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La Diablesse aux 1000 Visages
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15 mai 2021

La Horde sauvage (The Wild bunch) 1969 Sam Peckinpah

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Pike et sa bande tentent un gros coup, qui s’avère être un piège tendu par son ex ami et partenaire Thornton, maintenant obligé de le trahir s’il ne veut pas retourner en prison. Pike s’en sort, mais a besoin d’un nouveau coup pour pouvoir, enfin, se retirer. Il s’agira de mettre la main sur une cargaison de fusils de l’armée américaine, pour le compte d’un immonde général mexicain. C’est un des premiers DVD que j’ai acheté, voilà bien longtemps. On est bien chez Peckinpah, on y trouve nombres de ses thèmes fétiches : l’amitié, le passage d’un ancien monde (d’homme) à un nouveau (de sociétés) et l’impossibilité d’y survivre, une certaine idée de la virilité, les putes et la téquila. Le film s’ouvre et se ferme par un massacre, l’entre deux étant un long répit avant l'inéluctable. Juste avant le massacre final, Pyke n’a qu’à dire à ses hommes « Allons-y », tout le film les prépare à la compréhension de cette sentence sans qu’il n’ait besoin de dire où ni pourquoi. Et ces fameux gunfights donc, filmés comme on ne l’avait jamais vu, violents c'est clair, paroxystique, mais aussi, disons-le, cinématographiquement exaltants. (vu en 2021)

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14 mai 2021

Apocalypto 2006 Mel Gibson

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Des guerriers mayas attaquent le village de Patte de jaguar (c’est mieux que Paul Édouard comme patronyme), qui a juste le temps de cacher sa femme et son fils dans un trou avant d’être emmené pour servir de chair à sacrifice. Dans d’autres mains, Apocalypto aurait sans doute été beaucoup plus conventionnel, on aurait eu des moments de détente entre deux scènes d’actions, des plans aériens de la cité Maya à la Peter Jackson, tout ça pour dire qu’il ne l’est absolument pas, conventionnel. Comme Fury Road, c’est de l’action non-stop du début à la fin (tiens, c’est aussi un aller et retour), si ce n’est les blagounettes du début, comme quoi on peut être sauvage, vivre dans la forêt et avoir le même sens de l’humour que mes collègues de boulot, un humour qui casse l’image cette new age qu’on peut avoir des peuplades primitives et qui permet de s’identifier à elles, même si on ne mange pas de couilles de tapir tous les dimanches. Mel Gibson livre un film réellement spectaculaire et immersif, toujours à niveau d’homme, on découvre tout en même temps que Patte de jaguar, par ses yeux, l’arrivée dans la ville maya est par exemple sidérante. Je dis toujours que quelqu’un qui sait filmer l’action est un bon metteur en scène, il n’y a qu'à voir le combat du début dans le village, lisible, sans cette impression qu’on monte des plans au petit bonheur parce que l’on ne sait pas vraiment quoi faire d’autre, pour se persuader que Gibson a de la ressource. La fin est elle aussi saisissante, à La Planète des Singes. On trouve toute la panoplie du film d’aventure dans la jungle : sables mouvants, serpents venimeux, fléchettes empoisonnées, pièges aux tournants, cité maya, éclipse de soleil, etc. Gibson ne recule devant rien pour rendre son film paroxystique, (peut-être que la scène de l'accouchement était de trop, je ne dis pas). Le tournage en numérique se voit, c’est un peu gênant au début mais on l’oublie assez vite devant le punch de la chose. Je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup de films d’action aussi bon ces dernières années. (vu en 2021)

