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La Diablesse aux 1000 Visages

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12 mars 2022

Pulsions (Dressed to kill) 1980 Brian De Palma

Pulsions

Après sa séance de psy, Kate va au musée et se fait ramasser par un bel inconnu. Sexuellement insatisfaite avec son mari, elle est trop contente de passer l’après-midi midi chez ce mec. Mais arrgh, elle est violemment assassinée par une blonde à lunettes noires dans l'ascenseur quand elle quitte son amant. Liz, une prostituée qui quitte son client au même moment, est témoin de la scène, et devient potentiellement la prochaine victime. À l’aide du fils de Kate, elle mène l’enquête, persuadée que la meurtrière est une cliente du psy. Brian filme un monde illusoire, celui de la sublimation romantique du sexe, et le monde réel des relations égoïstes, tarifées et des pulsions refoulées. Les personnages évoluent dans un cadre de désabusement sexuel, derrière le désir de romantisme de Kate, coincée dans sa routine, ne se trouvent que maladie (vénérienne, mentale) et mort. Liz elle-même est contaminée et s’en sort in extremis grâce à Peter qui vit pour sa passion de la technique et du bricolage et qui ne semble pas avoir de libido.  Le film, truffé de références à Psycho mais pas seulement, est pur exercice de style, le regard de De Palma est cynique et son goût pour le grotesque achève de nous détacher émotionnellement, au point que ce psycho thriller érotique ressemble plus à une comédie déguisée. Si l’histoire, aussi bien racontée qu’elle soit, peine à nous impliquer , le film nous met dans sa poche par sa virtuosité, on adore particulièrement la scène du musée, totalement prenante par la seule maîtrise de la mise en scène. Brian adore prendre possession de grands espaces publics et y balader sa caméra, ça donne généralement de très bonnes séquences. (vu en 2022)

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12 mars 2022

La Légende de Zatoïchi - Vol. 15 - La Canne épée (Zatōichi tekka tabi) 1967 Kimiyoshi Yasuda

Zato 15

Un bon épisode avec une belle idée : un forgeron, qui se trouve être l’élève de celui qui a forgé la canne épée d’Ichi, lui annonce que sa lame est fendue et qu’il ne pourra donner qu’un dernier coup avant qu’elle ne se brise. Du coup quasiment tout l’épisode se joue sans combat au sabre, et l’enjeu est de montrer ce que peut faire l’aveugle sans sa lame, pour se tirer des mauvais pas et continuer d’intéresser le spectateur. Une des réponses est l’humour, il faut le voir interpréter la danse des canards japanese style, hilarant. Sinon c’est toujours la même histoire de guerre de clans et d’amourette platonique. (vu en 2022)

12 mars 2022

Les Nuits rouges 1974 Georges Franju

nuits rouges

Une histoire avec une organisation criminelle à la tête de laquelle on trouve un méchant qui, quand il n’est pas déguisé en grand-mère, est masqué d’une cagoule rouge. Celui-ci veut mettre la main sur le trésor des templiers, il est aidé par une belle rousse qui se ballade sur les toits en justaucorps noir la nuit venue. Organisations secrètes, méchant masqué, aventurière gainée de noir, portes dérobées, voiture téléguidées à distance et couloir secrets, dans un vieux Paris qui tire sa révérence, bon, il est facile de se moquer de ce film qui, il est vrai, est assez ridicule, en tout cas risible, mais qu'apparemment Franju prenait au sérieux. Mais il faut croire qu’on était bien luné et on a trouvé à la chose une naïveté charmante, un côté feuilletonesque à la Gaston Leroux, voir tintinesque par moment, et on ne doute pas que si on l’avait vu à cinq ans on en aurait été très marqué. Mais à notre âge vénérable c’est évidemment plus compliqué. (vu en 2022)

