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La Diablesse aux 1000 Visages

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18 novembre 2020

Sex hunter (Sekkusu hantâ: Sei kariudo) 1980 Toshiharu Ikeda

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Miki la croquignolette petite ballerine est intégrée plus ou moins malgré elle dans l’école de danse de Madame Akiko, où on enseigne autre chose que le ballet. Elle n’oppose que peu de résistance… Une histoire cul-cul, preuve que de jolies femmes filmées (plutôt bien) en train de faire la chose peut être ennuyeux. Je crois que le sbire d'Akiko dit à Miki que l'on a oublié que notre zone la plus érogène est le cerveau, tu parles Charles ! Guère plus intéressant qu’un film X, la faute à un récit à la histoire d’O mince comme un string. Notons un usage du coca cola dont on ne s’est jamais douté (je savais que c'était bon pour les maux de ventre, mais là...). Toshiharu Ikeda fera mieux avec Angel Guts : Red Porno un an plus tard, puis, mais c’est une autre histoire, avec Evil Dead Trap. (vu en 2020)

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18 novembre 2020

La Résidence (La Residencia) 1969 Narciso Ibáñez Serrador

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Un pensionnat pour jeunes filles difficiles au XIXème siècle, des disparitions mystérieuses, sadisme, inceste et sexualité inhibée, voilà pour les ingrédients prometteurs. Corsets trop serrés, tension sexuelle et décor gothique, le réalisateur arrive à installer une atmosphère qui fonctionne. Lilly Palmer en directrice sévère qui cache ses pulsions incestueuses et la furie Mary Maude au jolie minois (quand elle te regarde, on dirait qu’elle veut t’attacher au radiateur) sont indéniablement les points forts du film. Il y a des bonnes idées : les chemises qui rappellent les uniformes nazis, les conduits d’aérations et le grenier où s’expriment les pulsions refoulées, et quelques scènes très réussies, comme la douche bien sûr. On note l'élégance dont fait preuve Serrador et on sent le sous texte, on est bien loin du film d'exploitation. On pense à Psychose, évidemment, et à Suspiria, bien que La Résidence ne s’élève jamais au même niveau. On ne s’ennuie pas, mais on peine à s'impliquer, d’abord la pauvrette Cristina Galbó ne fait pas le poids face au deux suscitées, et le scénario à tendance à faire du sur place, et échoue à rassembler en un tout ses éléments épars. Il y a enfin quelques maladresses flagrantes, comme le retournement du personnage joué par Mary Maude, incompréhensible. (vu en 2020)

15 novembre 2020

Confession d'une épouse (Tsuma wa kokuhaku suru) 1961 Yasuzô Masumura

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La belle Ayako, son mari et son supposé amant font de l’alpinisme, ils décrochent, Ayako coupe la corde qui retient son mari et celui-ci s’écrase plus bas. Elle est accusée de meurtre. Masumura passe le piège du film de procès aisément, en montant celui-ci avec des flash-backs de l’accident, de la vie d’Ayako depuis la rencontre avec son mari, et des scènes en dehors de la salle de procès. Excellemment mis en scène et joué (Wakao, sublime, je l’ai déjà dit ?), l’histoire dépasse le simple thriller. Ayako a-t-elle tué son mari ? Évidemment, remarque elle n’avait pas beaucoup le choix, et elle a sauvé sa vie et celle du jeune homme. Ce dernier était-il son amant ? Ben non mais il ne va pas tarder à le devenir, c’est écrit depuis le début (l’aurait mieux fait de rester avec sa fiancée, l’Ayako n’est pas une femme à marier). Tueuse, femme fatale, amoureuse, courageuse, victime, encore un rôle de femme ambivalent, entourée de mâles dont le sexe dit fort ne sort pas grandi, c’est sûr. Décidément Masumura est grand, ses films s’inscrivent toujours dans un genre précis, ils n’ont pas la prétention d’être définitifs, mais sont menés d’une main sûre et au-delà de leurs propos, toujours pertinents, ils sont simplement impeccables. De quoi donner envie de tous les voir... (vu en 2020)

