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La Diablesse aux 1000 Visages

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9 mars 2021

The Hot little girl (Shibire kurage) 1970 Yasuzô Masumura

hot little girl

Midori est top modèle, son copain lui trouve des boulots dans le département marketing de son entreprise, mais lui demande aussi de coucher avec un gros client américain qui, sinon, ne signera pas de contrat. Là-dessus, des yakuzas la remarquent et pensent que ce serait une bonne gagneuse. Son père, poivrot et homme à tout faire du club de strip tease du coin, complique encore l’affaire. Avec Mari Atsumi, Masumura retrouve une actrice qui l’inspire et signe un bon film dont on reconnaît une des thématiques chères à l’auteur, à savoir la femme exploitée, qui n’existe que par le statut qui lui octroient les hommes, avant de retourner ce statut à son avantage………. Mari Atsumi, un corps et un tempérament, un style peu japonais, dont toute l’histoire dépend de la crédibilité, ne fait pas oublier Ayako Wakao (qui le pourrait) mais s’en tire très bien. Masumura ne se prive pas pour la filmer assez souvent en slip, et contrairement à la Wakao elle n’a pas besoin de doublure. C’est moins tragique, pas aussi fort, pas extrême comme les précédents grands films du gars, mais son style est toujours là, et il continue de tracer son chemin avec ce crû pas prétentieux et plaisant. (vu en 2021)

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9 mars 2021

Cemetery 2019 Carlos Casas

cemetary

Un homme habite seul dans la forêt tropicale, il se prépare à accompagner le dernier des éléphants jusqu’au mythique cimetière, tandis que des chasseurs voudraient bien mettre la main dessus. Un récit nourri au biberon des grands noms de l’imaginaire (tous dûment remercié au générique), tourné vers le cosmos, le voyage intérieur. Casas filme joliment la jungle (et l'éléphant) mais a bien du mal avec les acteurs, ceux-ci sont peu à l’aise, démunis, devant sa caméra. Le film, très conceptuel, fait partie d’un projet qui semble plus destiné aux salles d’expo qu’au salle de cinéma, ça se sent. (vu en 2021)

9 mars 2021

Infidèlement vôtre (Unfaithfully Yours) 1948 Preston Sturges

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Sir Alfred de Carter (s’il vous plaît), chef d’orchestre, soupçonne sa Daphné (Lady de Carter donc, c'est chic) de le tromper avec son valet de chambre (on compatit). Durant un concert, il imagine trois moyens de sortir de cette situation en sauvant son honneur, puis tente de les mettre en pratique. Bah oui c’est drôle, par moments, il y a de bonnes répliques, par moments, il y a le savoir faire du studio, mais deux choses au moins freinent l’enthousiasme (relatif) ressenti (par moment donc) : d’abord Preston Sturges n’impressionne pas vraiment (la séquence ou l’Alfred saccage son appartement m’a fait penser au frères Zucker), et il y a un problème avec Rex Harrison, il fatigue, il lui manque une certaine vulnérabilité pour nous mettre de son côté. (vu en 2021)

9 mars 2021

Le Retour de l'inspecteur Harry (Sudden impact) 1983 Clint Eastwood

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Ah, Clint à la réalisation de ce quatrième Dirty Harry, l’espoir renaît. Ben non, décidément la réputation de cette série vit au-dessus de ses moyens. Il y a les punch lines mythiques et… pas grand chose d'autre. Clint n’essaie jamais de se renouveler, de justifier la reprise de son rôle, il donne ce que le spectateur moyen est venu voir, pas plus, sert les dents et livre une caricature de lui-même. L'échec de Honkytonk Man n’a pas dû l'inciter à tenter du nouveau, et puis il faut bien remplir le tiroir caisse, mmh ? (vu en 2020)

9 mars 2021

Ça va cogner... (Any Which Way You Can) 1980 Buddy Van Horn

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Philo Beddoe suite. Il se remet avec sa Lynn, veut renoncer aux combats, mais une bande de businessman plus louches qu'un sénégalais devant l'usine, organisateurs de combats clandestins, le force à affronter leur champion (Walter Barnes, une armoire). Pas nécessaire, cette suite perd le ton décontracté du premier opus au profit d’un humour malheureusement lourd et navrant, Buddy Van Horn n’a manifestement pas le sens du gag, et Clint n’est de toute façon pas un acteur comique. Sondra Locke fait, bien, de la figuration. Suite et fin. (vu en 2021)

