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La Diablesse aux 1000 Visages
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27 mars 2021

Fais-moi plaisir! 2009 Emmanuel Mouret

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Ariane pousse Jean-Jacques dans les bras d’Elisabeth (quitte à être trompé, autant qu’elle le décide elle), celui-ci va donc la retrouver, il passe une soirée généreuse en tentations mais ne consomme pas (il se fait son Eyes Wide Shut mâtiné de The Party, en plus light quand même), mais Ariane si, sans qu’elle l’ait vraiment cherché, elle. Pour Emmanuel Mouret, c’est déjà le jeu du sentiment amoureux qui échappe à toute tentative de discours. Tout n’est pas nickel, on est gêné par le jeu de Judith Godrèche et Frédérique Bel, mais il y a quelque chose dans cet humour courtois qui n’est pas déplaisant. (vu en 2021)

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27 mars 2021

Female delinquent - A docu-drama (Jitsuroku furyô shôjo: Kan) 1977 Toshiya Fujita

Female delinquent - A Docu-drama

A seize ans, Mako tombe enceinte et devient maman. Elle vivote avec le père du gamin, un bon à rien, ils s’échangent des claques avant de régler ça sur le futon. Ses parents lui enlève son gamin, son mec la trompe, elle corrige violament la garce qui a osé. Son mec parti avec les économies, elle se console avec son ancien prof, turbine dans un bar à hôtesses, se shoote. Avec un pote, elle essaie de faire chanter un fonctionnaire, sans succès. Histoire d'avoir le dernier mot, elle et son pote s'introduisent chez l'épouse du gars et lui font passer un sale quart d'heure. Le dernier mot, Mako y tient, elle est têtue et aime faire les choses à sa manière. Fujita filme les faits sans faire de commentaires, entre chronique violente et film d’exploitation. Comme on est dans un film pink, le scénario a un intérêt limité mais le gars a du style, son film une vrai énergie, et il peint un portrait de jeune femme plutôt réussi . (vu en 2021)

27 mars 2021

L'Opérateur (The Cameraman) 1928 Edward Sedgwick, Buster Keaton

cameraman

Buster passe de photographe de foire à reporter cameraman pour conquérir le cœur de la belle Sally. Je voulais mettre en parallèle Buster Keaton et Jackie Chan mais ça a déjà été fait, mmmh. Buster va là où ça se passe, filme au plus près, n'hésitant pas à « truquer » la scène pour la rendre plus photogénique. Il tire partie de n’importe quel espace, une cabine trop étroite ou les rues de New York sont ses terrains de jeu. Il se plie à son environnement, l’environnement se plie à ses gags, son truc c’est le dynamisme, il faut que ça bouge, s’il y a une vitre il lui faut la casser, si un camion passe devant lui il lui faut monter dessus, s’il dévale un escalier il déconstruit l’immeuble pour un travelling vertical étonnant. Il sait bouger, se ramasser, il a compris que seul un personnage tragique peut être réellement comique, et s’il se démène ainsi ce n’est pas pour la gloire, mais pour plaire à une femme, quoi d’autre ? The Cameraman est une profession de foi, il s’y montre derrière et devant la caméra, et même quand il n’a ni caméra ni public il continue de jouer, parce qu’il n’y a que ça, et les femmes. On en est tout ébouriffé. (vu en 2021)

27 mars 2021

eXistenZ 1999 David Cronenberg

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La conceptrice de jeu vidéo Allegra Geller est la cible d’un groupuscule prônant le « réalisme «, elle s’enfuit avec l’aide d'un employé de la firme, et tous deux s’échappent dans le dernier jeu d’Allegra : « eXistenZ ». Amusant, Cronenberg s’empare de l’univers du jeu (et de la réalité virtuelle, un de ses thèmes récurrent) et les présente comme une nouvelle religion. L’écriture et la progression narrative sont ainsi celles de cet univers, avec ses caractéristiques propres, ce qui donnent quelques scènes cocasses. C’est plein d’objets assez marrants, comme ce pistolet en os de lézard génétiquement modifié, ces consoles organiques et ces bioports a l’aspect anal qui ne demande qu’à être pénétrés. Bien que très cohérent dans l'œuvre du canadien, il n’a pas ce ton grave et dramatique et est plus récréatif que ses autres films, ce qui est raccord avec son thème. (vu en 2021)

