas grand chose à dire sur son thème, et une fois mis en place, et bien ça se répète et c’est bien trop long. (vu en 2021)

27 mars 2021

Bird 1988 Clint Eastwood

birdJe garde un souvenir un chouïa mitigé de Bird que je trouvais un peu chargé, Clint s’arrêtant beaucoup sur les drames intimes de Parker et pas trop sur l’artiste. Mais sa courte existence était tragique, et rendre compte de son processus créatif aurait été présomptueux. Alors Clint choisi l’hommage, l’émotion, rappelle que c’est un des plus grand artiste américain qui n’a jamais eu la reconnaissance qu’il mérite en dehors du cercle des amateurs de jazz, qu’il est inconnu de la jeune génération, bref qu’il est passé directement de la misère au musée (cela dit c’est loin d’être le seul). Clint évite, dieu merci, les pièges du biopic et livre un film de facture classique mais jamais académique. Mais ce qui achève de me convaincre c’est que le film sait toucher juste, le drame, la beauté des solos, l’admiration d’Eastwood et l’humilité de sa mise en scène emporte le morceau et l’émotion est vraiment au rendez-vous. Il aura fallu attendre longtemps, depuis Breezy, pour qu’il tente un film d’où il s’éclipse complètement, bien lui en a pris. (vu en 2021)

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27 mars 2021

Le Festin nu (The Naked lunch) 1991 David Cronenberg

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Bill lee (Peter Weller, chouette costume) est exterminateur d’insectes. Sa femme se shoote avec la poudre de son outil de travail, lui avec une mystérieuse poudre de viande noire de centipèdes aquatiques maousses. Il est victime d’hallucinations, dont un insecte géant qui lui ordonne de tuer sa femme, agent d’une organisation nommée Interzone Inc. Il la tue accidentellement alors qu’ils s’adonnent à une partie de Guillaume Tell. Dès lors, il se réfugie à Tangers, rencontre le sosie de sa femme, une communauté d’expatriés aux moeurs légères et une créature improbable, fait l’expérience de son homosexualité latente, et rédige des rapports sur des machines à écrire-insectes. Je ne connais rien à Burroughs et je sens bien que quelque chose m’échappe, mais en acceptant ce qui vient sans essayer de l’expliquer à tout prix, The Naked Lunch est tout à fait passionnant. On est dans l’univers de cet homme qui rejette toute rationalité pour arpenter un territoire de pulsions, de passions, de fantasmes, de culpabilité. Cronenberg utilise encore une fois magnifiquement ses décors, en ne les faisant pas passer pour « vrais » mais pour ce qu’ils sont (les rappels du New York de Bill Lee dans les décors de Tangers sont bien vus). Et encore une fois il matérialise visuellement l’esprit de son personnage dans de folle visions ; l’acte d’écrire est sensuel, procure une jouissance comparable à l’orgasme et devient une drogue, ou cette créature dont les appendices phalliques qui poussent sur son crâne éjaculent sans fin, sa semence asservissant ceux qui l’ont goutté ! Le film est organique et cérébral, très maîtrisé, libre et conscient de lui-même, à l’image de la bande son métissant les solo d’Ornette Coleman avec les plages du fidèle Howard Shore. (vu en 2021)

27 mars 2021

Jeux dangereux (Asobi) 1971 Yasuzô Masumura

asobi

Une jeune fille et un jeune homme se rencontrent, s’attachent l’un à l’autre et tentent de conjurer leur enfance au sein d’une vie familiale misérable, père alcoolique, sœur atteinte d’une maladie incurable, mère qui se prostitue, etc. Le problème est que le jeune homme fraye avec les yakuzas et que son “ grand frère “ veut qu’il lui amène la jeune fille pour en faire une gagneuse. Tout l’enjeu repose sur le choix que le jeune homme fera pour grandir : devenir un dur et un salaud, ou suivre les sentiments naissants qu’il a pour la donzelle. Masumura traite son histoire en évitant de forcer sur le côté tragique, s’attardant sur ces deux jeunes gens qui s’approchent, se découvrent et s’envisagent ensemble. Ainsi quand ils passent la nuit dans un hôtel luxueux, ils font leur vaisselle et leur lessive, recréant un environnement familial banal qui leur fait défaut. Mais avouons-le, le film manque de corps, ces deux-là sont un peu trop mignons, et le mélange entre leur badinage, le misérabilisme de leur passé, le danger représenté par les yakuzas et les quelques scènes de nudité gratuites ne prend jamais. Pas une réussite. (vu en 2021)