15 mai 2021

The Nightingale 2018 Jennifer Kent

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En Tasmanie sous joug britannique, l’irlandaise et ex-détenue Clare est la souffre douleur d’un salopard d'officier et de sa clique, qui la viole, tue son mari et le bébé avec. L’officier quitte alors les lieux pour le nord, moins merdique, pour y réclamer sa mutation. Dans un désir de vengeance, Clare se lance sur ses traces, accompagné par un esclave aborigène comme guide, qu’elle prend d’abord comme un moins que rien, puis découvre qu’ils sont de la même condition face à ces chiens d’anglais, forcément ça crée des liens. Le film déjoue les attentes, démarrant sur les traces du rape and revenge pour dire ensuite que la vengeance c’est bien jolie, mais que ça ne fonctionne qu’au cinéma, que dans la vraie vie il en va autrement, la vraie vie ici étant le contexte historique. Ce film me pose problème, c’est violent, primaire, mais habillé comme un film de festival, format 4/3, couleurs désaturées et deux heures vingt à la place d’une heure et demie, pour poser un constat qui n’a rien de bien nouveau : en gros le monde se divise entre oppresseurs et opprimés. Mais on a de la peine à souscrire à la démonstration, d’une part les hommes y sont forcément immondes, dessinés à gros traits, d’autre part les victimes sont forcément une femme et un esclave noir. Je me pose des questions : est-ce que tout ça n’est pas un peu trop réducteur, trop simple, trop noir et blanc (des méchants irrécupérables, une femme et un esclave black qui se lient d’amitié face au racisme) ? L’éprouvante scène du début est-elle nécessaire ? Le contexte n’est-il pas un alibi (on n’apprend a peu près rien sur cette page d’histoire hormis le fait qu’elle a eu lieu). Le film me dit que je devrais l'aimer parce que c'est viscérale mais que c'est aussi un film d'auteur, c'est très violent mais attention, jamais gratuit. Bref, des revendications trop affichées à mon goût, un manque de nuance et une patte auteuriste qui ne m'ont pas convaincu. (vu en 2021)

18 août 2021

La Femme insecte (Nippon konchûki) 1963 Shohei Imamura

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Tome est une petite fille de la campagne, une bâtarde vu que sa mère couche à droite à gauche. Elle grandit, tombe enceinte, puis se fait renier par le fils d’une famille créancière de la sienne, part pour Tokyo, se prostitue, devient maquerelle, se fait entretenir par un vieux bonhomme… On assiste à l’histoire moderne du Japon, qui passe de l’ère féodale au miracle économique en quelques dizaines d’années et, à travers Tome, à la « condition de la femme japonaise » qui, elle, n’évolue guère : elle est un corps que tout le monde exploite (voir la statuette de mère nourricière dans la maison familiale), son père avec qui elle a une relation plutôt louche, les hommes en général, mais les femmes également, celles qui la poussent dans les bras de l’autre famille pour raisons économiques, la maitresse de maison qui l’emploie comme domestique, la maquerelle… Bref elle trime toute sa vie pour les autres, pour sa fille, avec une abnégation certaine. On est chez Imamura, c’est observé avec distance, sévérité, humour, bienveillance, et non dénué d'érotisme. Sa mise en scène à elle seule, précise, assurée, suffit à se pâmer de plaisir, faite de cadre à tomber, d’ellipses, d’actualités, d’arrêt sur image, de poésie - ces petites chansons tristes et courtes scandées par Tome, entre le haïku et le blues- tout ça emballé dans une photo sublime. Sans doute le meilleur de sa filmographie, jusque-là. (vu en 2021)

18 août 2021

La Berçeuse de la grande terre (Daichi no komoriuta) 1976 Yasuzô Masumura

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À la mort de sa grand-mère qui l’a élevé, Rin est livrée à elle-même. D’un naturel sauvage, elle ne fait confiance à personne mais se laisse séduire par les belles paroles d’un salaud et se retrouve dare dare employée de maison d’un bordel situé sur une île. Les proprios ont bien l’intention d’en faire une gagneuse dès qu’elle en aura l’âge. Après quelques travaux alimentaires, Masumura revient à un film personnel, avec une héroïne typique de son cinéma : elle est farouche, indépendante mais ne peut que subir le diktat de son entourage. Quitte à être contrainte, elle le fait à sa manière, jusqu'au boutiste, dans une attitude de dévotion masochiste. Elle s’oppose au groupe et puise sa force dans les éléments, terre et eau. Masumura devait être fasciné par ce type de femme, belle, sacrifiée, de laquelle émane une énergie irrésistible qui peut-être destructrice, pour elle-même comme pour son entourage. Ce n’est pas un hasard si c’est Meiko Kaji qui vient en aide à la jeune Rin dans une courte séquence. (vu en 2021)