27 mars 2021

Mon deuxième frère (Nianchan) 1959 Shôhei Imamura

mon deuxième frêre

Dans les années cinquante le Japon a connu une crise économique, entre deux phases de croissance. Le film raconte les aléas des quatre enfants de la famille Yasumoto dont le père vient de mourir, dans une petite ville qui vit de l’extraction du charbon. C’est un film de commande qu’Imamura a entièrement réécrit, qui présente un côté mélodramatique inhabituel pour le réalisateur. Il n’empêche, c’est un excellent film, on reconnaît Imamura dans ses superbes cadres larges (et dans ses plans « vu du plafond »), dans son récit très rythmé, et dans cette capacité à mêler aux personnages principaux une ribambelle d'autres pékins et ainsi dresser le portrait d’une communauté. Le côté mélo est contrebalancé par des touches d’humour, mais enfin la petite Sueko nous met plus d’une fois les larmes aux yeux. (vu en 2021)

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27 mars 2021

Mandibules 2020 Quentin Dupieux

mandibules

Jean-Gab et Manu, 12 ans d’âge mental (pas un reproche, c’est pour situer) trouve une mouche de la taille d’un (gros) chien dans le coffre d’une voiture. Ils ont l’idée du siècle : la dresser pour se faire de l’argent. Il faut dire qu’au début on craint que ça ne tourne à vide, que l’ami Dupieux ne soit arrivé au bout de son système (empiler les situations improbables comme si elles étaient normales) et qu’il soit en manque d’inspiration. Jean-Gab est bien sympa (on ne peut s’empêcher de penser au Dude), lui et son pote sont un peu courts, trop dans la caricature. Puis la rencontre avec cette petite bande de jeunes en vacances apporte une vraie fraîcheur, juste ce qu’il fallait aux deux lascars. Il y a beaucoup de soin et de justesse dans l’écriture et la mise en scène, dans la recherche de ce grand n’importe quoi pas fait n’importe comment. (vu en 2021)

27 mars 2021

Libre et assoupi 2014 Benjamin Guedj

libre et assoupi

Il n’y a qu’une chose pour laquelle Sébastien est prêt à faire des efforts : ne rien faire. Un sujet des plus intéressant, malheureusement on se fait entuber, le vrai sujet étant malgré tout de grandir, de trouver le job idéal, la femme idéale... C’est gentil, mignon et propet, faussement naïf et con comme du Jeunet. (vu en 2021)

27 mars 2021

La Dernière cible (The Dead pool) 1988 Buddy Van Horn

derniere cible

Harry Callahan est devenu une vedette des médias, et son nom apparaît sur la liste d’un jeu où l’on parie sur les personnalités qui ont le plus de probabilités de mourir avant la fin du mois. Idée astucieuse. Clint joue en retrait, il n’a absolument plus rien à dire sur son personnage, il lui rend visite sans en rajouter. Ça aurait pu être le festival habituel de mâchoires serrées et de répliques obligées, mais ce dernier opus amène de la distance et de la dérision (Harry et son lance-harpons), du coup il se regarde, malgré tout, sans déplaisir. Qui aurait cru que l’on verrait dans un même Dirty Harry : du kung fu, les Guns'n'Roses, une poursuite de voiture en modèle réduit ?