12 mars 2022

Le Dernier face à face (Faccia a faccia) 1967 Sergio Sollima

dernier face à face

Le professeur Brett Fletcher est un intellectuel souffreteux, il va passer quelques jours au Texas pour se soigner, mais on devine que son chagrin, causé par cet amour non partagé, ne va pas passer comme ça non plus. Là, il est pris en otage par Solomon “Beauregard” Bennet, le leader d’une communauté contestataire et libertaire, et une bande de dangereux hors la loi au yeux des autorités. Les deux hommes sympathisent et apprennent l’un de l’autre, mais c’est surtout Fletcher qui se met à changer : il découvre que le sentiment que procure une arme dans la main ou un coup dans la gueule du copain de la femme qu’il convoite lui procure un plaisir qu’il n’a jamais connu et qui le guéri de tous ses maux. Comme en plus il réfléchit avant d’agir, il s’impose rapidement comme le leader de la bande, mais le pouvoir lui monte à la tête et causera la perte de cette communauté. L'intelligence comme source du malheur, autrement dit un western spaghetti taoiste. Après l’excellent The Big Gundown, on quitte le sillon tracé par Leone pour aller vers une œuvre plus ouvertement politique et philosophique. Rudement bien mené, la seule grosse faute de goût étant la perruque de Tomas Milian, comme si son jeu plus sobre devait être compensé par cette aberration capillaire. (vu en 2022)

12 mars 2022

The Big gundown (La resa dei conti) 1966 Sergio Sollima

colorado

AKA Colorado en français. John Corbett, figure incontournable de la justice, traque l'insaisissable Cuchillo Sanchez, peon mexicain accusé de viol et de meurtre sur la personne d’une jeune fille de douze ans. Excellente surprise, car oui c’est une surprise pour nous qui ne connaissons du western transalpin que le plus fameux des Sergio, mais celui-là vaut assurément l'autre. Il y a quelque chose du picaresque du Bon et de la Brute dans cet affrontement qui ne va pas sans complicité, dans l’enchaînement des lieux, des situations, dans l’usage que le scope fait de ces paysages désormais aussi mythiques que Monument Valley. On adore le duo formé par le classe Lee Van Cleef et le culotté de Tomas Milian. Solima ne pousse pas ses principes de mise en scène jusqu’au bout comme aimait le faire Leone, ainsi quand il fait un gros plan, il ne se tient pas à deux centimètres du visage de son acteur, et lors du duel final, une minute reste une minute et n’en dure pas quinze. Pour autant, le film fonctionne à merveille, plus simple, moins baroque, mais tout aussi savoureux. (vu en 2022)

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12 mars 2022

Monty Python - Le Sens de la vie (The Meaning of life) 1983 Terry Jones, Terry Gilliam

sens de la vie

Celui-là souffre aussi du syndrôme du film à sketch. L’intro de Terry Gilliam est mignonne, puis s'essouffle après cinq minutes. Après, oui c’est par moment très marrant, et il y a décidément de bonnes idées, mais voilà, une suite de gags, fussent-ils des Monty Pythons, ne fait pas un film. Heureusement, il y a des sketchs dont on ne se remet pas, comme celui du resto bien sûr, il fallait le réussir celui-là. A part ça, on a tendance à préférer les sketchs qui vont vraiment dans le nonsense (le tigre) que ceux qui critiquent ouvertement le système. (vu en 2022)

12 mars 2022

Problemos 2017 Eric Judor

problemos

C’est drôle, même si la cible est facile, et ça ne va pas plus loin que ses vannes. (vu en 2022)

12 mars 2022

The Velvet Underground 2021 Todd Haynes

the velvet underground

Oui ben c’est un doc sur le Velvet Underground, c’est très bien mais on ne sait pas quoi en dire de plus. La musique bien sûr, mais aussi la quantité d’images d’archives, ce qui est mieux que de regarder des papys disserter sur leurs heures de gloire. Doit-on relever que ce groupe essentiel a son doc produit par Apple, et d’ailleurs qu’on l’écoute sur l’iphone ? Sans doute pas, le rock a toujours été, aussi, une machine à fric. “You know her life was saved by Rock 'n' Roll” (vu en 2022)