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16 août 2021

King Kong 2005 Peter Jackson

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Quelquefois on a juste envie d’un spectacle idiot comme on a envie d’un macdo, on pense donc au King Kong de Jackson, histoire d’avoir le plaisir d’en dire du mal (s’il y a des choses à sauver là-dedans j’avoue qu’elles m’échappent). Le Peter, ivre de la puissance de calcul des ses stations de travail, se vautre dans sa fange de pixels (la cavalcade des diplodocus fait la même impression qu’un porno, il faut tout montrer, tenter des positions improbables), on ne sait plus si on est sur Skull island ou au Mordor. Un des trucs exaspérants chez Jackson c’est ces nombreux plans sur ces visages à la mâchoire entrouverte et aux yeux brillants, (sans oublier les violons, gavant), comme si les personnages s’arrêtaient (et le film avec eux) et disaient que waow regarder ça merde, ça vous laisse-t-il pas bouche bée ? Il le fait dans tous ses films sans retenue, et on touche le problème, le gars n’a aucune retenue, il en faut toujours plus (c’était marrant quand il donnait dans le gore fauché), alors un macdo de temps en temps ça passe bien, mais là c’est comme si on se tapait douze cheese royal, quatorze big tasty, une vingtaine de grandes frites, arrosées au coca et au sprite, un poil indigeste quoi. A part ça, il échoue à créer de bons personnages (Jack Black et Adrian Brody ? Et cette caricature d’équipage ?), oublie d'écrire ses dialogues, prive Kong de sa bestialité (il sent la fin des haricots le Kong, on dirait même qu’il pense, qu’il philosophe, perché dans sa tanière ou sur son immeuble), fait d' Ann Darrow un être humain (elle n’est pas là que pour crier et se faire dénuder, elle est une artiste), mais je concède que par moments leur couple fonctionne, ils sont mignons (Kong, mignon !). Je médis mais tout ça n’est-il pas une grosse comédie (poussive) ? La scène où un matelot arrose Adrian Brody à la mitraillette pour le débarrasser de ses cafards va dans ce sens. (vu en 2021)

30 août 2021

Au revoir l’été (Hotori no Sakuko) 2013 Koji Fukada

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Google traduction donne "Sakuko sur le rivage", ça fait Rohmer... C’est l’été avant la rentrée à l’uni, Sakuko est en vacances avec sa tante dans une ville balnéaire. Sa tante y revoit un ex, qui aujourd’hui gère un love hotel clandestin, dont la fille, très franche, n'aime pas vraiment mais fait avec. Elle rencontre aussi un prof, idole de ses étudiantes, qui se révèle être un beau salaud. Sakuko, elle, fait la connaissance d’un timide étudiant originaire de Fukushima et réfugié ici. Elle le dragouille mais il ne voit rien venir, ou alors c’est pas son type, elle est pourtant irrésistible, et Fukada ne se prive pas de le rappeler (Fumi Nikaido, la bombe de Why Don't You Play in Hell). Encore un film d’été lumineux, entre sentiments amoureux et réalités contemporaines, qui mine de rien et sans crier gare, touche sa cible en plein cœur. (vu en 2021)

19 août 2021

Titane 2021 Julia Ducournau

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Adrien est une fille qui a un crâne composé d’un morceau de ferraille depuis son accident de voiture. Elle danse et s’exhibe dans des salons de voitures et tue ceux qui sollicitent ses faveurs sexuelles (pourquoi ? Sais pas). Forcée de fuir après quelques meurtres un peu too much, elle se fait passer pour le fils disparu d’un sapeur pompiers et entame sa nouvelle vie dans la caserne du papa. Lui, désespéré depuis l’événement, accepte la duperie. Je comprends bien le discours sur la redéfinition de la notion de famille et de genre, et je vois bien que la Ducournau n’est pas manche à la mise en scène, qu’elle veut s’affranchir des codes de narration classiques, mais n’arrive-t-elle pas trop tard ? Il y a plein de scènes plutôt réussies dans ce film foutraque qui revendique trop de singularité sans qu’on sache pourquoi, sinon pour prouver qu’on peut le faire, en France aussi. Et puis le discours sur la famille et le genre, c’est tendance mais ça fait pas 60 ans qu’on en parle ? Bref me voilà bien embêté avec ce film que j’aimerais aimé mais non. J’en aime assez la plastique, la réalisation, voir le côté gonflé, mais pas du tout l’écriture. On la compare depuis son premier film avec Cronenberg, elle le revendique aussi, mais lui il écrit ses films au petit oignons, ici on a l’intention, une succession de bonnes scènes, mais tout simplement une histoire pas si bien racontée, que Ducournau peine à rendre intéressante. (vu en 2021)