27 mars 2021

Crash 1996 David Cronenberg

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A la suite d’un carambolage, James découvre que le choc de l’accident développe en lui une énergie sexuelle inédite. Cronenberg ne raconte pas une histoire qui va d’un point A vers un point B, si James a bien un problème, il le garde du début à la fin, rien n’est résolu. Passé le choc initial il n’y a pas de progression, plutôt une méditation glacée, un poème sombre faisant le constat d’un monde perdu. Ça parle bien sûr de la sur-stimulation de nos sens et donc de l’assèchement de nos vies intérieures, James et sa femme semblent vides, dépossédés d’eux-mêmes. L’idée des crashs de voitures pour représenter une sexualité mécanique, envahie, volée, dévastée, en manque de sensations fortes, toujours plus violentes, est assez géniale. Par extension, le film ne parle pas que de sexe mais bien de nos existences. Il est assez proche de Videodrome, c’est la même tyrannie, mais videodrome présentait les deux parties en présence, alors que dans Crash nous n’avons que le point de vue de James, puisque si l’on suppose qu’il y a bien un antagonisme, on ne saura rien sur lui, on n’en verra que la manifestation : des voitures et un réseau routier qui envahissent l’espace privé. Cronenberg conduit toujours en maître sa narration sèche, passant son scénario au tamis et ne retenant que l’essentiel. La façon dont il met en scène ces flux routiers omniprésents, envahissant la sphère privée (les intérieurs n’ont plus rien d’intimes, la voiture devient le lieu où l’on vit), est admirable, et annonce le monde connecté d’aujourd’hui. Et bien sûr la métaphore des voitures qui s'enfoncent l’une dans l’autre, des carrosseries que l’on pénètre , défonce, frappe, le cuir des sièges et les fluides des moteurs, les photos d'accidentés de la route que l'on regarde comme des magazines pornos, jamais la petite mort n’a aussi bien porté son nom. (vu en 2021)

27 mars 2021

Blondie Johnson 1933 Ray Enright

blondie johnson

Pendant les années 30, en pleine crise économique, Blondie se fait licencier (ben ouais, elle refuse les avances de son patron), perd son appart, et sa mère dans la foulée, malade, qui n’a pas supporté ce déménagement forcé. Marre, il y a deux moyens de gagner sa vie, the hard way, and the easy way, dit-elle. Commençant par des petites arnaques, elle devient vite la reine de la pègre. Une histoire de gangster somme toute classique si ce n’est que cette fois c’est une femme qui prend le business en main, et c’est tout l’intérêt de ce petit film puisque Joan Blondell n’a pas sa langue dans sa poche, elle emballe tout le monde, et elle est super bien sapée, en plus. Les réparties fusent, le charme opère, direct et sans sophistication, ça va vite en empruntant pas mal de raccourcis puisqu’il faut boucler le tout en une heure et sept minutes chrono. (vu en 2021)

27 mars 2021

Ongaku 1972 Yasuzô Masumura

ongaku

Reiko consulte un psy à cause d’un problème de frigidité, un trouble qui menace la relation qu’elle entretient avec le beau Ryuichi. Un film qui se joue sur le territoire du subconscient, que la mignonne Reiko (Noriko Kurosawa) doit arpenter pour découvrir la source de son problème : son désir pour son frère. Comme tous les films qui parlent ouvertement de psychanalyse (comme Spellbound), tout ça semble assez tiré par les cheveux (Reiko désire porter l’enfant de son frère et pour être disponible, s’interdit d’éprouver du plaisir avec les autres hommes, ne pouvant se laisser aller qu’avec des vieux ou des impotents, mmmh) cependant Masumura conduit bien son récit et a quelques idées visuelles très intéressantes (comme ces ciseaux). Un suspense psychanalytique et érotique sur des désirs féminins tordus, qui n’arrive pas à la hauteur de ses meilleurs films mais qui se révèle tout à fait plaisant. (vu en 2021)