15 novembre 2020

Baisers volés 1968 François Truffaut

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Antoine Doinel se fait virer de l’armée, va d’un petit métier à l’autre (les métiers chez Truffaut, encore…), d’une femme à l’autre, de la putain à la bourgeoise mariée… On comprend aisément pourquoi la moitié des spectateurs masculins (toutes les femmes aiment Truffaut) n’aiment pas ce film. En 1968, il nous conte une futile  histoire d’embourgeoisement, et en plus il nous met du Charles Trenet dessus. Pas de problème en ce qui me concerne, j’aime bien cette histoire désuète (le style lui ne l’est pas), voir même ce refus de l’actuaréalité (c’est bien pratique de fabriquer ses propres mots), et le jeu “à côté" de Léaud (et sa façon de remonter sa mèche). Antoine Doinel, ce délicieux égoiste comme dit ma femme, ce héro. (vu en 2020)

15 novembre 2020

Le visage d'un autre 1966 Hiroshi Teshigahara

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Un psychologue conçoit un masque pour un gars défiguré suite à un accident. Ce dernier doit lui faire un rapport journalier de son expérience. Méconnaissable, il se met en tête de re-séduire son épouse. Parallèlement, une jeune fille au visage défiguré du côté droit, vit ses derniers jours avant son suicide. J’aime bien ce cinéma japonais des années 60 qui mêle avant-garde et questions existentielles. On y trouve pêle-mêle de la sculpture, du design, de la musique expérimentale, du collage, sans que ce soit foutraque. Les personnages aiment y réfléchir tout haut. Si les expérimentations sont intéressantes, le meilleur moment est plus classique, quand notre homme, avec son nouveau visage, drague sa femme (très bonne Machiko Kyô). Et sinon, à quoi donc réfléchissent-ils ? Quelque chose comme : le visage n’est-il qu’un masque ? Qu’y a-t-il dessous ? Peut-être aucune trace d’individualité, dans ce cas le masque ne nous définit-il pas ? En perdant son visage, notre homme n’a-t-il pas perdu son humanité ? Sa femme lui fait remarquer qu’elles, les femmes, portent un masque en permanence, en signe d’humilité… Sans doute moins abouti que La Femme des Sables, mais très stimulant.

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12 novembre 2020

Passion (Manji) 1964 Yasuzô Masumura

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Une femme raconte son histoire à un homme aux airs de professeur (qui est-il ? Tanizaki lui-même ?) : Sonoko, c'est d'elle qu'il s'agit (Kyoko Kishida, La Femme des Sables) tombe raide dingue amoureuse de Mitsuko (Ayako Wakao, jolie coupe de cheveux), belle manipulatrice qui l’entrainera au bord du précipice. Masumura remet ça, a savoir une femme qui par sa beauté subjugue son entourage et l’entraine vers sa perte. “Comment est-ce possible d’avoir un corps aussi superbe ? Pourquoi m’avoir caché si longtemps cette pure merveille ? C’est trop ! J’ai envie de te tuer !” s’exclame Sonoko après avoir prié Mitsuko de se déshabiller. Évidemment, il n’est jamais clair si Mitsuko est bourreau ou victime, les deux sans doute. Masumura n’a cure d’ancrer son récit dans un quelconque réalisme, le film est tissé de l’obsession du réalisateur pour le corps féminin, dépositaire de la plus grande beauté qui soit et source des plus grands tourments. Ayako Wakao est comme d’habitude impériale, notre regard scrute chaque courbe de son anatomie (quelle nuque, quelles épaules !), Kyoko Kishida, par contraste, est toute en bouche, grands yeux et extrême sensibilité. Le film est un écrin pour les deux actrices. Comme Sonoko devant sa maîtresse, on s’écrit qu’il est scandaleux de faire des films aussi beaux. (vu en 2020)

12 novembre 2020

Only god forgive 2013 Nicolas Winding Refn

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Bah, résumer l’histoire n’a pas beaucoup de sens, disons qu’on y trouve un policier façon ange exterminateur (Vithaya Pansringarm, vu dans Godspeed, le genre qui rigole pas aux blagues), d’un beau gosse qui a du mal à s'affranchir de sa castratrice de môman, et de cette dernière, donc, Kristin Scott Thomas en blonde aussi vulgaire que peroxydée (carrément pas reconnue). On retrouve l’univers dernière façon de NWR, qui me convient parfaitement, c’est poseur, beau, inégal, chaque scène doit être forte, ça prends les codes narratifs usuels à contre-pied, l’intuition, ou le subconscient, étant aux manettes du récit, ça n’a peur de rien et ça a tendance glisser entre les doigts quel que soit le bout par lequel on le prend. On dirait que le film est fait pour plaire aux fans et emmerder les autres. L’immersion en Thaïlande est très réussie. Et la musique ! Du coup j’ai téléchargé le CD. C’est mieux que Drive, bien sûr. (vu en 2020)