11 mars 2022

Scènes de chasse en Bavière (Jagdszenen aus Niederbayern) 1969 Peter Fleischmann

scene de chasse en baviere

Dans ce village bavarois où l’on reconnaît sans peine celui de notre enfance, on n’est jamais loin du malaise. Peter Fleischmann y montre une vie rude, impure, les gamins s’éduquent à coup de torgnoles, le boulot se fait en ingurgitant bières sur bières, une grande gigue nympho sert de défouloir aux pulsions sexuelles des hommes, un rejeton demeuré de révélateur des tares du village. On y rigole grassement, on y médit son voisin, mais in fine on y vit ensemble, sur soi, dans la haine de l’étranger et de l’inconnu. Certes les saisonniers turcs abattent du boulot, mais faut surveiller leur valise au moment du départ. Et Abram, le seul qui s’y connaisse en mécanique, c’est aussi une tapette, alors on a bien le droit de le charrier non (sa mère : j’ai tout fait pour en faire quelqu’un de bien, je l’ai enfermé, je l’ai battu à en avoir la main enflée) ? Ce village est bien sûr à l’image du pays, de l’Europe entière, tout y est finalement bien normal, mais c’est aussi le terreau d’où peuvent naître les pires atrocités, on sent que ce monde est malade, dégénéré, que le vers est dans le fruit depuis toujours. Voltaire créait des histoires affreusement marrante pour parler de la bêtise et de l’obscurantisme de ses contemporains, Fleischmann n’a rien besoin d’inventer : tout est là, tout est vrai, rien n’est forcé, il n’y a besoin d’aucune explication (mon discours sera bref, tournée générale, dit le maire avant sa réélection), avec en plat de résistance la scène où l’on tue le cochon, grand moment d’inconfort. Sa mise en scène est magnifique de  justesse, précise sans en avoir l’air, sans gras, on a aucune peine à reconnaître ces lieux montrés sans complaisance, à croire en ces acteurs extraordinaires. Son style naturaliste ne nous impose ni leçon ni sentiment, sûr du pouvoir de ses images, il vient ça est là nous impliquer en nous rappelant que tout ça prend place chez nous, maintenant (le fracas d’un avion de chasse moderne, une autoroute). Le sentiment d’effroi est d’autant plus persistant qu’il naît d’un environnement familier et ordinaire. Grand film. (vu en 2022)

12 février 2022

La Légende de Zatoïchi - Vol. 14 - Le Pèlerinage (Zatōichi umi o wataru) 1966 Kazuo Ikehiro

zato 14

Après une chouette introduction à bord d’un bateau où un voleur peu habile y laisse sa main droite, clouée contre une poutre, Ichi suit le cheval d’un mec qu’il vient de découper (c’est l’autre qui a commencé, einh), et arrive chez la sœur de ce dernier. Amour platonique, lâches villageois et yakuza véreux ayant mains mises sur le bourg, voilà les ingrédients de ce pèlerinage ou ça ne pélerine pas beaucoup. Rien que de très banal donc. C’est assez bien emballé, bien aimé cette scène où la jeune sœur, voyant Ichi et comprenant ce qu’il s’est passé, court vers un placard, s’empare d’une lame et revient à toute jambe vers l’aveugle pour la lui passer à travers l’épaule, tout ça en deux secondes, sans qu’il ne bouge, ils finissent aussi surpris l’un que l’autre. Jolis plans également au bord de l’eau avec les mêmes, lumineusement éclairés. Il y a une scène très western, un travelling sur Ichi remontant la rue principale, déserte, pour l’affrontement final, alors que tous les habitants se terrent chez eux. Sinon c’est le programme habituel. (vu en 2022)