27 mars 2021

Jigoku 1960 Nobuo Nakagawa

jigoku

Shiro est sur le siège passager de la voiture qui un soir renverse un quidam, et le lendemain dans le taxi dont l’accident provoque la mort de sa fiancée (il y en a qui n’ont pas de bol). Puis sa mère rend l’âme peu après, ses ex futurs beaux-parents se jettent sous un train, une femme revencharde tombe d’un pont devant lui, une amante d’un soir se rompt le cou en tombant d’un escalier, et j’en passe, bref tout les gens qu’il côtoie passent de vie à trépas. Et ce n'est jamais de sa faute, plutôt celle de ce mystérieux Tamura qui apparaît subrepticement à tous moments, l’air maléfique (ça me taperait vite sur les nerfs).  Il finit lui-même par y passer, étranglé par la mère de la première victime. Quand Nakagawa a tué tout casting, il les suit en train d’endurer les huits enfers bouddhiques. Désirs terrestres et visons infernales filmés littéralement, Nobuo Nakagawa a des idées très intéressantes dans son utilisation des objets, des couleurs, de la musique, et exécute de beaux mouvements d’appareils, bref c'est bien joli tout ça, et pourtant on reste insatisfait, peut-être à cause de son scénario par moments un peu facile et sans queue ni tête, ou de son propos sans grande subtilité (la vie est dérisoire, on est tous des pêcheurs). (vu en 2011)

27 mars 2021

Elle est terrible (La voglia matta) 1962 Luciano Salce

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Antonio, la quarantaine gagnante, amateur de femmes (il ne faut pas les considérer sentimentalement, mais horizontalement, dit-il), rencontre accidentellement un groupe de jeune pendant les vacances d’été. C’est le choc générationnel, le choc des valeurs (les siennes, catholiques malgré tout, contre les leurs, ...inexistantes), d’autant plus qu’il en mord pour la jeune Francesca. Le film commence bien, c’est vif, enlevé, puis ça se met à tourner en rond, Luciano Salce n’a visiblement pas grand chose à dire sur son thème, et une fois mis en place, et bien ça se répète et c’est bien trop long. (vu en 2021)

27 mars 2021

Bird 1988 Clint Eastwood

birdJe garde un souvenir un chouïa mitigé de Bird que je trouvais un peu chargé, Clint s’arrêtant beaucoup sur les drames intimes de Parker et pas trop sur l’artiste. Mais sa courte existence était tragique, et rendre compte de son processus créatif aurait été présomptueux. Alors Clint choisi l’hommage, l’émotion, rappelle que c’est un des plus grand artiste américain qui n’a jamais eu la reconnaissance qu’il mérite en dehors du cercle des amateurs de jazz, qu’il est inconnu de la jeune génération, bref qu’il est passé directement de la misère au musée (cela dit c’est loin d’être le seul). Clint évite, dieu merci, les pièges du biopic et livre un film de facture classique mais jamais académique. Mais ce qui achève de me convaincre c’est que le film sait toucher juste, le drame, la beauté des solos, l’admiration d’Eastwood et l’humilité de sa mise en scène emporte le morceau et l’émotion est vraiment au rendez-vous. Il aura fallu attendre longtemps, depuis Breezy, pour qu’il tente un film d’où il s’éclipse complètement, bien lui en a pris. (vu en 2021)