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9 mars 2021

9 songs 2004 Michael Winterbottom

9 songs

Toujours  prêt pour un film polisson, j'ai regardé 9 songs, une film qui raconte une histoire dense et profonde (un couple, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils niquent), un concept qui laisse sur le cul (ils baisent, ils vont voir un concert, ils baisent, concert…), des dialogues remarquables (-T’as sucré le thé? -Possible. -J’aime pas le thé sucré…). Vraiment bien placé pour la coupe du film le plus con du monde. Mais qu’est-ce que Winterbottom a voulu faire au juste ? Un Sex drug and rock’n’roll arty ? A l’arrivé c’est plutôt porno ligne de coke et variété. C’est moche, très mal filmé, les personnages sont épiés dans tous les sens, littéralement mis à poil, pouratnt on en voit rien. On pourrait rire de ce truc si prétentieux si on ne s’emmerdait pas autant (ah, ils remettent ça... c’est quelle heure ? oh putain encore une chanson…). (vu en 2021)

9 mars 2021

Honkytonk man 1982 Clint Eastwood

honkytonk man

Red Stovall, chanteur de country connu dans le milieu, mais pas plus loin, embarque son neveu sur la route de Memphis pour ce qui sera sa dernière chance de percer. C’est un film sobre et assez tendre de la part de Clint (d’autant plus qu’il caste son fils dans le rôle du neveu) qui renoue avec la veine intime de Breezy. Récit d’initiation et de transmission, il initie son neveu à la bière, au vol de poulailler, aux femmes  (il l’emmène au bordel), aux bouges mal famés où l’on joue du jazz, etc.,bref bien mieux que d’aller ramasser du coton avec papa et maman. Clint clame son amour pour la musique qui abolit les distinctions de race, pour les petites gens, et pour l’incorrection. Une bonne partie du film est plongée dans le noir d’où émerge des teintes terres et ocres, disant peut-être ainsi que l’essentiel reste dans l’ombre, ne peut être filmé. C’est peut-être avec Honkytonk Man qu’il livre pour la première fois un film qui revendique à ce point un certain classicisme, mais aussi un goût pour le mélodrame, que je suis moins sûr d’apprécier chez lui. Cette réserve mise à part, l'humilité dont il fait preuve fait d’Honkytonk Man un beau morceau. (vu en 2021)

27 février 2021

Les hommes, quels mufles! (Gli uomini che mascalzoni) 1932 Mario Camerini

les hommes, quels muffles

Bruno fait la cour à Maruccia (“Beauté… tu me plais beaucoup”, simple). Elle est vendeuse dans une parfumerie, son père conduit des taxis la nuit et la réveille chaque matin avant d’aller aux plumes. Il est mécano, mais il n’a pas la thune pour s’acheter une voiture. Ils se plaisent, mais ils vont aller de quiproquos en malentendus avant de se comprendre. Charmante comédie romantique alerte et légère comme tout, mais pas si frivole qu’elle n’en a l’air, le film évoque le problème du chômage et plus généralement de la difficulté de mener sa vie dans cette Italie en ce début des années trente. Vittorio de Sica fait l’acteur as Bruno (il était quand même beau garçon), Mario Camerini assure (le montage de l’accident, pas mal). Le vrai plus du film est de sortir dans la rue, on reconnaît instantanément Milan (ça a pas beaucoup changé finalement), on visite la foire, et en prime on fait une virée sur le Lac Majeur, que demande le peuple ? (vu en 2021)

27 février 2021

Le Sens du devoir (Wong ga jin si) 1986 David Chung

le sens du devoir

Michelle, fliquette de Hong Kong, à l’aide d’un agent de sécurité et d’un policier japonais, abat des gangsters dans un avion. Les frères d’armes de ceux-ci sont pas contents. Sorti sous le titre anglais Royal Warriors, connu aussi par le titre Police Assassins, par la suite devenu In the Line of Duty, alors que In the Line of Duty 2 (connu comme Yes Madam! Ou Police Assassins 2) est sorti un an avant, référencé sur IMDB sous Police action... il faut suivre, mais ça n’a pas vraiment d’importance. Dieu sait que j’aime les films où les filles tabassent, spécialement ceux de Hong Kong dont l’énergie n’a pas d’équivalent. Et ça tabasse ici, mais ce que le reste est con… L’histoire prétexte n’a aucun intérêt, Michael Wong et sa tête de mignon nounours est à gifler (il a ses fans cependant), on nous fait le coup de la famille qui meurt dans l’explosion d’une voiture piègée sous l’oeil du mari (le flic jap’), juste après un gros plan sur les yeux de la petite fille (ces Hongkongais n’ont peur de rien). Bref on ouvre grand les yeux devant les trois ou quatre grosses scènes de coups de pied dans la gueule, et on soupire le reste du temps. Des propos qui vont me discréditer devant les fans purs et durs du cinéma HK, je le sens. (vu en 2021)