10 novembre 2020

L'Ange rouge (Akai tenshi) 1966 Yasuzô Masumura

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L’infirmière Sakura Nishi est envoyée au front, pour soigner les blessés nippons, pendant la guerre sino-japonaise. Elle se donnera corps et âme à sa tâche, offrant un réconfort charnel malgré elle à un soldat, puis volontairement à un autre, amputés des deux bras (pas pratique, comme il le remarquera bientôt…), s’offrant enfin au docteur Okabe dont elle tombe amoureuse. Il n’y a pas vraiment de place pour la psychologie, les motivations de l’infirmière restent obscures et peu importantes, de même le film ne cherche pas le réalisme, cette histoire est plutôt un pretexte pour Masumura d’allier à nouveau sexe et mort, passion charnelle et destruction, en un engrenage fatal. Contrairement à Tatouage sorti la même année, la femme de l’ange rouge n’est pas une mante religieuse qui pousse les hommes vers leur fin, bien qu’elle s’en fasse le reproche, elle a au contraire quelque chose de christique, mais reste une femme animée par le désir d’être aimée et à un rôle centrale dans la destinée de ces trois hommes. En somme, l'infirmière Nishi réunit la sainte et la putain. Le contraste entre les scènes de boucherie et cette femme toute de pureté (l’uniforme, la croix, le visage) et de sensualité (le corps sous l’uniforme) est saisissant. Au milieu des décombres et des corps mutilés, Ayako Wakao rayonne littéralement, le noir et blanc semblant là pour mettre en valeur son uniforme (elle est si parfaitement éclairée que la lumière semble émaner d’elle). Masumura compose ses cadres avec un soin d'esthète, chaque photogramme est une merveille. C’est ce qui en fait un film troublant, on y voit des bassines de membres arrachés et d’autres joyeusetés du même genre, et c'est insolemment beau. (vu en 2020)

9 novembre 2020

Edmond 2005 Stuart Gordon

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Edmond pête les plombs, il en a ras le bol de sa femme, de son boulot, frustré, malheureux, il largue tout et s’embarque pour une nuit sans retour. Pourquoi pas ? A mon avis l’ami Edmond a surtout besoin de s’envoyer en l’air, comme lui suggère cet inconnu dans un bar. Il va d’abord déchanter, tout le monde le prend pour un guignol et n’est intéressé que par son fric. Il faudra qu’il devienne un meurtrier pour qu’il éprouve enfin l’exaltation d’être en vie. Ouais. Il y a un drôle de discours sur l’aliénation de l’homme blanc, en opposition au black qui, refusant de travailler, de jouer le jeu, serait plus libre. Ou quelque chose comme ça. Vraiment ? On suit avec un certain intérêt le voyage d’Edmond au bout de la nuit, jusqu’à ce que le film, dans son dernier acte, quitte le premier degré et se mette à ressembler à une pièce de théâtre off et arty, dans une fin complètement ratée. Mamet est à l’origine de ce mauvais scénario, on retrouve d’ailleurs ses complices habituels (Macy, Montegna, Pidgeon). Stuart Gordon vient du théâtre, ce n’est donc pas si surprenant que ça de le retrouver dans la bande. Et si je continue à m’intéresser à lui, au moins pour sa crudité, et sa façon franche de mêler sexe et horreur, je pense de plus en plus qu’il n’est décidément pas un bon réalisateur. (Vu en 2020)

9 novembre 2020

Le Jeu de la dame (The Queen's gambit)

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L’ascension de Beth Harmon au top des échecs mondiaux, dans les années 60, et de son addiction aux p’tites pilules vertes et bientôt aux bouteilles de rouge directement au goulot. D’abord je dois dire que c’est agréable à suivre, comme un paquet de m&ms, c’est pas très bon mais on le fini avant de s’en apercevoir. Sans doute grâce aux décors vintage parmi lesquels on se promène comme dans un jardin botanique, c’est pas the real thing mais la ballade est sympa et ludique. Mais surtout grâce à Anya Taylor Joy, magnétique comme dit l’autre (l’épisode 1, où elle n’apparaît pas plus de dix secondes, est le moins bon). Après il faut reconnaître que ça ne parle pas de grand chose (la condition des femmes et tout ça, d'accord…), le série annonce ses intentions, mais ne développe rien, reste en surface, sans surprise (voir le résumé ci-dessus, tout est là). Bref, un joli flacon.