29 décembre 2021

The Chinese boxer (Long hu dou) 1970 Jimmy Wang Yu

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Tu sais ce que c’est, deux écoles, l’une qu’elle incarne les valeurs traditionnelles (le kung fu c’est autre chose que se foutre sur la gueule), l’autre qu’elle est moins forte mais qu’elle veut être la meilleure. Donc elle massacre la première à l’aide de maîtres venus des quatre coins de l’Asie (tous des mecs, dommage). Seul survivant, mais il s’est quand même fait arracher un bras, Tien Lung va venger son maître en mettant au point une technique de boxe à une main. Original einh ? Connu en France sous « Le Roi du Kung Fu attaque » et « Un Petit coup dans les baguettes » (j’aime bien le deuxième), ça commence classique (Wang Yu est pas mal, et meilleur acteur que Bruce Lee), avant de dériver vers une sorte de kitsch nanardesque qui ne le sauve pas de l’ennui. (vu en 2021)

29 décembre 2021

Requiem pour un massacre (Idi i smotri) 1985 Elem Klimov

requiem pour un massacre

Les massacres perpétrés en Bielorussie par les nazis, vu par les yeux d’un gamin d’un. Il y a une première partie étrange, le gamin et sa copine errant dans une forêt primordiale, une espèce de réminiscence du jardin d’eden perdu, ils y a une certaine innocence dans ce moment là,  on ne s’attend pas trouver ça dans le film, on sait ce qu’on est venu voir. Ce qui suit n’en est que plus terrible. La caméra colle aux basques du gamin, on découvre un charnier par un coup d’oeil, un plan d’une force incroyable. On assiste aux efforts pour trouver de quoi nourrir les survivants, le film flotte un peu, ça pourrait être ça ou autre chose, mais c’est ça et c’est dans la logique du récit. La dernière partie en vient aux faits, on n’est pas épargné, c’est l’horreur, je n’ai certes pas tout vu de ce qui évoque la barbarie nazi, mais on est certainement dans le plus marquant. Il y a un point de vue direct, assumé, aucune distance, aucune dramatisation ou réflexion, c’est brut, cauchemardesque, au-delà des mots. La fin montre le gamin tirant sur un portrait d'Hitler, monté avec des images d’archives qui remonte jusqu’à l’enfance du monstre, on voit, on ne comprend pas, on est sonné. (vu en 2021)

29 décembre 2021

Les Vies de Loulou (Las edades de Lulu) 1990 Bigas Luna

vies de loulou

Lulu, pour sa première fois, couche avec un espingouin qui lui rase la vulve (quel con), elle se marie avec lui, ils s’amusent bien, expérimentent, tellement d’ailleurs que Lulu finit par niquer avec son propre frère, à son insu, obéissant à un fantasme de son mari (mais quel con). Elle le quitte mais il lui manque, elle s’oublie dans des pratiques destructrices, avant de retomber dans ses bras. Sans doute que le film a dû choquer le bourgeois et plaire à la jeunesse espagnole d’alors, bon. Mais aujourd’hui ça ne passe plus du tout, on a juste un catalogue de vignettes illustrant quelques fantasmes du mâle de base, assez mal mis en scène qui plus est. Sans être un gros fan d’Almodovar, je lui reconnais un sens plastique et une distance qui rendent ses films intéressants, qui manquent totalement à Bigas Luna. Mais le pire étant finalement la sexualité de Lulu, faussement libérée, totalement soumise aux hommes. Voilà, un bien mauvais portrait de femme, vu par un mec qui y projette ses fantasmes pornos standardisés.  Ça donne envie de se faire un Hong Sang-soo. (vu en 2021)

29 décembre 2021

The Diary of a teenage girl 2015 Marielle Heller

diary of a teenage girl

Minnie, la quinzaine, a sa première coucherie avec le copain de sa mère. Elle entretient une relation pas simple avec lui, forcément, elle tente d’autres expériences… et c’est à peu près tout, la morale de tout ça étant que les hommes (et les lesbiennes) sont des connards et que la famille passe avant tout. Oups, avec un pitch comme ça, on a peur, et on a raison, le truc coche toutes les cases du film d’ado indépendant : le vintage (tellement qu’il est impossible de dire si le film est contemporain ou pas), la musique, le sexe décomplexé, le cautionnenemt d’Aline Kominsky et la morale réac. On se demande si la réalisatrice sait de quoi elle parle, ah ah, et si elle ne ferait pas mieux de leur foutre la paix. (vu en 2021)