27 février 2021

Sept morts sur ordonnance 1975 Jacques Rouffio

Sept morts sur ordonnance (1975) (Jacques Rouffio) 1080p FR

Le docteur Brezé est peu à peu victime des manœuvres pernicieuses du patron d’une clinique privée qu’il refuse de rejoindre, tout comme l’a été un collègue quelques années avant lui. On est dans un cinéma français estampillé années septantes qui veut dénoncer les travers de la société, comme le pratiquait Costa Gavras, ici la médecine comme business. C’est assez maladroit, tant dans ce montage parallèle dont on questionne l’utilité (il n’y avait pas besoin du segment avec Depardieu pour appuyer le propos), que dans cette mise en scène qui loupe beaucoup de choses (les meurtres, très mal foutus) et ne réussit rien (dur de se rappeler d’une scène qui se démarque), ces personnages secondaires guère intéressants (les épouses notamment). Tout ça a mal vieilli. (vu en 2021)

27 février 2021

Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (Bring me the head of Alfredo Garcia) 1974 Sam Peckinpah

alfredo garcia

Benny s’embarque dans une drôle d’histoire : rapporter la tête d’un péon qui a déshonoré un boss mexicain en mettant sa fille en cloque (ben ouais ça se fait pas quoi). Benny prend donc la route avec sa copine Elita pour un voyage qui devait être facile, vu que le mec est déjà mort et enterré. Au programme, dynastie à l’honneur bafouée, tueurs au look de businessman véreux (comme un texan qui voudrait ressembler à un couturiers italien), anti héros fatigué, dans une épopée violente et désespérée se déroulant dans un vieux mexique poussiéreux, antichambre du nouveau monde. Benny est un fils de pute qui a choisi la liberté de mener sa vie comme il l’entend, malheureusement elle est hors de prix. Tout est foutu, tout est joué d’avance, il ne reste plus qu’à partir dans un geste empreint d’individualité, de liberté et de romantisme fiévreux. Il y a de sacrées gueules dont quelques-unes bien antipathiques, une certaine idée de la virilité, le constat d’un monde qui n’a plus aucune chance face au capitalisme, un Mexique merveilleusement bien filmé, le poids des morts qui tombe au ralenti. Le film devient hallucinant au moment où Benny sort de la tombe d’Alfredo, le cadavre de sa copine dans les bras, puis se lance sur les traces de ses tueurs, la fameuse tête entourée de mouches sur le siège passager. Benny le cabossé est de la pire espèce, et Peckinpah sait le rendre tendre et attachant. Sacrée ballade. (vu en 2021)

27 février 2021

La Cérémonie 1995 Claude Chabrol

la cérémonie

Sophie est la nouvelle bonne chez les Lelievre (!). Bosseuse, taiseuse et analphabète, elle se lie avec Jeanne, la postière du village, qui ne peut pas blairer cette famille de Bourgeois. C'est la description subtile des mécanismes pernicieux qui perpétuent ce système de classes sociales et qui aboutissent à ce fais divers criminel. Les Lelievre ne sont pas méchants, juste privilégiés, Sophie et Jeanne sont certes défavorisées mais ont également leurs zones d’ombres, les deux camps connaissent leur place et leur rôle et s’y conforme sans les remettre en question (leur rapport à la TV est significatif : les emissions debiles pour l’une, la culture consensuelle pour les autres). Même quand les Lelievre se veulent  gentils, ils occupent la position de dominant et ne manquent jamais de rappeler à Jeanne sa position (c’est quand même la bonne, merde). D’autre part, cette dernière n'est jamais montrée comme une victime des Lelievre, elle n’est pas une oie blanche et Chabrol évite d’en faire un personnage auquel on s’identifie, s’il y a victime alors ils le sont tous. Bon film, on note au passage la très bonne direction artistique, les décors et accessoires de la maison des Lelievre. (vu en 2021)