27 mars 2021

Imprint 2006 Takashi Miike

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A la recherche de Komomo, une prostitué dont il est salement amoureux et qu’il a promis de ramener aux Etats-Unis, Christopher (Billy Drago, mauvais dans l’emphase) débarque sur une île qui pourrait bien être l’enfer. Il passe la nuit avec une consœur de Komomo qui cache bien des secrets. Miike (109 films au compteur depuis 1991!) décide de ne rien nous épargner avec ce pots pourris d’atrocités : inceste, parricide, foetus jetés dans la rivière comme des détritus, et j’en passe. Sans rentrer dans les détails, on n’a certainement pas envie de rire pendant l’éprouvante scène de torture de Komomo (un truc à base d’aiguilles...). Miike ne recule devant rien et filme tout ça dans une palette de couleurs outrancières, pourquoi pas. Puis cette femme dévoile son secret, et le film s’écroule. Ça fonctionnait jusqu’ici car ce catalogue d’abominations restait réaliste, mais il surenchérit avec le coup de cette main cartoonesque qui sort du crâne de la dame (sa jumelle, vois-tu) et tire le film vers le grotesque (j’ai pensé à Topor, mais qu’est-ce qu’il fout là). Peut-être un truc typique de l’horreur asiatique, puisqu’on voyait déjà un peu ça dans Evil Dead Trap, et que ça laissait tout aussi incrédule. Il aurait dû s’arrêter aux aiguilles, à mon avis. (vu en 2020)

10 mars 2021

Les plaisirs de la chair (Etsuraku) 1965 Nagisa Ôshima

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Atsushi accepte la proposition des parents de la mignonne Shoko, dont il a été le répétiteur et dont il est amoureux : tuer le salaud qui l’a violée jadis et qui fait chanter la famille. Puis un fonctionnaire véreux lui demande de garder son butin, de l’argent public détourné, en attendant qu’il sorte de taule. Shoko s’étant mariée avec un autre, Atsushi décide de se suicider, mais après avoir utilisé le butin pour choper un max, comme on dit aujourd’hui. L’amour est une chimère et les plaisirs de la chair sont amers (et chers !) pour Oshima. Il ajoute à son histoire des éléments de films de gangsters, fait rimer sexe et mort (en même temps on est au Japon), mais même la mort dans l’honneur sera refusée à Atsushi, qui finira bêtement en taule, seul et incompris. Entre-temps il aura eu les faveurs (grassement rémunérées, le sexe est un produit comme les autres) de quatre femmes, une call-girl de luxe, une prostituée moins luxe, une femme mariée, une célibataire. On est toujours dans la contemplation des sensations d’Atsushi, jamais dans ses sentiments. Oshima recherche la modernité dans chaque cadre, son film s’apparente à un collage d’images et de sons, dont beaucoup de silences, qui à la fin donne une sorte de poésie triste, désilusionnée. La beauté de la forme comme remède à l'existence. (vu en 2021)