29 décembre 2021

La Légende de Zatoichi : voyage meurtrier (Zatōichi kesshô-tabi) 1964 Kenji Misumi

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Dans cet episode, une femme dans un palanquin se fait tuer à la place d’ichi, ses meurtriers, des tueurs professionnels, pensaient que l’aveugle s’y trouvait encore alors qu’il avait cédé sa place à cette femme et son bébé. Il se fait le serment de ramener le bambin au père. En route il croise une pickpocket qui lui colle aux getas. Les tueurs toujours à leurs trousses, ils retrouvent le père qui n’est qu’un fils de pute. Misumi adopte une mise en scène calme et tire parti du potentiel émouvant du scénario qui nous change des habituelles querelles de clans, la scène où il écoute une chanson fredonnée par une jeune femme à son bambin est simple et splendide. Ichi est plus seul que jamais dans cet épisode vraiment émouvant. (vu en 2021)

29 décembre 2021

La Légende de Zatoïchi : le secret (Zoku Zatôichi monogatari) 1962 Kazuo Mori

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Zato comprend qu’un seigneur qu’il vient de masser est complètement gâteux, et que ses hommes en garde le secret. Du coup il faut tuer l’aveugle, ah ben ça va pas être facile. Il rencontre également son frère, estropié du bras lui, qui est aussi son ennemi depuis une histoire de femme (devait avoir un fétiche pour les handicapés), mais qu’il défendra face à la plèbe, c’est quand même la famille putain. Une suite à la hauteur du premier épisode, qui s’inscrit dans sa continuité. Il devient clair que quel que soit l’antagoniste qu’il rencontre, son vrai ennemi est le peuple qui le méprise. (vu en 2021)

31 décembre 2021

Jugé coupable (True Crime) 1999 Clint Eastwood

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Un journaliste doué mais en disgrâce, mauvais mari et mauvais père, relégué dans un journal de seconde zone à cause de sa franchise, de sa grande gueule et de son inclination à fouiner là où il ne faut pas, doit faire un papier « humain » sur un condamné black à la veille de son exécution. Il découvre qu’il est probablement innocent, évidemment, et s’emploie à le prouver. Clint à décidément une tendance à faire dans le gros mélodrame sans subtilité. C’est bien trop facile de prendre un black bien comme il faut, bon père et bon mari lui, bon chrétien en plus (!), il aurait été plus courageux de défendre une racaille. Face à lui, ce n’est pas plus fin, un pasteur dégueulasse et des gardiens aux blagues bien lourdes. Et tout ça finit en thriller guère crédible avec un sauvetage à la toute dernière seconde, ben voyons, non décidément pour la finesse on ira voir ailleurs. Plus intéressant est de voir Eastwood vieillir et tomber des femmes de vingt ou trente ans de moins que lui, de s’auto flageller en mari indigne, ou de reconnaître devant son supérieur, qu’il ne peut pas sentir, qu’il est désolé d’avoir baisé avec sa femme. A noter le numéro de James Wood, assez marrant même s’il fait son one man show. (vu en 2021)

31 décembre 2021

Guet-apens (The Getaway) 1972 Sam Peckinpah

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Doc sort de prison grâce à Jack Benyon, qui veut le recruter pour un cambriolage. Sa femme Carol (l’irresistible Ali MacGraw, qui se vautre dans le pognon avec classe et sans se départir de son visage de sainte) a baisé avec Benyon pour obtenir la libération de son mec, il va bien falloir que Doc l’admette. C’est je crois le premier Peckinpah que j’ai jamais vu. Je suis toujours assez fou de ce film, qui raconte plus l’histoire sentimentale perturbée entre Doc et Carol que leur cavalcade entre les flics qui veulent les serrer et la pègre qui veut les doubler. Romantique, viril et un brin féministe, Carol sait ce qu’elle veut et ce qu’elle doit faire, Doc prend les choses en main, doit remettre sa masculinité en question. C’est un film thématiquement plus light dans sa filmographie, ses personnages sont d’habitude en sursis alors qu’ici ils foncent droit vers leur futur sans trop se poser de question, ils se construisent un avenir. Le style de Peckinpah ne m’a jamais paru plus plaisant. (vu en 2021)