27 mars 2021

Le Festin nu (The Naked lunch) 1991 David Cronenberg

festin nu

Bill lee (Peter Weller, chouette costume) est exterminateur d’insectes. Sa femme se shoote avec la poudre de son outil de travail, lui avec une mystérieuse poudre de viande noire de centipèdes aquatiques maousses. Il est victime d’hallucinations, dont un insecte géant qui lui ordonne de tuer sa femme, agent d’une organisation nommée Interzone Inc. Il la tue accidentellement alors qu’ils s’adonnent à une partie de Guillaume Tell. Dès lors, il se réfugie à Tangers, rencontre le sosie de sa femme, une communauté d’expatriés aux moeurs légères et une créature improbable, fait l’expérience de son homosexualité latente, et rédige des rapports sur des machines à écrire-insectes. Je ne connais rien à Burroughs et je sens bien que quelque chose m’échappe, mais en acceptant ce qui vient sans essayer de l’expliquer à tout prix, The Naked Lunch est tout à fait passionnant. On est dans l’univers de cet homme qui rejette toute rationalité pour arpenter un territoire de pulsions, de passions, de fantasmes, de culpabilité. Cronenberg utilise encore une fois magnifiquement ses décors, en ne les faisant pas passer pour « vrais » mais pour ce qu’ils sont (les rappels du New York de Bill Lee dans les décors de Tangers sont bien vus). Et encore une fois il matérialise visuellement l’esprit de son personnage dans de folle visions ; l’acte d’écrire est sensuel, procure une jouissance comparable à l’orgasme et devient une drogue, ou cette créature dont les appendices phalliques qui poussent sur son crâne éjaculent sans fin, sa semence asservissant ceux qui l’ont goutté ! Le film est organique et cérébral, très maîtrisé, libre et conscient de lui-même, à l’image de la bande son métissant les solo d’Ornette Coleman avec les plages du fidèle Howard Shore. (vu en 2021)

27 mars 2021

Jeux dangereux (Asobi) 1971 Yasuzô Masumura

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Une jeune fille et un jeune homme se rencontrent, s’attachent l’un à l’autre et tentent de conjurer leur enfance au sein d’une vie familiale misérable, père alcoolique, sœur atteinte d’une maladie incurable, mère qui se prostitue, etc. Le problème est que le jeune homme fraye avec les yakuzas et que son “ grand frère “ veut qu’il lui amène la jeune fille pour en faire une gagneuse. Tout l’enjeu repose sur le choix que le jeune homme fera pour grandir : devenir un dur et un salaud, ou suivre les sentiments naissants qu’il a pour la donzelle. Masumura traite son histoire en évitant de forcer sur le côté tragique, s’attardant sur ces deux jeunes gens qui s’approchent, se découvrent et s’envisagent ensemble. Ainsi quand ils passent la nuit dans un hôtel luxueux, ils font leur vaisselle et leur lessive, recréant un environnement familial banal qui leur fait défaut. Mais avouons-le, le film manque de corps, ces deux-là sont un peu trop mignons, et le mélange entre leur badinage, le misérabilisme de leur passé, le danger représenté par les yakuzas et les quelques scènes de nudité gratuites ne prend jamais. Pas une réussite. (vu en 2021)

27 mars 2021

Imprint 2006 Takashi Miike

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A la recherche de Komomo, une prostitué dont il est salement amoureux et qu’il a promis de ramener aux Etats-Unis, Christopher (Billy Drago, mauvais dans l’emphase) débarque sur une île qui pourrait bien être l’enfer. Il passe la nuit avec une consœur de Komomo qui cache bien des secrets. Miike (109 films au compteur depuis 1991!) décide de ne rien nous épargner avec ce pots pourris d’atrocités : inceste, parricide, foetus jetés dans la rivière comme des détritus, et j’en passe. Sans rentrer dans les détails, on n’a certainement pas envie de rire pendant l’éprouvante scène de torture de Komomo (un truc à base d’aiguilles...). Miike ne recule devant rien et filme tout ça dans une palette de couleurs outrancières, pourquoi pas. Puis cette femme dévoile son secret, et le film s’écroule. Ça fonctionnait jusqu’ici car ce catalogue d’abominations restait réaliste, mais il surenchérit avec le coup de cette main cartoonesque qui sort du crâne de la dame (sa jumelle, vois-tu) et tire le film vers le grotesque (j’ai pensé à Topor, mais qu’est-ce qu’il fout là). Peut-être un truc typique de l’horreur asiatique, puisqu’on voyait déjà un peu ça dans Evil Dead Trap, et que ça laissait tout aussi incrédule. Il aurait dû s’arrêter aux aiguilles, à mon avis. (vu en 2020)