10 mars 2021

Le maître de guerre (Heartbreak ridge) 1986 Clint Eastwood

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Le sergent Highway est un vieux de la vieille, formé sur le terrain et pas sur les bancs de l’académie, bientôt à la retraite, et c’est un problème parce qu'il est vraiment marié avec le corps des marines. Il est muté dans une compagnie qu’il doit bien connaître vu que son ex femme habite dans le coin, pour reprendre en main une unité de glandeurs. On retrouve avec plaisir notre Clint en plein numéro masochiste, en militaire de carrière bas du front mais avec du bagoût (“Le grognard te prévient qu'il est grognon, mauvais et fatigué, qu'il bouffe du barbelé, pisse du napalm et te vide un chargeur dans le cul d'une mouche à 200 m. Alors, me pèle pas le jonc, pignouf, ou ça va barder”… les doubleurs ont dû se faire plaisir), la tête dans le cul, en dinosaure qui n’a plus sa place dans ce monde, un espèce de dirty Harry en fin de course, et c’est ce qui est passionnant chez lui, la façon dont il malmène le personnage qu’il construit depuis le début de sa carrière. On assiste au récit classique de l’instructeur vache et des pauvres troufions qui doivent le subir, et ça se suit bien, de même que les tentatives du gars pour se rabibocher avec son ex. Sauf qu’on n’est pas dans la démonstration de la fabrique de machines à tuer, le Clint ne changera pas d’un pouce son attitude, il n’apprendra rien de ces jeunes branleurs, ce sont eux qui se rendront compte que finalement, c’est lui the man, et il les emmènera avec lui sur le front, une opération pour libérer des otages américains aux mains des méchants cubains, et sa hiérarchie de se rendre à l’évidence, des mecs comme lui sont indispensables à la nation. Très intéressant dans sa carrière, passionnant dans sa manière de déconstruire son mythe en même temps qu’il met en avant ses idées de droites, mais un film qu’on ne peut suivre jusqu’au bout, faut pas pousser mémé, d’ailleurs la dernière partie, l’invasion de la Grenade, est médiocre. Bien de son temps (vu en 2021)

10 mars 2021

Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) 1939 Sidney Lanfield

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Holmes résout l’affaire du chien des Baskervilles, où les hommes à la tête de ladite lignée succombent à un chien venu tout droit de l’enfer. Rathbone est compétent en Sherlock dans ce premier opus, dont il reprendra le rôle treize autres fois. Belle maquette de manoir, belle lande tourmentée, une romance un peu trop facile (on se rencontre, on se plait, on se marie, tout ça en une semaine…). (vu en 2021)

10 mars 2021

Pale rider 1985 Clint Eastwood

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Un Pasteur vient en aide à un groupe de chercheurs d’or en lutte contre un puissant propriétaire. Clint est l’homme ultime dans ce western aux allures surnaturelles. Je n’ai jamais été totalement emballé par Pale Rider, il faut dire que tout n’est pas impeccable, que certaines scènes sont filmé vite fait, sans se prendre la tête, en cherchant à aller vite, notamment l’intrusion des hommes de Lahood dans le camps de ces bigots de chercheurs d’or en début de film. Clint n’a jamais réussi ce genre de scènes, qui sont juste là pour la narration. De même, il se débarrasse un peu facilement des députés, à la fin, à l’aide de quelques “trucs” trop simples. Et puis je trouve l’actrice qui joue l’adolescente trop âgée, trop grande, elle a un visage et une façon de bouger qui ne colle pas. Mais il y a aussi suffisamment de bonnes choses pour faire de chaque vision un petit plaisir, ces paysages d’automne magnifiquement photographiés, cette façon de laisser dans l’ombre les yeux de l’acteur, en n’en révélant qu’une infime lueur, ce qui l’aspect d’un spectre. Et le personnage lui-même est visuellement très travaillé et réellement excitant. Tout dans le scénario est là pour le mettre en valeur, Clint est l’homme ultime, il revient de l’au-delà, annoncé par les écritures, il a renoncé au monde et à lui-même, un Christ sombre qui troque la parole contre le six coups, champion des pauvres et des simples d’esprits, fléau des marchands et des âmes damnées. Pale Rider, c’est un concours de virilité où l’homme sans nom vainc sans gloire, et fait tomber toutes les femmes, d’ailleurs il se paye celle de son pote, (on se demande ce que ce dernier en dirait, tout dévoué qu'il est à son sauveur, mais bon). (vu en 2021)

10 mars 2021

Banquo's chair 1959 Alfred Hitchcock

banquo's chair

Pour résoudre une ancienne affaire de meurtre et confondre le coupable, un policier à la retraite organise un dîner pendant lequel il fera apparaître le fantôme de la victime. Savoureux, bien dialogué et rythmé, où les plus basses pulsions percent sauvagement sous la comédie l’espace d’un instant, quand le coupable craque enfin. Avec John Williams, qu’on retrouve à chaque fois avec plaisir. (vu en 2021)