27 février 2021

Faux-semblants (Dead ringers) 1988 David Cronenberg

faux semblants

Les frères Mantle, vrais jumeaux et doc gynéco, partagent toutes leurs expériences comme un seul homme, les femmes aussi donc. L’un des deux tombe amoureux d’une actrice, et initie ainsi la lente désintégration de leur entité. Jusqu’ici c’est en violentant la chair que David Cronenberg rendait visible les dérèglements de l’esprit (sauf dans le moins personnel mais néanmoins excellent Dead Zone). Dead Ringers opère un virage en se passant de de la métaphore gore (la scène du rêve, comme signature du Cronenberg première période, semble de trop) et affirme son goût du drame. C’est encore une fois une femme qui sera l’instrument de la perte des hommes, et c’est encore la chair qui est le chemin vers la psyché des personnages (la femme aux trois utérus, Elliot qui propose un prix de beauté… intérieure, Bev qui « ouvre » Elliot pour retourner en lui…), de même la médecine n’est pas seulement utilitaire mais devient oeuvre d’art (les instruments exposés dans une galerie, les blouses rouges pendant l’opération, comme une représentation théâtrale). Bref, si les cerveaux n’y explosent pas (encore que), c’est toujours aussi barré. Et puis j'ai un faible pour Geneviève Bujold. Glaçant et passionant (vu en 2021)

24 février 2021

La Rage du tigre (Xin du bi dao) 1971 Cheh Chang

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La popularité de Lei Li, jeune éphèbe épéiste, s'accroît de jour en jour, à tel point que le vieillissant et fourbe Lung pourrait perdre la place privilégiée qu’il occupe dans la communauté. Il piège Lei li et, pour une question d’honneur, le force à se couper le membre. Désormais moqué et humilié, il retrouve le désir de vivre au contact du beau Feng. Ce dernier se fait piéger à son tour et, après s’être fait attacher, finit carrément en deux morceaux. C’en est trop, Lei li, chaud bouillant, va décimer l’entourage de Lung et, improvisant une technique pour pallier à sa virilité perdue, nique le vieux maître. Je crois que c’est le premier film de la Shaw Brothers que j'ai jamais vu, le revoir aujourd’hui permet de confirmer que c’est une pièce de choix. Chang Cheh ne s'intéresse pas vraiment aux arts martiaux et n’en fait pas la promotion, ce qui l’intéresse c’est la violence exacerbée des sentiments amoureux, et un certain fétichisme du corps masculin sacrifié. Son indifférence à l’égard du sexe opposé est manifeste, il faut voir Lei Li retrouver joie et sourire, enlaçant son nouveau copain avec son bras restant, plongeant ses yeux dans les siens, alors que la belle Pa Hsiao se contente de la manche vide qui jadis contenait le membre amputé. Le film fait une belle utilisation des décors, tout est artifices et symboles. Les chairs s’ouvrent et le sang coule dans un festival de couleurs. Le désir (de vengeance...) monte lentement en Lei Li et explose dans un final cathartique. Ti Lung et David Chiang sont beaux comme des dieux, Chang Cheh filmant magnifiquement le regard féminin du deuxième. Un film vraiment suberbe qui explose le wu xia pian, avant que Tsui Hark ne s'en occupe à son tour en 1995. (vu en 2021)

24 février 2021

Tout simplement noir 2020 John Wax, Jean-Pascal Zadi

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Jean-Pascal, aspirant acteur, organise une marche pour affirmer l’identité noire en France  et accessoirement pour faire décoller sa carrière. Il rencontre différents acteurs de la communauté. Si elle est présentée comme divisée, elle a le mérite de produire une comédie française populaire sans la médiocrité qui la caractérise habituellement. C’est pas du Lubitsch, c’est quand même une suite de sketchs, Zadi arrive à camper un personnage lunaire et attachant. (vu en 2021)

24 février 2021

Antoinette dans les Cévennes 2020 Caroline Vignal

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Antoinette est la maîtresse de la petite Alice et de son papa aussi, eh oui. Quand au début de l’été il lui annonce qu’il part en rando en famille, elle ne réfléchit pas deux secondes et part sur ses traces, avec l’âne Patrick comme fidèle compagnon de marche. L’occasion de remettre en question sa vie sentimentale… Ça ne révolutionne rien mais cette humble comédie aux accents westerniens inattendus est bien troussée. (vu en 2021)

24 février 2021

Chanson pour l'enfer d'une femme (Onna jigoku uta: Shakuhachi benten) 1970 Mamoru Watanabe