31 décembre 2021

Vaudou (I Walked with a Zombie) 1943 Jacques Tourneur

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Betsy l’infirmière a trouvé un job, elle part aux Antilles s’occuper de la femme qui ne va pas fort d’un riche propriétaire de plantation de canne à sucre. Elle débarque au sein d’une famille pas très saine (une famille quoi), le frère à auparavant séduit la belle sœur, et la mère n’est pas pour rien dans le mal être qui ronge l’épouse, les créoles du coin non plus. Le mari met Betsy au jus dès le début, les beautés qui s’offrent à ses yeux ne cachent que sauvagerie, putréfaction et mort. Pas un film de zombie qui cherche à foutre les jetons, plutôt un court poème au charme vénéneux, qui a dû plaire plus à Tim Burton qu’à Lucio Fulci. C’est finalement une histoire d’amour, le mari n’est pas de bois face à l’infirmière mais ne peut se résoudre à trahir sa femme, aussi morte soit-elle. Un petit film qui s’en tire plutôt bien vu son budget que l’on devine riquiqui, qui joue la carte poésie et ambiance plutôt que le thriller. (vu en 2021)

15 janvier 2022

The Card counter 2021 Paul Schrader

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William Tell, joueur de carte fortiche, écume les casinos, faisant gaffe d'empocher juste ce qu'il faut pour ne pas se faire interdire l'entrée. Il sort de taule, il a été gardien et tortionnaire dans une de ces prisons americaines où l’on torture les supposés terroristes, avant de se faire arrêter, Puisqu'il fallait bien en punir quelques uns et qu’on l’a reconnu sur une photo. Son supérieur, qui lui a tout appris, s’en est tiré lui, il a ensuite monté sa boîte de sécurité. Histoire de se racheter, William s’occupe d’un gamin dont le père avait le même job et le même chef que lui, avant de se suicider. Le gamin veut faire la peau à ce salaud, William voudrait le faire passer à autre chose. Il rencontre aussi La Linda, une femme dont le job consiste à repérer les bons joueurs pour les mettre en relation avec des investisseurs, et  y voit la possibilité de l’amour, eh oui. On sait Schrader admirateur de Bresson, aussi on est pas surpris des similitudes avec Pickpocket. William a conscience de ce qu’il a fait, se connait, sait qu’il est perdu pour ce monde. Il ne saurait continuer de vivre en dehors de cet anonymat qu’il recherche partout. Tous les lieux du film sont anonymes - les hôtels, les casinos - ou irréels - la prison, le parc illuminé -, le monde se révèle tel qu’il est, les signes d’une quelconque familiarité, d’un monde que l’on s’est approprié, ont disparu. Le personnage féminin, La Linda, inattendu, est une bulle d’oxygène. William et La Linda se sont extraits du monde, Cirk, animé par son désir de vengeance, y est encore captif. Sec et intense, avec son lot de scènes à l’ambiance surréaliste mais sobres. Grosse envie de le mettre en tête du top 2021, si j’en faisais un. (vu en 2022)

18 janvier 2022

Bad luck banging or loony porn (Babardeala cu bucluc sau porno balamuc) 2021 Radu Jude