10 mars 2021

Haut les flingues ! (City heat) Richard Benjamin

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Un flic et un détective privé, ex-collègues, enquêtent sur l’assassinat d’un gars qui voulait doubler les deux gros mafieux de la ville. Le début des années 80 n’ont pas toujours été tendre avec les artistes qui cherchaient à  se renouveler. Clint sort d’une série de films avec des hauts (peu) et des bas (trop) et semble s’y être perdu en route. Cette idée de comédie se déroulant pendant la prohibition (originellement écrite par Blake Edwards qui s’est fait virer, puis ré-écrite jusqu’à ce que ça plaise au Clint) était casse gueule sur le papier, déjà parce que la comédie n’est absolument pas son élément. Dès son apparition en flic avec imper et feutre on voit bien que ça ne va pas marcher. Il est relativement peu présent, laissant beaucoup de place à Reynolds qui fait beaucoup trop le pitre (à sa décharge, il paraît qu’il s’est pris une chaise en métal dans la gueule au début du tournage et qu’il a passé le reste sous médicaments). Le duo Eastwood / Reynolds est quand même une drôle d’idée, et le côté  buddy du film ne fonctionne d’ailleurs jamais. L’autre gros problème c’est ce script qui aligne les pires clichés du film de privé, sans parler des éléments de comédie bien balourds. On ne sourit même pas, on soupire, on ne le reverra pas. D’ailleurs on ne parle jamais de ce film, on dirait que personne ne l’a vu, ou que personne ne veut s’en souvenir. (vu en 2021)

10 mars 2021

Désir inassouvi (Hateshinaki yokubô) 1958 Shôhei Imamura

desir innassouvi

Une bande d’ex-soldat vient déterrer un baril de morphine se trouvant sous une boucherie dans un petit bled, enterré là dix ans plus tôt par leurs soins. Problème, ils sont un de plus que prévu, mais ne savent pas qui est l’intru tant ils ont du mal à se rappeler les uns les autres. Braquage, trahison, femme fatale, désir et cupidité sont au programme, c’est à qui sera plus malin que les autres, et ça pourrait bien être la séduisante Shima. Le film commence comme un western (le train qui arrive en ville, des inconnus qui se réunissent pour un mauvais coup, une broche en forme d’étoile pour se reconnaître) puis se poursuit en film de braquage avec option tunnel dans un ton de comédie noire. On n’est pas chez John Huston, ça improvise plus que ça ne planifie et on fait avec les aléas du métier, comme l’évacuation du quartier destiné à être démoli, ou cette tempête qui sort de nulle part. La bande de voleurs amateurs progresse tant bien que mal sur, ou plutôt sous, un sol mouvant, dans un chaos magistralement ordonné par Imamura. Troisième réalisation et premier grand film pour celui-ci, qui nous régale d'idées pertinentes et de plans larges magnifiques. Il fait preuve d’une distance empreinte de curiosité, et s’amuse des tentations et des obstacles qu’il met sur la voie de cette bande de marionnettes mûe par la concupiscence autant qu’il se désole de les voir tomber dedans. Un régal. (vu en 2021)

10 mars 2021

Le Moraliste (Il moralista) 1959 Giorgio Bianchi

moraliste

Augustino est secrétaire générale à l’organisation de la moralité publique, il est la terreur des patrons qui ne peuvent même plus mettre une paire de cuisses sur leur affiche pour vendre leur lessive, un comble ! Mais, apprend-on à mi-film, ce n’est qu’une façade car en réalité il est le king des bordels et des boîtes de strip, il se sert de sa fonction public pour tuer la concurrence et créer la demande. Amusante comédie qui vaut surtout par ses acteurs, Alberto Sordi en tête. Avec l’accorte Franca Valeri. (vu en 2020)