12 février 2022

Train de nuit (Ye che) 2007 Diao Yi'nan

train de nuit 2007

Hongyan travaille au tribunal, elle est responsable des accusées, de leur comparution jusqu’à leur exécution. Sinon comme hobby elle se rend dans la ville voisine, dans des bals pour célibataire, où l’inertie crée par sa solitude l’empêche même de danser, mais ça ne l’empêche pas de se faire draguer par des vieux dégueulasses. Jun est le veuf d’une condamnée que Hongyan a exécutée d’une balle dans la tête. Évidemment ces deux là vont se croiser. Le problème avec ces films chinois contant des amourettes désespérées dans ces environnements d’appartements décrépis et de grandes villes en ruines, c’est qu’ils ne sont jamais loin de d’en faire trop dans le misérabilisme. Chez Diao Yi’nan, la vie ne vaut pas un yuan, le sexe est brutal, le ciel à toujours cet air de pleurer. Dans ses films suivants, il s’en tire par un style brillant, quelques scènes qui font « pops », mais ici il est parfois vraiment lourd, et on croit mourir avec l'héroïne, de désespoir donc, mais au moins autant d’ennui. La scène vers la fin où des gus s’acharnent sur un bœuf qui peine à tirer son attelage est terrible, même si on était dans les meilleures dispositions avant de monter dans ce Train de Nuit, on a plus envie de rien en le quittant. (vu en 2022)

23 janvier 2022

Drive my car (Doraibu mai kâ) 2021 Ryûsuke Hamaguchi

drive my car

Yusuke surprend sa femme en pleine action avec son amant mais ne dit rien. Mais enfin, ils s’aiment, pourtant, alors quoi ? Un soir, alors qu’elle va vraisemblablement s’épancher, mais qu’il n’est pas sûr de vouloir l’entendre, il rentre et la trouve morte. Des années plus tard, il monte une pièce de théâtre avec, entre autre, l’amant de sa défunte femme comme acteur, dans le rôle qu’il a joué jadis. On lui coltine aussi une chauffeur, la taiseuse Misaki. Il n’a toujours pas fini de ressasser les événements passés et c’est avec elle qu’il en viendra à bout. Eh bien c’est peut-être plus simple que ça en a l’air, même si je ne comprends pas ce que signifie cette pièce jouée en plusieurs langue, en tout cas Yusuke accepte qu’il ne connaissait pas si bien que ça sa régulière, accepte qu’elle puisse être mystérieuse, accepte que sa relation avec elle n’ait pas suivi cette bonne vieille monogamie, sans que ça remette leurs sentiments en cause. C’est toujours aussi posé, limpide, et long, avec ce ton romanesque post 2000 qu’avaient déjà Senses et Asako. Bien aimé mais néanmoins moins emballé cette fois. La longue séquence dialoguée de la fin entre Yusuke et Misaki paraît un peu pesante et trop explicative. (vu en 2022)

19 janvier 2022

Train de nuit (Pociag) 1959 Jerzy Kawalerowicz

train de nuit 1959

Jerzy, pressé et lunettes noires sur le nez, est anxieux de ne pas rater son train. Il réserve les deux places du compartiment pour lui seul, mais une jeune femme est déjà là, qui refuse de quitter sa place, alors qu’on apprend qu’un mari vient d’assassiner sa femme avant de prendre la fuite. On est ravi d’avoir regardé ce Train de Nuit, ça n’arrive que trop rarement d’être emballé par un film et là, l'envoûtement est total. Mené comme un thriller qu’il n’est pas vraiment, il nous parle d’un microcosme d’individus réunis dans un train le temps d’un voyage de Varsovie vers la mer baltique. La mise en scène est extraordinaire, Kawalerowicz nous ballade dans cet espace exigu sans utiliser deux fois le même angle, s’autorisant des travellings à tomber dans les couloirs bondés du train. Photo et acteurs sont magnifiques, mais on va bien au-delà du beau ou de la performance technique, on est pris à notre insu par une foultitude de sentiments d’autant plus juste qu’ils ne sont jamais clairement évoqués. La musique n’y est pas pour rien, jazzy, nostalgique et planante, et on se dit au passage que le pouvoir d'évocation de la musique au cinéma est si puissant que ça en devient effrayant. Simple mais difficile à raconter, rien n’est y évident, c’est peut-être ce qui en fait un grand film. Gros coup de cœur. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Thérèse Desqueyroux 1962 Georges Franju