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Une femme hors la loi pas manchote au sabre, un bouddha tatoué dans le dos, défend sa peau face à l’adversité. Évidemment, un film qui s’annonce comme un hybride de pinku et de chambara, on ouvre un oeil intéressé. Malheureusement ce n’est que promesses non tenues, tant il échoue dans les deux camps. Le script a l’air d’avoir été écrit en deux minutes entre deux coupes de saké, les scènes de combat sont évacuées avant d’avoir eu le temps de dégainer, les passages d’action horizontale sont sans intérêt, bref cette recette à base de sabre, de chair, de vengeance et de mystique bouddhique tombe loin de ses ambitions. Dommage, d’autant que la photo est assez belle, et l'héroïne atypique. (vu en 2021)

24 février 2021

La Barrière de chair (Nikutai no mon) 1964 Seijun Suzuki

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Ou la porte de la chair en japonais, nuance. C’est pas la joie dans les bas quartiers de ce Japon d'après-guerre. Une bande de prostituées défendent leur territoire bec et ongle et punissent toutes celles qui dérogent à leur règle (on ne couche pas gratis). Arrive un malfrat, ex soldat tout en muscles et présence physique, qui fragilise l’équilibre du groupe. Suzuki a dit " pour moi, la recherche visuelle est plus importante que le récit " , on s’en doute en voyant cette Barrière de Chair visuellement enthousiasmante. Le récit tient la route et n’est pas encore déconstruit comme dans d’autres œuvres à venir, mais on sent que Suzuki s’en balance, c’est le style qui l’importe, et du style il en a ! Qu’on se rappelle les mêmes quartiers dans Chien Enragé, ceux de Suzuki sont colorés comme dans West Side Story, on y sent la pulsation de la vie et du désir, la misère est éclipsée par l’appel de la chair, dont le corps de Joe Shishido est l’ultime expression (“la bouffe et I'amour, c'est tout ce qu'on a”, dit-il); même les asphalteuses y succomberont. On est conquis par la vigueur de l’ensemble, par ces scènes qui fonctionnent comme des décrochages, par l’inventivité de suzuki, par l’utilisation géniale des décors, par ce débordement d’idées, et on en sort avec une vrai pêche. (vu en 2020)

24 février 2021

Sophia Antipolis 2018 Virgil Vernier

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On suit différentes personnes sans plus de liens entre elles que ce pôle high tech où elles résident, et les activités douteuses auxquelles elles s’adonnent comme pour donner un sens à leur vie mais qui soulignent surtout leur désarroi (groupe qui prône la fin de notre monde et l’avènement d’un nouveau, citoyen qui s’organise en milice, pfff). Ça pourrait donner l’impression que ça participe d’une démarche documentaire, hors il n’en est rien, Vernier ne filme jamais la vie de cette cité, il distille des éléments de réel pour arriver à un imaginaire sombre et poétique. C’est bien de notre époque et de notre monde dont il s'agit, chaque situation à ses racines dans un vécu (certaines semblent vraiment trop difficiles à imaginer) mais tout cela est déréalisé, et on se demande jusqu’à la fin où Vernier veut en venir. La cité est sans vie, les habitants sont des figures qui ne s'appartiennent plus, vendues, exploitées, utilisées. Il y a deux personnages au traitement plus classique, les seuls auxquels on peut s’identifier; d’abord la sévère victime d’un incendie qui a toutes les raisons du monde de s'apitoyer sur son sort mais qui ma foi prend les choses du bon côté malgré son visage défiguré, ses oreilles en plastique et ses doigts en moins (un peu le négatif de ce petit monde où de belles femmes se font refaire les seins), et cette jeune fille vers laquelle le film converge, seul personnage dont Vernier nous laisse entrevoir, par une voix off, l’intériorité. Cadres, photos, mise en scène et direction d’acteur sentent la maîtrise, le film est très beau sans jamais être esthétisant. (vu en 2021)

24 février 2021

L'Emprise (The Entity) 1982 Sidney J. Furie

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Un démon invisible, costaud et lubrique prend une jolie mère de famille pour proie et la viole régulièrement. Ça tourne vite en affrontement entre psychiatres (les attouchements de son père, la peur du sexe et des hommes, bref une folle) et parapsychologue (´tain les gars, rassemblez les instruments, on en a trouvé un costaud là). L’existence du démon est acquise mais cette double lecture donne de l’épaisseur à cette histoire. Barbara Hershey trouve le ton juste pour son personnage et met tout le monde dans sa poche. À défaut d’une inventivité folle, Sidney J. Furie fait preuve d’efficacité et bien qu'on se dise souvent qu’untel aurait mieux tiré partie de telle scène, son film tient bien la route. (vu en 2021)

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