Et les échecs dans tout ça ? Je précise que je joue, pas bien, mais beaucoup. On sait que ce n’est pas simple de filmer une partie, que la plupart de celles que l’on voit au cinéma sont ridicules, du point de vue du joueur (il n’y a qu’un bon film sur le sujet à ma connaissance, à savoir La Diagonale du Fou). Ici, admettons qu’ils ont fait de gros efforts de vulgarisation et qu’ils arrivent à rendre la chose sexy, quitte à en rajouter dans le spectacle (en réalité, on ne joue pas aussi vite, et les joueurs ne se regardent pas après chaque coup façon prends ça dans ta gueule, nabod). Seulement cette vulgarisation, justement, donne trop souvent l’impression qu’on énumère le petit lexique échiquéen pour les nuls (on parle des ouvertures dans l’épisode 1, du blitz dans le 5, etc.) et voilà tout. Enfin si ça donne envie à quelqu’un de jouer c’est déjà quelque chose. Je ne pense pas qu’on puisse montrer les échecs au cinéma (regarder une partie si on n’est pas joueur soi-même, c'est plus ennuyeux qu'un Rivette (j'ai vu Merry-go-round il n'y a pas longtemps...)), mais on peut certainement montrer ce qu’est un joueur professionnel, et la série évite soigneusement de le faire, le noble jeu est réduit à un rôle décoratif, comme les robes de Beth, comme les décors dans lesquels elle évolue. (Vu en 2020)

7 novembre 2020

L'Homme qui aimait les femmes 1977 François Truffaut

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J’avais un très bon souvenir de ce Truffaut et c’est avec joie que j’accueillais cette version HD diffusée sur Arte, en attendant le bluray. On est d'abord un peu perplexe devant ce récit éclaté, qui ne prend guère la peine d’apporter du liant entre ces “épisodes”, ces effets trop voyants (ces jambes de femmes en surimpression) et ces femmes un peu trop faciles (sûr qu’aujourd’hui, bref…). Mais très vite le portrait de cet homme l’emporte, entier, assumant son obsession, sa solitude, sa blessure, et le film d’apparaître très personnel, peut-être le plus intime et le plus truffaldien de son auteur. Ça n’était sans doute pas évident de se livrer ainsi, sans vulgarité, sans voyeurisme ni autosatisfaction. Notons qu’on ne suit Morane qu’avant et après  mais jamais pendant la chose (a une exception près, inattendue, qui n’en semble que plus sulfureuse). On ne peut qu’être du côté de Morane (aussi sombre et triste soit-il), sinon de qui d’autre ? Notons au passage les éléments immédiatement reconnaissables : la mère, le petit chat devant la porte de la chambre, le drôle de métier, et Morane lui-même, en extension de son personnage dans La Mariée était en noire… (vu en 2020)