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Thérèse, dans son Aquitaine natale, est une enfant heureuse qui ne doute pas que sa vie va être heureuse, eh bien elle ne se doute surtout pas de ce qui l’attend. Elle comprend, pendant la cérémonie de mariage, que quelque chose ne va pas. En effet elle est tombée dans une famille ou seul compte l’honneur, où l’on fait disparaître en le niant ce qui pourrait le salir. Prise dans ce piège, elle empoisonne son mari, qui cristallise les valeurs familiales, comme si c’était naturel, comme si c’était la seule chose à faire, presque malgré elle. C’est l’histoire d’une femme qui passe par de drôles de chemin, pas marrants, pour enfin gagner sinon sa liberté, du moins son indépendance. Il n’y a rien de personnel dans son acte ni dans le retour de bâton qui s’ensuit, elle tue car il n’y a rien d’autre à faire, elle en subit les conséquences non pas pour une quelconque justice mais pour préserver la famille du scandale. Les frêles jeunes femmes qui fument cigarettes sur cigarettes, les maisons de villages éclairées, la nuit, d’une lumière quasi surnaturelle, la scène où Anne revient chez elle, sortant littéralement des ténèbres, la brune et la blonde, le chemin de croix qu’endure Emmanuelle Riva d’un jeu absent, il y a de belles chose dans ce film un peu raide, la faute à cette voix off omniprésente dont on aurait aimé que Franju se passe. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Les Liaisons dangereuses (Dangerous Liaisons) 1988 Stephen Frears

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Les américains adaptent la culture française, mais le titre anglais suggère un film d'Adrian Lyne. Bref, pas génial ces liaisons, on se dit que voilà un roman classique (qui ne l’a pas toujours été), dont le film adapte le classicisme.  Voyez les décors, les costumes, la musique… il aurait fallu plus de partis pris, ça sent par trop l’oscar tout ça. L’autre problème est John Malkovich, on a regardé la version française, mais l’original n’a pas l’air bien mieux, il est supposé être un homme dont on recherche la compagnie malgré la réputation qu’il traîne, chose peu crédible ici tant son jeu se situe entre l’agaçant et le ridicule. Un livre subversif, un film consensuel. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Les Compagnons de la nouba (Sons of the Desert) 1933 William A. Seiter

compagnons de la noubab

Stan et Oliver échappent à la surveillance de leurs régulières le temps d’aller se joindre à la convention de la confrérie des fils du désert. Notre premier Laurel et Hardy et peut-être le dernier, vu qu’il est considéré comme un des meilleurs et qu’on l'a trouvé navrant. Peut-être étaient-ils meilleurs dans leurs films muet, car ils ne savent pas du tout tirer parti du son à des fins comiques, leur diction est très mollassonne. Il y a finalement peu de gags visuels (on se casse la gueule sur une bassine qui traîne au milieu du salon, ahah), mise en scène et montage sont à peu près inexistants (il y avait quelqu’un aux manettes ?), et le rythme se fait remarquer par son absence. Finalement, même ces deux personnages sont peu drôles, n’ont ni la dramaturgie de Chaplin ni la gestuelle de Keaton, ni grand-chose. Si j’étais à la place de Stan, j’en mettrais une dans la gueule de l’autre. Bon je suis méchant, mais c’est assez mauvais. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Furie (Fury) 1936 Fritz Lang