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Emi risque de perdre son boulot d’enseignante, son mari a mis en ligne leurs ébats, plutôt coquins, ce qui ne plait pas trop aux parents d’élèves. Première partie : la sex tape, puis une longue marche dans Bucarest, la ville et ses habitants apparaissent abject, Radu Jade insiste sur l’omniprésence des panneaux publicitaires, sur la bêtise, les gens qui ne pensent qu’à eux, à leurs biens, et se prennent le bec pour rien. Tu imagines un spot pour promouvoir le tourisme dans la capitale de la Roumanie ? C’est tout le contraire, et l’on se dit qu’ici ou là ça ressemble quand même pas mal à « chez nous », malgré le parti pris de Jade de ne montrer que ce qui sert son propos. La troisième partie est constituée d’une suite de mots choisis, piochés dans l’histoire récente et dans la société roumaine, mais pas seulement, illustrés par des vignettes. Un négatif de ce que l’on vient de voir, la culture et l’information qui brille par son absence dans cette Roumanie ? Jusqu’ici on a l'impression d’une société vulgaire, sans mémoire, bâtie sur la bêtise, l’inculture et un passé peu glorieux. La dernière partie montre le débat, qui ressemble plus à un procès, entre Emi et les parents, entre l’individu raisonnable et la foule égoïste et hypocrite, prompte à lyncher la gentille indécence de l’une pour masquer sa propre absence de morale. Jade fait feu de tout bois, tant stylistiquement que thématiquement, rigole parce que quoi faire d’autre, sans grand souci de réaliser un bon film, ça a l’air d’être le cadet de ses soucis. Il dénonce un monde hypocrite et déliquescent, sans construire un tout cohérent, il y a de tout mis bout à bout, façon un plus trois égal cinq, mais enfin, on se reconnaît suffisamment dans la chose pour ne pas lui reconnaître un certain mérite, malgré son coté foutraque. Il faudra s’en rappeler, quand plus tard on se rendra compte qu’on est vraiment dedans jusqu’au cou. (vu en 2022)

17 avril 2022

Dr. Jekyll et Mr. Hyde (Edge of Sanity) 1989 Gérard Kikoïne

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C’est une version de L’Étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, soit l’éternel combat entre la pulsion et la raison, teintée d’un érotisme tout gaulois, dans une angleterre victorienne où les putes ressemblent à la Madonna des années 80, il n’y a pas vraiment de scénario, en gros il se transforme, il tue une prostituée, il redevient lui-même, puis il remet ça trois ou quatre fois, c’est surtout un prétexte pour mettre les actrices à poil, en effet il y a de la fesse, c’est l’apport de Gérard Kikoïne, qui réalise, et on a rien contre le principe, mais le gars ne se montre pas doué, tout simplement, et on s’ennuie ferme en attendant la fin. On a jamais vu les autres forfaits du gars, mais on imagine qu’il est plus intéressant quand il tourne des projets plus indépendants, on sent qu’ici il y a du budget, et une obligation d’être gentiment grivois sans aller trop loin. (vu en 2022)

13 mars 2022

Maria's lovers 1984 Andrei Konchalovsky

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Ivan rentre au pays après avoir survécu à un séjour dans un camp de prisonniers japonais. Il retrouve la belle Maria, qu’il connaît depuis tout p’tit, les deux sont faits l’un pour l’autre mais, comme il n’a pensé qu’à elle pendant son épreuve là bas, il l’associe avec son expérience traumatisante, ce qui va tout simplement l’empêcher de bander quand il est au lit avec elle, disons les choses simplement. Ils se marient, la pauvre Maria, toujours vierge, attend et crève de désir… Un bien beau film qui traite frontalement son sujet, Andreï ne s’attarde pas trop sur la cause du mal, bref on parle de désir ici et du commerce entre hommes et femmes, et non des conséquences forcément néfastes des conflits armés. Il y a incontestablement une sensibilité européenne (de l’est) dans ce film américain, ce qui est bienvenue, mais encore une fois on y parle de désir, et on est bien aise que le film ne nous fasse pas le coup du trauma originel, ni ne s'appesantit trop sur le folklore yougoslave. On comprend pourquoi Nastassja Kinski était devenue rapidement une star à l’époque. (vu en 2022)

18 avril 2022

Gran Torino 2008 Clint Eastwood

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Kowalski est le cliché de l’américain raciste et râleur. Quand des coréens s’installe à côté de chez lui, autant dire qu’il n’est pas ravi, surtout quand le gamin essaie de lui faucher sa Ford. Mais il se rend compte qu’ils valent mieux que ce qu’il pensait et il en fait vite sa famille de substitution, vu qu’il ne parle plus guère à la sienne, et quand il le fait c’est pas pour les complimenter. Il est question de transmission, d’héritage, et à la lumière de sa carrière, le film est passionnant. C’est vrai qu’il manque franchement de subtilité, son rachat est un peu trop gros pour passer tout seul, ses coréens de voisins sont très folklore, très national geographic (la fille fait même un cours sur les origines de son peuple), les méchants sont juste bêtes et méchants, et le parcours de rédemption de Kowalski manque certainement de finesse, mais on prend du plaisir à la vision de la chose, on avoue qu’on aime le voir jouer au plouc, cracher et jurer,  et déconner avec ses vieux amis. (vu en 2022)