10 mars 2021

Les plaisirs de la chair (Etsuraku) 1965 Nagisa Ôshima

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Atsushi accepte la proposition des parents de la mignonne Shoko, dont il a été le répétiteur et dont il est amoureux : tuer le salaud qui l’a violée jadis et qui fait chanter la famille. Puis un fonctionnaire véreux lui demande de garder son butin, de l’argent public détourné, en attendant qu’il sorte de taule. Shoko s’étant mariée avec un autre, Atsushi décide de se suicider, mais après avoir utilisé le butin pour choper un max, comme on dit aujourd’hui. L’amour est une chimère et les plaisirs de la chair sont amers (et chers !) pour Oshima. Il ajoute à son histoire des éléments de films de gangsters, fait rimer sexe et mort (en même temps on est au Japon), mais même la mort dans l’honneur sera refusée à Atsushi, qui finira bêtement en taule, seul et incompris. Entre-temps il aura eu les faveurs (grassement rémunérées, le sexe est un produit comme les autres) de quatre femmes, une call-girl de luxe, une prostituée moins luxe, une femme mariée, une célibataire. On est toujours dans la contemplation des sensations d’Atsushi, jamais dans ses sentiments. Oshima recherche la modernité dans chaque cadre, son film s’apparente à un collage d’images et de sons, dont beaucoup de silences, qui à la fin donne une sorte de poésie triste, désilusionnée. La beauté de la forme comme remède à l'existence. (vu en 2021)

10 mars 2021

Le maître de guerre (Heartbreak ridge) 1986 Clint Eastwood

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Le sergent Highway est un vieux de la vieille, formé sur le terrain et pas sur les bancs de l’académie, bientôt à la retraite, et c’est un problème parce qu'il est vraiment marié avec le corps des marines. Il est muté dans une compagnie qu’il doit bien connaître vu que son ex femme habite dans le coin, pour reprendre en main une unité de glandeurs. On retrouve avec plaisir notre Clint en plein numéro masochiste, en militaire de carrière bas du front mais avec du bagoût (“Le grognard te prévient qu'il est grognon, mauvais et fatigué, qu'il bouffe du barbelé, pisse du napalm et te vide un chargeur dans le cul d'une mouche à 200 m. Alors, me pèle pas le jonc, pignouf, ou ça va barder”… les doubleurs ont dû se faire plaisir), la tête dans le cul, en dinosaure qui n’a plus sa place dans ce monde, un espèce de dirty Harry en fin de course, et c’est ce qui est passionnant chez lui, la façon dont il malmène le personnage qu’il construit depuis le début de sa carrière. On assiste au récit classique de l’instructeur vache et des pauvres troufions qui doivent le subir, et ça se suit bien, de même que les tentatives du gars pour se rabibocher avec son ex. Sauf qu’on n’est pas dans la démonstration de la fabrique de machines à tuer, le Clint ne changera pas d’un pouce son attitude, il n’apprendra rien de ces jeunes branleurs, ce sont eux qui se rendront compte que finalement, c’est lui the man, et il les emmènera avec lui sur le front, une opération pour libérer des otages américains aux mains des méchants cubains, et sa hiérarchie de se rendre à l’évidence, des mecs comme lui sont indispensables à la nation. Très intéressant dans sa carrière, passionnant dans sa manière de déconstruire son mythe en même temps qu’il met en avant ses idées de droites, mais un film qu’on ne peut suivre jusqu’au bout, faut pas pousser mémé, d’ailleurs la dernière partie, l’invasion de la Grenade, est médiocre. Bien de son temps (vu en 2021)

10 mars 2021

Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) 1939 Sidney Lanfield

chien des baskervilles

Holmes résout l’affaire du chien des Baskervilles, où les hommes à la tête de ladite lignée succombent à un chien venu tout droit de l’enfer. Rathbone est compétent en Sherlock dans ce premier opus, dont il reprendra le rôle treize autres fois. Belle maquette de manoir, belle lande tourmentée, une romance un peu trop facile (on se rencontre, on se plait, on se marie, tout ça en une semaine…). (vu en 2021)

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