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Joe Wilson n’aspirait qu’à mener une vie pépère avec Katherine, à être quelqu’un de pas mauvais, à défaut de quelqu’un de bien. Mais il est arrêté par erreur, on le prend pour un kidnappeur d’enfant. Une fois contaminée par la rumeur, il faut que la foule exprime ses plus bas instincts (puisqu’elle ne pense pas), elle prend d’assaut la prison et y met le feu. Katherine arrive sur les lieux alors que Joe périt dans les flammes. Jusque là, c'est déjà un film formidable. Mais le Joe a survécu, seuls ses deux frères sont dans la confidence. Par l’entremise de ceux-là, il attaque en justice ses bourreaux, ivre de vengeance et dégoûtés du genre humain. Puissant, passionnant, le fait que le film paraisse aussi neuf et actuel, dans son propos comme dans sa forme, bientôt cent ans après sa réalisation, est quand même assez fou, il n’est jamais le témoignage de son époque, intemporel, il garde toute sa force et sa pertinence aujourd’hui. Côté mise en scène on est à la fête, des cadres de fou, très expressifs, et un rythme haletant, dénoncer les pires dérives de ses semblables n'exclut pas le style. C’est noir et limpide, parcouru  dès le début par une force qui dépasse l’individu. Quand le couple rêve son avenir devant une vitrine de magasin de meuble, dans une rue la nuit, l’atmosphère est viciée, il y a quelque chose de sournois à l'affût. (vu en 2022)

18 janvier 2022

La Route des Indes (A Passage to India) 1984 David Lean

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Adela et Mrs Moore se rendent en Inde pour y retrouver le fils de cette dernière, il y a du mariage dans l’air entre Adela et lui. Elles se réjouissent également de visiter l’inde « de l’intérieur », d’aller à la rencontre “de l’habitant”, etc., mais elles seront vite dégoûtées par le mépris dont les anglais font preuve envers les locaux. Et cette communion à laquelle elles aspirent est-elle possible ? À la place, Adela pourrait bien apprendre deux trois choses sur elle-même, comme cette sexualité refoulée qui va s’exprimer de tragique manière. Quand Lean fait un film sur l’Inde, il y met le paquet, il y va et ne fait rien à l'économie. De fait, c’est splendide sans jamais être jamais pompeux (on est loin du doc Jivago), d’un classicisme qui en a encore dans le slip en ces années quatre-vingts. Évidemment, il a raison de mêler la grande histoire avec l’intime, d’arpenter ces terres inconnues que sont l’inde et le l’inconscient, la route des indes et le chemin vers soi, etc. On en a pour sa soif de grand cinéma et d’exotisme. Cerise sur le gâteau, Alec Guinness est poilant en sage hindou. (vu en 2021)

18 janvier 2022

Le Cauchemar de Dracula (Dracula) 1958 Terence Fisher

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Adaptation du roman, qu’on a pas lu, mais dont on reconnaît la trame vue dans tant d’autres films. Ni romantisme ni passion ici, Dracula y est animal, effrayant, mais séduisant bien sûr,  la métaphore sexuelle y est clairement exposée. La classique mais solide mise en scène de Fischer laisse s’exprimer quelques plans sanglants, quelques plans érotiques, les intérieurs et costumes sont très beaux (l’extérieur du château fait de la peine), rondement mené, sans superflu. Bien. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Mona Lisa 1986 Neil Jordan

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Georges sort de prison, Mortwell, son mafieux de boss lui trouve un job : faire le chauffeur pour Simone, la prostituée de luxe. Simone lui demande son aide pour retrouver Cathy, sa consoeur du temps où elle travaillait sur le trottoir et non dans les palaces. Il se trouve que Mortwell, qui est derrière sa disparition, utilise les filles pour faire chanter des hommes de pouvoir. Derrière ce script de film noir, il y a la rencontre biaisée entre une jolie femme qui fréquente le gratin et un prolo maladroit qui tombe amoureux d’elle mais qui est voué à être son larbin, c’est comme ça, les classes sociales ne sont pas perméables à l’amour. Pas mal sans plus, on trouve que Bob Hoskins fait trop le cabot dans son rôle de looser à chemise fleurie, et Neil Jordan ne réussit pas toutes ses scènes. Et puis la virée dans les peep show sur du Phil Collins, ce n’est pas une bonne idée d’après nous. Un film qu’on aurait aimé meilleur. (vu en 2022)

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