7 novembre 2020

King Kong 1933 Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack

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De revoir le King Kong de 1933, de loin le meilleur (l'unique ?), que j’ai toujours adoré, ça donne quoi ? C’est d’abord un excellent film d’aventure, la jungle y est très belle (la jungle en film, un vrai sujet de thèse), de nombreux plans tirant parti des jeux d'échelles, maquettes, incrustation et fonds peints (?) composant des plans superbes qui assurément ont une bonne place dans notre imaginaire, leur pouvoir de sidération ayant changé avec le temps vers une poésie désuète mais toujours chargée d’un charme et d’un pouvoir de suggestion intacte. En d’autres termes, le film n’a pas vieilli et s’est même sûrement bonifié. Profitons-en pour glisser que la mise en scène est discrète, subordonnée aux nombreux défis techniques, à la direction artistique, ce qui fait de King Kong autant un film de Cooper et Schoedsack que de Willis O'Brien, un film de collaboration et de producteur, et pas n’importe lequel puisqu’on c’est Selznick himself. Le film est joliment érotique, c’est connu, Fay Wray y est finalement plus objet que sujet, objet du désir et de la perte de Kong, qui n’est pas le monstre mais le véritable héros du film. Film qui reste assez direct, ne s’embarrassant pas de subtilité et surtout pas de longueur, ce qui sied bien à son sous texte, et c’est précisément lui qui l’élève au delà du blockbuster de divertissement qu'il devait être alors : l’annihilation de notre sauvagerie originelle, primitive, dans son acceptation la plus large, destructrice donc, mais aussi siège de notre instinct, de notre entièreté, par la civilisation, dans ce qu’elle a de plus discutable (technologie, destruction de masse, spectacularisation de la société). Kong apparaît donc comme le dernier réceptacle d’une part de nous-même à jamais perdu. Nostalgique. (vu en 2020)

4 novembre 2020

The Slave widow (Dorei mibôjin) 1967 Mamoru Watanabe

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Mitsuko habite une belle villa dans un paysage enchanteur. Elle apprend le décès de son mari, un homme d’affaire criblé de dettes, et fait la connaissance de Kito, un de ses créanciers, qui va reprendre le business et toutes ses dettes, ainsi que la villa. Il fait comprendre à la belle Mitsuko que si elle sait se montrer peu farouche, elle pourrait la conserver et ne pas se soucier de son avenir financier. Sur cette trame très simple, Mamoru Watanabe trousse un petit film pas désagréable. C’est un pinku eiga, donc l’histoire est subordonnée aux scènes obligatoires d’action horizontale (limitées ici aux préliminaires). On constate qu’en 1967, Naomi Tani savait déjà s'abandonner aux plaisirs de la chair comme personne, mais ne donnait pas encore dans la corde et le fouet. Il y a d’autres personnages, le fils de Kito et sa fiancée, la servante toute mignone de Mitsuko, plus là pour pour la chose que pour développer le récit. Mis à part les scènes érotiques, finalement pudiques et joliment emballées, on peut également voir quelques beaux plans de Mitsuko, les cheveux détachés , au bord d’un lac où, dit-on, une princesse se serait donnée la mort. Elle y évoque un fantôme (japonais) et donne ainsi au film son côté mélancolique et ambivalent. En effet, Mitsuko est-elle simplement le jouet des hommes, ou est-elle possédée par un démon qui la pousse à la luxure, comme le prétend Kito ? N’avoue-t-elle pas elle même que sa tête dit non mais son corps dit oui ? Sans aller plus loin, cette lecture enrichi le film qui, sans ça, aurait été un peu terre à terre. (vu en 2020)

4 novembre 2020

Les Simpson

Allez je vais reprendre tous les Simpson, dans l’ordre, histoire de dire que je les ai tous vu. Et je ne vais pas pondre une thèse sur chaque épisode  

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S01E01 Noël mortel (Simpsons roasting on an open fire)

C’est le premier, et il est très bon. Tout le programme est là : faire des membres d’une famille en dessous de tout, des héros de notre triste époque, parce qu’il n’y a plus de héros, justement, parce que les autres ne valent pas mieux, quand ils ne sont pas pire. Pas de générique, et déjà les personnalités de chacun bien installées, et aussi Skinner, Flaunders, Moe, Barney, Thelma et Selma (sans clopes), boule de neige 2 et petit papa noël. Je ne comprends pas les critiques qui disent que ce n’est pas encore drôle, que le graphisme n’est pas encore abouti, bien sûr que si.

 