18 mai 2022

X 2022 Ti West

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Une bande de jeunes loue une cabane chez un fermier pour tourner un film X (on est dans les 80’s). House of the Devil était un film de 2009 qui s’efforçait d’être un film des années 80, sans clin d'œil, sans cynisme et sans justification, et si ce n’était pas le film du siècle, on y passait un moment pas désagréable. X retente le coup, mais cette fois justifie sa raison d’être de différentes manières, film dans le film (du calme, c’est pas La Nuit Américaine), pseudo discours féministe (je tourne dans un porno si je veux, merde), la final girl n’est pas celle qu’on croit (c’est la plus délurée qui s’en tire), les bouseux ont une raison innatendue et grotesque de trépaner les jeunes merdeux (la vieille à une libido que son mari ne peut plus satisfaire, forcément au bout d’un moment on pète un cable…). Autant de mauvaises raisons de décalquer, encore, Massacre à la Tronçonneuse (puisque les références à son illustre ancêtre sont clairement affichées, Le Crocodile de la Mort en guest). Le film ne peut être que méta, et si de bons cinéastes peuvent se le permettre, c’est parce qu’ils ont quelque chose à dire. Mis à part le fait que le film est complètement inutile, ce qui est une assez bonne raison de ne pas le voir, il y a un autre problème : le genre duquel il s’inspire est malaisant mais jamais gore, or X est tout le contraire. Enfin, malgré ses pauvres tentatives de renouvellement, qui sonnent comme un aveux, celui de n’avoir rien à dire, X est au final si conventionnel qu’il agace autant qu’il ennuie. Ni marrant ni terrifiant et complètement idiot, même s’il reste un peu de la sincérité qu’on trouvait dans House of… (vu en 2022)

17 avril 2022

Le Port de l’angoisse (To Have and have not) 1944 Howard Hawks

port de l'angoisse

En Martinique pendant la seconde guerre, Harry Morgan gagne sa vie en emmenant pêcher les touristes. Les affaires n’étant pas folles, il accepte une offre que lui font des résistants : aider un fugitif et sa femme à échapper aux nazis. Dans le même temps, il rencontre Marie « got a match ? » Browning et sait immédiatement que sa vie vient de changer à jamais. On a du mal à dire quelque chose sur ce film qui marche sur le succès de Casablanca, sinon des banalités : de supers acteurs, une bonne histoire, et surtout l’alchimie entre Slim et Steve. Il y a un ton classique, mais jamais académique, des dialogues géniaux, Howard sait assurément rendre ses scènes intéressantes sans adopter un style particulièrement identifiable, sans en rajouter, et on se sent pour ainsi dire à la maison. Il fait de Bacall une femme inoubliable, irrésistible, voix grave, démarche féline, une façon de vous regarder, d’être là et de survoler tout le monde, on ne voit qu'elle dès qu'elle est là. À noter, parmi tous ces excellents acteurs, Sheldon Leonard en parfait salaud. (vu en 2022)

22 mai 2022

Rien à foutre 2021 Emmanuel Marre, Julie Lecoustre

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Cassandre est hôtesse dans une compagnie low cost. Elle crèche aux canaris, bosse, fait la fête, chope sur tinder, vit au jour le jour et se fout du reste. Sauf que non, en vrai elle fuit sa famille et la vie, depuis la mort de sa mère dans un accident de voiture. Toute la partie sur le métier d’hôtesse est pas mal, un job merdique qui suffisait à faire le film, les fêtes et les conversations avec ses coups d’un soir n’ont guère d’intérêt, tout comme la dernière partie, quand elle revient chez son père puis part à Dubai, c’est loupé et ça ne sert à rien. On dirait que l’histoire du deuil est là parce que les réalisateurs ne croyaient pas assez à leur film, qu’il fallait l’étoffer,  qu’il fallait expliquer pourquoi elle fait ce job et mène cette vie, mais toutes les hôtesses n’ont pas un trauma, en tout cas on espère. Trop d’explications, de justifications, on sait que ce n’est jamais bon, il faut élaguer et non ajouter, le film est bien trop long, comme s’il avait eu peur d’enlever quoi que ce soit. (vu en 2022)

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