10 mars 2021

La maison des perversités (Edogawa Ranpo ryôki-kan: Yaneura no sanposha)

maison des perversités

Dans une pension, un voyeur épie, depuis le grenier, les ébats d’une riche bourgeoise. Adaptation de deux nouvelles d’Edogawa Rampo, Noboru Tanaka ne se soucie guère de construire une histoire qui tienne la route mais se concentre sur quelques scènes clefs, très perverses dans leur idée mais pas dans leur représentation qui demeurent assez sage pour un film pink, cependant il faut avouer qu’elles sont très belles et plus troublantes que ce que l’on trouve habituellement dans le genre, comme quoi ça se passe tout dans la tête. On est d’abord décontenancé par le manque d’accroche du récit et on essaie de recoller les morceaux (quelque chose comme : l’oisiveté engendre la perversité qui est une force qui corrompt tout ce qu’elle rencontre) mais si on arrive à lâcher prise il reste quelque chose d’assez capiteux. (vu en 2021)

9 mars 2021

Play it cool (Denki kurage) 1970 Yasuzô Masumura

play it cool

Yumi vit avec sa mère, entraîneuse sur le retour, plus une gêne qu’un atout pour le bar qui l'emploie, et son beau-père, une feignasse dont on sait qu’il faut s’en méfier dès qu’on le voit, d’ailleurs il viole sa belle fille quand maman a le dos tourné. Quand elle l’apprend, elle chope un couteau et fait des sushis avec ses entrailles (je suis con). Elle va en prison, Yumi doit bien gagner sa vie, alors elle suit les pas de sa mère. Mais elle est plus maline, elle joue son corps au poker, et elle sait jouer. Ça lui vaut une certaine réputation, elle attire l’attention d’un vieux riche et l’épouse. Quand il casse sa pipe elle s'arrange pour tomber enceinte et emporter l’héritage au nez et à la barbe de la famille du vieux. Encore Mari Atsumi pour un film qui est peut-être meilleur que The Hot Little Girl, en tout cas avec la même thématique. (vu en 2021)

9 mars 2021

La Femme aux cheveux rouges (Red-headed woman) 1932 Jack Conway

red-headed woman

Lil (Red pour les intimes) sait une chose, c’est que les hommes ne peuvent lui résister (on en est convaincu). Elle drague son supérieur, éjecte sa femme, l’épouse, puis séduit un riche associé de la compagnie, tout en s’envoyant le chauffeur de celui-ci… C’est évidemment une satire de l'hypocrisie de plus en plus évidente à mesure que l’on grimpe l'échelon social, et c’est très bien. Là où c’est génial, c’est dans cette façon très directe et en se passant de morale de parler de sexe en tant que moyen de parvenir à ses fins. Sans dénuder les actrices (ni les acteurs), sans langage grivois, tout en significations, le film est absolument torride. Jean Harlow séduit donc, et quand je dis séduit, je veux dire que c’est un missile à tête chercheuse qui accroche sa cible et ne la lâche plus. Une bombe quoi, et un très joli profil. Très chouette plan qui suit un bas de pyjama qui change de porteur. (vu en 2021)

9 mars 2021

Le Crocodile de la mort (Eaten alive) 1976 Tobe Hooper

crocodile de la mort

Un hotel tout pourri à côté d’un bordel dans une campagne paumée, un proprio qui nourrit son animal de compagnie (le croco du titre) avec ses clients qu’on imagine rares (quoique, le bordel…), après les avoir éventuellement découpés à la faux, non pas que le croco ait besoin qu’on lui mâche le travail, mais ça défoule. Il n’en faut pas plus à Tobe Hooper pour en faire une petite comédie d’horreur, car il s’agit bien d’une comédie. La fille qui meurt au premier tiers, la sœur à sa recherche, le motel avec le timbré, ça rappelle quelque-chose. On sent le soin apporté aux cadres, aux couleurs (le film a un look de bd) et de ce point de vue c’est excellent, mais pourtant on soupire, c’est assez plat, pas assez méchant je suppose, et Judd n’est pas Norman Bates. Tobe Hooper aurait quitté la production avant la fin. (vu en 2021)

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