4 novembre 2020

La Femme du bout du monde 1938 Jean Epstein

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Pour commencer, on décèle, ça et là, une volonté de mise en scène, dans certains plans minimalistes, quand Epstein se sert de la ligne d’horizon ou du paysage aride de l'île, ou quand il superpose des plans de brouillard à ceux des personnages, ou à la façon très rapide, elliptique, de régler cette scène de meurtre. Mais, mais, il y a aussi ce jeu assez daté, et malgré ses velléités de mise en scène, le tout s’avère assez plat, et surtout les enjeux de cette histoire paraissent bien peu dignes d’intérêt, d’une part parce qu’Epstein échoue à créer une atmosphère de bout du monde, d’autre part parce que Germaine Rouer est l’opposé de la sirène, on s’attend plutôt à ce qu’elle t’offre une part de tarte et une bouillotte pour la nuit (pas un mauvais programme d’ailleurs). De même, les conflits entre les membres de l’équipage ne sont guère plus que des enfantillages. J’apprends par un commentaire sur IMDB que la version intégrale serait perdue et qu’il ne reste que ce montage d’à peine plus d’une heure, ceci explique peut-être ce récit qui peine à se justifier. On regardera donc Fins Terrae, pour voir. Cette femme du bout du monde est plutôt la bonne femme de l’île d’à côté. (vu en 2020)

2 novembre 2020

Full contact (xia dao gao fei) 1992 Ringo Lam

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Rien à signaler sur cette histoire de rivalité entre gangsters, ou l’un deux, laissé pour mort, va évidemment se venger. Il est bien plus instructif de raconter le début du film : Simon Yam, en folle à veste en peau de serpent, traine dans un magasin d’antiquité à Bangkok. Il tue le temps en allumant ses clopes avec son doigt qui prend directement feu, avec le sourire. Gros plan sur le fessier avantageux, quoi qu’on en dise, de Bonnie Fu, habillée en pute, qui le rejoint à l’intérieur, sur fond de guitar métal plaignant leurs mères. Braquage donc, et le Simon de poignarder une employée en plein coeur (toujours avec le sourire, séducteur avant tout), juste assez pour la persuader qu’ouvrir le coffre est sa meilleure option. A l’extérieur, un troisième larron à tête de punk arrose des flics trop curieux à la mitrailleuse. Les trois lascars se font la malle en rigolant, parce qu’ils trouvent ça trop fun. Générique, Ann Bridgewater en justaucorps nous fait une danse qui capte méchamment l’attention, si ce n’était déjà fait, balance son slip sur Chow Yun Fat qui s’en lèche les doigts, etc. J’arrête là, mais ça continue tout du long sur ce ton too much, avec son lot de violence décomplexée, de sentimentalité exacerbée, en changement de ton typique du cinéma HK, et il faut dire qu’on passe un très bon moment parce que Ringo Lam est aux manettes et sait emballer tout ça, se permettant même une expérimentation façon bullet time avant l’heure, en plus efficace. Le montage est parfait pendant les scènes où ça bastonne, on cherche en vain une seconde pendant laquelle on s'ennuierait, bref ça fonctionne à fond, alors qu’en des mains moins avisées tout ça aurait pu tourner rapidement au n’importe quoi. Le clou du film est peut-être Simon Yam, grandiose dans ce rôle d’homo haut en couleur, on voit mal qui d’autre aurait pu s’en tirer aussi bien. La dernière réplique devrait convaincre n’importe qui : “Va te branler en enfer !”. (vu en 2020)

1 novembre 2020

Chapeau melon et bottes de cuir Saison 4

S'il y a une série chérie de ma tendre enfance, c'est celle-là. Jamais vu les saisons avant Diana Rigg, et puis The Avengers, c'est Steed et Emma, point barre. On renquille...

Coeur à coeur (The Murder market) Peter Graham Scott

Steed seeks a wife – Emma gets buried

Une organisation, sous couverture d'une agence matrimoniale, permet à chacun d'exécuter le meurtre d'un autre, oui, comme dans L'Inconnu du Nord Express. J'apprends que c'est le premier épisode tourné par Diana Rigg, et on sent effectivement qu'elle n'a pas encore tout à fait le personnage sous contrôle, mais le charme est là et la performance augure du meilleur. On y apprends (on le savait ?) qu'elle est la veuve d'un aviateur. Et que Laurie Johnson, à la musique, est de sexe masculin, bon... C'est un excellent épisode, il y a tout ce qu'il faut, le rythme, une bonne mise en scène, de bons personnages, et l'alchimie entre Steed et Emma fonctionne à fond.

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Dans sept jours le déluge (A Surfeit of H2O) Sidney Hayers

Steed plans a boat trip – Emma gets very wet

Où il est question d’un savant qui met au point un nuage de pluie contrôlable à volonté. Un épisode campagnard, un peu ennuyeux, peut-être à cause de la difficulté à mettre en image cette invention intéressante sur le papier, et à un méchant un peu terne. (vu en 2020)

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L'heure perdue (The Hour that never was) Roger Marshall

Steed has to face the music – Emma disappears

Une base aérienne désertée, un méchant qui, avec des ultrasons, formate les cerveaux des militaires avant qu’ils ne partent aux quatres coins de la planète, pour les vendre au plus offrant. C’est un épisode qui marche sur l’absence, du moins pendant un bon moment, absence d’intrigue, absence de personnages secondaires, absence d'événements , comme si les gars avaient disposé de ce décor, et de rien d’autre, et qu’il avait fallu broder une histoire dessus. Alors, absence d’intérêt? Intéressant, mais un peu longuet, ou alors j’avais sommeil. Mais de bons échanges entre Emma et Steed. (vu en 2020)

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1 novembre 2020

On the rocks 2020 Sofia Coppola

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Laura a des doutes sur la fidélité de son mari. Elle et son père vont tirer ça au clair. Le film fait tout pour qu’on ne s’y intéresse pas, en empilant les pires clichés dont les acteurs ne peuvent se dépêtrer : middle class aisée, stress de la vie new yorkaise, les traites à payer, la femme au foyer qui se sent inutile, le livre qu’elle n’arrive pas à écrire, etc. Sérieux on s’en balance, d’autant que c’est interprété par des acteurs plutôt pas terribles. On y voit des pistes intéressantes, quelquefois, ce rapport ambivalent au père, cette caste de riche new yorkais avec leurs apparts tapissés de toiles de maîtres, il y aurait eu quelque chose à dire, à montrer, mais à peine la piste foulé, on retourne aux petits bobos quotidiens. C'est Apple qui distribue, et par moment on se croirait dans une de leur pub. Reste Bill Murray, qui arrive a survoler tout ça sans se tacher, seul intérêt de cette chose anecdotique. (vu en 2020)

31 octobre 2020

Tatouage (Irezumi) 1966 Yasuzô Masumura

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Otsuya et Shinsuke sont amants, ils s’enfuient de chez les parents de cette première, vivotent un moment dans une auberge tenu par une connaissance. L’aubergiste les trahit et vend Otsuya à une maison de geishas. On lui tatoue une araignée monstrueuse dans le dos, une espèce de monstre femelle assoiffée du sang des hommes. Dès lors, Otsuya devient une redoutable prédatrice, séduisant et tuant l’aubergiste, le proxénète, et même son amant. La première chose qu’on retient de ce film, c’est son éclatante beauté, faite d’un esthétisme de studio magnifique, de cadres parfaits, mettant en valeur la belle Ayako Wakao, habillées d’étoffes splendides, ne révélant de son corps que son dos (bon, visiblement celui d’une doublure), dans des plans dont l’érotisme naît d’un vêtement qui glisse et révèle un fragment de peau pâle. Dans cet enchantement pour les yeux se déroule une histoire tragique et violente où luxure et mort vont main dans la main, un monde de larmes, sans issues, où les hommes ont érigées les femmes au rang de déesse démoniaques. Il n’est jamais clair si l’araignée à un pouvoir sur Otsuya, ou si elle ne sert que de révélateur quand à sa vrai nature. De même, feint-elle de mettre ses pulsions sur le pouvoir du tatouage, ou est-elle sincère ? Est-elle bourreau ou victime ? C’est toute la beauté de ce scénario de ne pas trancher. (vu en 2020)

29 octobre 2020

Amants (Amantes) 1991 Vicente Aranda

amants

Paco est fiancé à la prude Trini mais cède aux avances de Luisa, belle veuve, dans l’espagne de 1950. Ce Vicente Aranda dont il paraît que c’est le meilleur film, gagne à ne pas mettre en avant la mécanique de son scénario, qui a tout du film noir, mais à se concentrer sur l’ambiance pas folichonne de cette espagne franquiste, et sur la séduction des ces femmes, utilisée comme un instrument de pouvoir. Paco le beau gosse n’aura pas vraiment le choix face à Luisa, qui sait décidément y faire. Trini essaiera de jouer dans la même cour (Aranda filme la même scène de lit deux fois, avec chacune des actrices) mais n'en a pas l'étoffe. Un rôle de veuve fatale en or pour Victoria Abril. (vu en 2020)

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